La rue Elzévir est une petite rue intime du Marais dans le 3eme arrondissement de Paris. Elle recèle de nombreuses anciennes maisons et un hôtel particulier, l’ Hôtel de Donon que l’on découvre ou redécouvre à l’occasion de cette exposition Carte Blanche à Christian Lacroix. Cette bâtisse abrite le musée Cognacq Jay qui a laissé le célèbre designer exprimer son sentiment sur la création et l’esprit du 18 ème siècle.

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Une exposition éclectique qui propose de nombreux sujets de réfléxions

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L’idée de la « carte blanche » est de laisser ce talentueux designer imaginer de croiser l’histoire du musée constitué autour de la notion du bon gout de l’époque ( le 18 ème siècle), son talent pour la mise en scène et une confrontation légère avec des œuvres plus contemporaines qui pouvaient prendre place de part leur proximité avec le siècle des Lumières ou parce qu’elles possédaient un colorama proche des envolées créatives dudit designer.
Christian Lacroix est un designer prolifique (trop parfois ? ) qui a trouvé ici une place raffinée pour exploiter son sens de la couleur et du métissage des matières. L’exposition montre sa sensibilité pour le costume. théâtral, scénique, comique, mis en lumière par l’artiste-commissaire pour mieux évoquer la pérennité de ce goût pour le XVIIIe.
Des salles aux parois boisées et sculptées reliées par de vieux escaliers de pierres, des couloirs aux tentures modernes et au tapis créés par l’ancien responsable de sa maison de couture éponyme, permettent la rencontre avec de belles tenues de scènes ou d’anciennes boites à pilules richement peintes.
Des créations plus modernes comme celles de Walter Van Beirendonck (appartenant au fameux groupe des 6 d’Anvers) trouvent leurs places, tout comme un lit à baldaquin rose, sans compter des œuvres contemporaines dont la présence viennent par leur récence raffermir l’échelle du temps de ce joli musée.



Une exposition qui dure jusqu’au 19 avril 2015 est qui est un joli voyage dans un ambiance raffinée qui vous transportera dans un siècle ou la vie culturelle était déjà riche. Un transport qui ne se fait pas en TGV, un des produits redesigné  par Christian Lacroix mais qui n’a pas sa place parmi les trésors du 18 ème, et ne rentre pas plus dans la catégorie oeuvre d’art contemporaine ;). Le livre d’or est riche de commentaires qui oscillent entre émerveillement et incompréhension. Il est vrai que dans certaines pièces on a un peu l’impression que le concept de l’exposition est un peu capillotracté version perruque poudrée. Mais si on garde un esprit libre et sélectif, on fait de belles découvertes et on passe un très bon moment.