L’Élysée Montmartre a vu naitre le French Cancan en 1882, mais également s’épanouir le talent d’un certain David Bowie en 1999, une diversité de style qui est parfaitement complétée par le talent des jeunes designers de l’école LISAA qui ont présenté leurs créations de fin de cursus en Bachelors Stylisme et Design de mode en ce mois de juin 2024 .
C’est dans ce lieu chargé d’histoire que la sélection des 20 designers (sur une promotion de 150) a montré ses envies, ses inquiétudes et sa fibre créatrice résolument tournée vers l’avenir. Sous les volants et les volutes, les drapés et les chinés, se sont dessinés des silhouettes qui au-delà du coup de ciseaux, du revers piqué, de la guipure ou de la couture anglaise, nous ont parlé d’Anxiété, de Chimère, mais aussi de Mariage, de Pique-nique, de Gwasked, un mot breton appris en discutant avec la jeune designer, d’Ebénisterie, d’Escargot, de Théatre Magique, de Divinité Féminine et même de SDF !
Autant d’inspirations qui montre que les sunlights et les pages souvent trop léchées des magazines ne doivent pas faire disparaitre, le travail, les échanges, la collaboration, qui nous amènent à apprécier ces défilés, imaginés par ces jeunes générations qui présentent l’aboutissement de trois années de travail acharné et de créativité débordante.
Les 20 lauréats a avoir eu les honneurs de ce défilé, acmé d’un parcours qui permet de bâtir chaque année de l’éphémère, enfin pas trop désormais, d’apprendre à coudre peut-être, mais aussi à plonger dans le digital, l’éco-responsabilité, à agir dans l’urgence et à se projeter dans un futur de la mode qui attend ses nouveaux héros/héraults, créatifs et responsables.
Aperçu de quelques créations, de manière non exclusive
Quelques instantanés pris dans cette salle de concert transformée en runway, ou en a envie de dire qu’il n’y a pas eu de fausses notes parmi les « heroes » (oui, c’est le titre d’une chanson de David Bowie) qui nous ont ravis par leurs imaginations et leurs talents.
Certaines des créations n’ont été captées qu’en vidéo. Elles se trouvent dans celle, ci-dessous.
Les prix LISAA 2024
LISAA Mode travaille à former ces nouvelles générations de designers afin qu’ils/elles empruntent la voie de cette mode en pleine transformation digitale, une mode qui aspire à être plus durable et plus responsable, tout en restant irrésistiblement désirable. Il y a donc rituellement une remise de prix.
Le Grand Prix du Jury
C’est Adrien Walz ( Sainclaire) qui a reçut le Grand Prix du Jury, pour sa collection nommée Théatre Magique.
« Le Théâtre Magique est une collection inspirée par l’esthétique des garde-robe féminine appliquées aux coupes masculines, transcendant le regard des autres. Cette créativité audacieuse redéfini les lignes et dimensions du corps avec des formes géométriques pliées, courbées ou plissées. Chaque silhouette est définie par son essence. Entrez dans ce Théâtre Magique, réservé aux insensés et libérez-vous du jugement des autres. « l’enfer c’est les autres »
Le Prix Spécial de la mode Responsable
C’est HUGE, Eugène Larée, qui a remporté le Prix de la mode Responsable, grâce à une initiative forte, un désir de collaboration étonnant et qui souligne d’une manière différente l’impact social du vêtement.
« La collection est réalisée en seconde main, inspiré du vestiaire des sans-abris de Paris et raconte leur histoire marquée par la rue. C’est une invitation à changer de regard sur son prochain. J’ai mis l’humain au centre du projet en collaborant avec Emmaüs Paris, ce qui m’a permis de créer des maraudes et des ateliers avec des sans-abris les rendant acteurs de ce projet. »
Une idée qui a eu légitimement les honneurs de la presse, grâce à Fashion United.
Le Prix du Public
Dans la mode le digital n’est pas seulement utile à la partie e-commerce ou la conception de modèle avec Clo3 D, il est aussi accessible au public qui peut désormais voter facilement après avoir scanné un QRCode.
C’est Timothé Descamps qui est reparti avec ce Prix du Public.
« Bien à vous est un héritage d’un vieil homme à sa famille. Passionné d’ébénisterie et de photographie, il y intégre du bois provenant de l’arbre familial et des photos prises tout au long de sa vie, un symbole puissant de la continuité et de l’amour familial. »
Vous retrouvez le détail des prix dans le post Lin de Thomas Bucaille qui dirige cette école avec son équipe, dont fait partie Karel Mills, que j’ai eu le plaisir de rencontrer en 2023, pour initier le workshop au sein de l’école, portant sur la maison de couture familiale.
