« En 1626, Peter Minuet, d’origine française, achète aux indiens leur île de Manhattan pour 24 $ payables en perles de verre ». Ces quelques lignes de Paul Morand, l’homme pressé qui publia « New York » en 1930, semblent désormais un peu datée. Aujourd’hui on ne négocie plus avec des perles de verre, mais plutôt avec des cryptomonnaies. Mais dans cette ville qui semble avoir inventé pour elle la mention « breaking news », il y a encore des perles à découvrir. En mode, par exemple, cette ville électrique, enrichie par le souffle de l’océan, laisse émerger de délicates marques de modes qui expriment à la fois féminité et douceur.
Eleven Six, imaginée à Brooklyn, fabriquée au Pérou
Comment ne pas être attiré par les collections du couple d’origine anglaise fondateur de la marque, Eleven-Six, qui a décidé de proposer une mode pleine d’une douce fluidité en s’appuyant sur les compétences d’ateliers de tissage au Pérou et en Bolivie. Déjà présente dans ce blog en 2015 et en 2016, j’ai pu rencontrer Catherine C. co-fondatrice, qui représentait sa marque lors d’un Man/Woman. Aujourd’hui, au fur et à mesure des années la maturité des collections d’Eleven-Six s’affirme. L’étendue des matières s’est accrue. Le baby Alpaga est toujours présent pour ces superbes pulls en maille travaillée tissée, bouclée, effilée, surpiquée, mais cette ces modèles sont accompagnés de robes, jupes, tops, sweaters en coton Pima mercerisé pour une collection d’été qui reste dans l’esprit de la marque, légère et fluide. Toujours parfaitement dessinée pour mettre en valeur le corps de la femme, le vestiaire se pare de couleurs avec du rouge, du bleu, un rose poudré, pour celles qui ne voudraient pas rester en noir ou écru.
Le traitement mercerisé du coton, tire son nom d’un inventeur, anglais lui aussi, John Mercer qui modifie la surface et la fibre de coton, qui de plate et en forme de ruban, prend une forme plus cylindrique. La fibre plus ronde réfléchit mieux la lumière d’où l’aspect lustré et brillant. Elle se teint plus facilement et on peut obtenir des teintes saturées et profondes.
Vous pouvez découvrir sur le eshop de la marque, qui n’a pas de point de vente en France, malgré ses démarches, un pull sweatshirt décontracté avec manches féminines-blouson, tricoté à la main avec le plus doux fil d’alpaga filé à l’air dans un somptueux tissu texturé popcorn, ou un autre modèle en fine côte de coton mercerisé, dotée d’une encolure en V profond et sa tendre couleur rose. Les robes légères longues ou courtes agrémenteront toutes les soirées du coté de Staten Island ou d’ailleurs. L’esprit de brooklynn associé aux méthodes de tissages de l’Amérique du Sud pour une mode féminine à la douceur satinée .
Maison de Papillon une mode pour les femmes faites par des femmes
C’est à Paris, que j’ai pu découvrir Maison de Papillon. Le nom est déjà rien qu’en lui même aérien et léger, gracile. Donner le nom de ce lépidoptère à une marque de mode imaginée à New York et en français ne pouvait qu’attirer l’attention. Ce sont deux femmes qui sont à la tête de ‘entreprise. L’une des deux était à Paris lors du Tranoï 2018. Après s’être rencontrées à la Parsons New School for Design de New York, elles ont imaginées des collections ou la simplicité de la ligne liée à la sophistication des matières donne une collection de vêtements de luxe qui permet à la femme de garder son élégance naturelle tant le jour que le soir. Coupe, matières, on y découvre le cachemire bien sûr, mais aussi la soie , permet à la femme d’aujourd’hui et pas seulement la Newyorkaise, d’animer une réunion et briller lors d’un afterwork. Maison de Papillon permet de jouer la sophistication sans ostentation car de nombreux modèles se « mix and match » avec un jean, et si votre dévolu se porte sur une simplissime robe, celle ci pourra se porte avec ou sans accessoires sans vous faire perdre une onde de votre charme.
A New York on raconte que les modes passent plus vite que les nuages. On peut espérer que celle portée par ces 2 marques perdurent comme la meilleure comédie de Broadway. Une mode, dont évidemment le prix unitaire est plus élevé. Vous échangez un rayon de la fast-fashion contre une des belles pièces d’Eleven-Six ou Maison de Papillon. Mais ces marques rejoignent une tendance qu’il faut encourager. Moins consommer et choisir des vêtements de belles qualités qui durent longtemps et mettent en valeur la femme sans lui faire perdre sa personnalité ou la rendre femme objet. Vu comme cela et le prix d’autres marques plus ostentatoires, le prix semble tout à fait correct. Un autre point commun qu’ont ces marques, c’est quelles ne sont pas distribuée en France. Si vous voulez trouver un point de vente proche, en tous cas plus proche que ceux de New York, il faut aller en Suisse ;). Le online ? Dans les 2 cas le panier d’achats des 2 sites ne proposent que la liste des états américains.