Christine Phung, une mode contemporaine à l'architecture raffinée

Christine Phung mélange  les inspirations artistiques pour nous proposer une mode raffinée, sensuelle et moderne. Une rencontre avec la créatrice, permet d’entendre sa voix douce, mais ferme, de profiter de sa disponibilité attentive et minutée. Elle est un peu comme sa mode, organisée, précise. Si la couleur est son monde, rien ne dépasse qui ne soit maitrisé, de la broderie au sens de ses propos. Ligne carreaux, broderie, motif, tout s’inscrit dans une mode construite sur une ligne très architecturée.

« La femme que j’habille est une exploratrice. Elle investit sans cesse de nouveaux lieux et de nouveaux espaces ; dont l’espace numérique qui ne l’effraie pas, car elle navigue couramment entre digital et réalitée. Son reflet, c’est un vêtement portable et exigeant, qui incorpore le futur sans complexe et sans excès. » Elle qui était connue pour son Grand Prix de la Ville de Paris en 2011, le prix de l’Andam en 2013 dans la catégorie Première Collection ou encore le concours Aubusson aime la mode, avec la Cité internationale de la tapisserie qu’elle a remporté l’an dernier, va maintenant apporter son sens de la construction à la vénérable Maison Léonard, en prenant la suite de  Yiqing Yin

Christine Phung, va développer 2 lignes depuis sa nomination comme nouvelle directrice artistique de Léonard Paris

Dès mai 2016, la styliste Christine Phung  devient la nouvelle directrice artistique de la Maison, tout en gardant la main sur sa propre marque. Cette franco-cambodgienne se réinvente sans cesse, n’oubliant pas que « phung » signifie « phénix » en cambodgien.
Cela fait ainsi 8 collections que Christine bouscule les codes et puise toujours au plus profond d’elle même et de ce qui l’entoure pour créer et ressusciter des vêtements architecturés. Pour le printemps-été 2016, Christine Phung a choisi de travailler sur un format capsule. Cette 8ème collection met en lumière un imprimé créé par l’artiste contemporain Philippe Decrauzat. Christine Phung explore cette saison une esthétique graphique avec des rayures dégradées, des effets moirés et graphiques pour des pièces effortless, féminines et modernes.



A la fois architecturé, fluide et coloré, le vestiaire qu’elle dessine est celui d’une femme en mouvement, compilant tenue et souplesse. Elégantes, féminines, avant-gardistes : ses collections sont destinées à habiller une aventurière contemporaine traversant sans cesse de nouveaux espaces.

Une collection 2016/2017 inspirée par l’art contemporain

Inspirée une nouvelle fois par une oeuvre artistique, la série de peinture de diamants de Mathieu Mercier elle va s’en inspirer pour créer une ligne comprenant top, veste, blouson, jupe qui portent fièrement un motif reconstitué ou éclaté, jouant plutôt l’explosion ou la distorsion dans des jeux de couleurs tirant vers le vers d’eau. Monté comme un travail de patchwork ou de marqueterie, travail de précision encore, cet univers tout en nuance s’exprime par des formes féminines, fluides et des silhouettes géométriques et construites.
Le travail exploratoire est toujours présents chez Christine Phung, comme ce top au broderies ondulantes ou aucune ne se mélangent. D’autres modèles on été travaillé avec de la plume véritable thermo collée, comme sur un chemisier par exemple, ou encore des structures patchées sur du denim. Même les modèles de couleur unie ne perdent pas ce sens de la réalité architecturale en associant ligne horizontale et biais.


 

Christine Phung a exposé en avril 2016 à la galerie Joyce

Même si je doute toujours de la pertinence de cet endroit pour les marques jeunes et modernes comme Christine Phung, la marque fut présente sous les colonnades du Palais Royal pour montrer sa collection et son travail de construction moderne.  Elle va devenir une vraie marque laboratoire faite de petites séries, la créatrice consacrant au moins 3 jours par semaine à la Maison Léonard, ou elle va retrouver une palette de couleur qu’elle pourra associer à son esprit contemporain et digital, mélant techniques ancestrales et expérimentations technologiques.



Dans ces derniers mois bien chargé, elle aura eu entre temps la possibilité de redonner un coup de jeune à la marque féminine haut de gamme George Rech. Une collaboration écourtée par sa nomination à la direction artistique de Léonard.