A l’heure ou les défilés s’enchainent et se suivent avec agitation et précipitation,  il est temps de poser un oeil calme et serein sur de jeunes talents qui ne cacheront pas leur sens incertain de la couture sous une mise en scène factice. Anna Le Reun en est un … de talent. Sortir de sa promotion Esmod avec un premier prix de modèlisme est nécessaire mais pas suffisant pour se lancer dans un meccano élégamment structuré de modèles hauts de gamme. Il faut aussi une idée précise de ce qu’elle veut faire. Et cette idée elle l’a. Elle s’est matérialisé déjà par le nom de sa société Under the Bridge, qui est à lui tout seul un programme.  Mais elle a sans doute un petit plus. Une volonté et une exigence d’opiniatre bretonne styliste qu’elle est, qui inaugure déjà le fait que ses modèles coutures seront poussés vers un stade ultime de la perfection.
Pas de grande série chez Anna Le Reun. Mais des modèles coutures construit sur un savoir faire parfaitement maitrisé qui lui permet de créer des modèles uniques, sur mesure, et même des costumes de théatres. (et elle est toute jeune;)
On découvre dans le cadre du concours des Ateliers d’Art de France, dont elle est lauréate, ce superbe haut tout en coton enduit, fait à la main, s’inspirant d’un corset des années 1800, composés de 6 couches de tissus. Oui vous avez bien lu, 6 couches de tissus. Les coutures sont anglaises, donc invisibles. Pour cette styliste, ses créations uniques modelées dans des matières naturelles, jouent avec les mouvements du corps, et lui permettent de créer des habits organiques.
Elle sera présente au salon Maison&Objets (déjà on devine le caractère un peu franc-tireur qui ne veut pas être récupérée par la fast-fashion) du 7 au 11 septembre 2012.
Si vous voulez une robe de mariage ( n’est ce pas aussi une forme de théatre en 3 actes ; mairie, église, bal et buffet et ….. nuit de noce) ou simplement un modèle sur mesure, Anna Le Reun se fera une joie toute bretonne de vous bâtir (à prendre dans son sens textile) un modèle unique. On lui souhaite de sortir de « sous le pont » rapidement. Crédit photo : Julien Mota