Le créateur Henrik Vibskov se fait surtout remarquer lors des fashion week. Il a dans le cadre de moyens plus modestes que ceux développés par les grand groupe de luxe, un talent certain pour proposer une mise en scène particulièrement soignée de son concept dont la partie textile ne représente qu’une partie. Il faut dire qu’il est autant artiste que designer de mode. Les amateurs français de ce style conceptuel vont pouvoir découvrir ses dernières collections en boutique dans un nouveau pop up store parisien, au 13 rue Taylor 75010 Paris jusqu’au 29 décembre. Une présence qui, aux mêmes dates, s’inscrit de l’autre coté de l’océan à la Miami Art Week 2018.
Ce créatif danois aux multiples talents se trouve à l’intersection de l’art et de la mode, transformant ses podiums en scènes théâtrales pour modèles et interprètes. Ses installations sculpturales figurent dans les collections du MoMA à New York, du Palais de Tokyo à Paris et de l’ICA à Londres, tandis que ses collections de mode dominent chaque année les défilés de Copenhague.
Il a été assez gonflé pour mettre en scène de jeunes femmes nues se mouvant sous la caresse de balai de mètres (et non de maître 😉 lors de son dernier défilé. Pas sûr que Madame Schiappa soit restée assise au premier rang si elle avait été en possession d’un carton.
Sans mise en scène très poussée, l’aménagement du Pop up Store est plutôt sobre. La présence du designer à Paris dans un point de vente physique, même éphémère, est suffisamment rare pour être signalé.
Ce magasin éphémère situé au 13 de la rue Taylor à Paris 10ème est le lieu de cette rencontre entre Henrik Vibskov et ses adeptes, un lieu peu éloigné de la place de la République, ou souffle souvent un esprit de liberté et anti-conventionnel. Une occasion de découvrir de près la mode aux imprimés conceptuels et détails abstraits qui dominent la sélection présentée. Adeptes des couleurs vives qui apportent de l’audace à ses pièces, elles mettent en valeur ses formes oversized et les coupes exagérées fidèles à l’esprit anticonformiste de la marque. Travaillant cette sur dimension avec habileté, comme un géant découperait un vêtement dans le tissu des nuages qui prennent place dans le ciel, on apprécie la souplesse du manteau surdimensionnés, du pull un peu loose, glissant sur une épaule, le sweat avec cet imprimé « mètre ». Ce dernier est un des symboles de cette dernière collection qui exprime cette manière de vouloir tout mesurer, même ce qui n’a pas lieu d’être et notamment l’art et la création. La part belle est faite dans cette dernière collection à ces lignes géométriques qui s’insèrent dans les vêtements, idée issue du geste poétique consistant à mesurer quelque chose d’incommensurable. On note également de jolis haut féminin, unis, dont le flou laisse apparaître l’essence de la féminité. Ce qui semble malgré tout appartenir à un certain conformisme, certes cette marque n’est pas la seule, est la mention Made in China que l’on remarque sur les étiquettes.
L’installation de Henrik Vibskov au 13 rue Taylor est prévue jusqu’au 29 décembre 2018.