Le nouveau défilé de Ken Okada s’est déroulé face au Palais Royal là même ou siège le Conseil Constitutionnel, garant des institutions les plus immuables de notre république. Le défilé de sa collection Printemps été 2015 est inspirée du film Goog Morning England et se place sous le signe de la rébellion, de l’audace et de la nouveauté. C’est une sorte de nouveau chemin qu’elle emprunte. Sans renoncer à son talent qui lui a permis d’être reconnue pour ses chemises femmes et hommes bien construites et légères, elle a voulu prendre un peu de liberté, bousculer les institutions de la mode.
Elle décline son savoir faire sur l’ensemble du vestiaire pour homme et femme, entre style moderne et construction audacieuse.Cela nous donne pour cette collection 2015 une collection plus Pop Rock. On sent que la créatrice a fendu un peu l’armure et franchit la ligne personnelle de sa réserve naturelle japonaise.
Bien sûr j’ai gardé un œil intéressé sur les chemises. Elles sont plus colorées, accueillent des motifs de grande taille et des broderies colorées sur les manches. Mais aujourd’hui c’est l’ensemble des modèles qui expriment cette ligne fluide et élégante, à laquelle la créatrice associe des matières originales, des broderies de couleurs vives, de la dentelle, ou des coupes audacieuses. Certains modèles sont déstructurés. Ils offrent la vue de manches asymétriques pour donner cette note plus fun, un peu plus rebelle. La cape en cuir qui couvre les épaules des garçons est une association originale entre le Japon et l’Espagne et confirme ce style novateur et sophistiqué. L’Union Jack est stylisé sur les cotés des chemises ou la jambe du bermuda. On peut voir aussi dans ce motif un K (de Ken 😉 stylisé.
Une liberté des conventions dans cette collection qui s’est aussi exprimée par le choix des mannequins. Tous ne provenaient pas du même moule habituel produisant des clones de brindilles défilantes au regard fixe.
Une liberté qui s’exprime aussi en traversant les Tuileries
Cette liberté rebelle, Ken Okada l’a également exprimée en organisant post défilé un petit happening dans le jardin des Tuileries. Une sorte de « Occupy Tuileries », pour montrer que cette mode s’intègre parfaitement dans la vie de tous les jours, et qu’elle est suffisamment originale et élégante pour se distinguer des flots de modèles de la fast fashion. Une ballade joyeuse et vivante qui a traversé ce grand jardin, au grand dam de la sécurité plus habitué à voir des groupes de touristes chinois marcher sagement derrière un triste oriflamme.
3 comments
[…] Inspirée du film Goog Morning England , la nouvelle collection de Ken Okada se place sous le signe de la rébellion, de l'audace et de la nouveauté. Elle a voulu prendre un peu de liberté, bousculer les institutions de la mode. […]
RT @daxaa40: Ken Okada brode une mode rebelle et libre. @KenOkadaParis http://t.co/h4XxF6kzZQ
[…] Ken Okada est basée dans notre capitale depuis plus de 10 ans. Si son sens de la construction et du bâti a toujours fait merveille, notamment pour les chemises qui lui ont données une partie de sa renommée, elle a eu le temps de voir la parisienne, bouger, vivre. Aujourd’hui avec cette nouvelle collection, disponible à l’heure ou ces lignes sont écrites, elle pousse le degré de sophistication un peu plus loin, et ajoute une touche de glamour à son style et à ses coupes travaillées. Les silhouettes gardent leurs lignes sensuelles et légères, ou l’asymétrie est un ode à l’équilibre inspirée de sa culture japonaise. La créatrice japonaise s’engage dans cette collection dans une optique plus luxe et travaille grâce à des drapés et des tissus soigneusement sélectionnés sur des critères de transparence, des silhouettes qui transgressent un peu la légendaire discrétion japonaise. Ici pas de déstructuré, de corps qui disparaissent derrière un assemblage de morceaux de tissu. Le corps féminin est valorisé par des coupes travaillées. Les volants jouent avec les rondeurs du corps, les couleurs et les transparences s’entrainent mutuellement pour donner cet éclairage particulièrement glamour à cette nouvelle collection. On y retrouve bien sûr ses modèles de chemises, avec leurs nervures si caractéristiques, qui révèle la structure de la silhouette féminine comme celle d’une feuille d’arbre. Gorge et col de princesse africaine, manche semi bouffante sur un crêpe qui joue la transparence, chemise kimono colorée en toile légère, jupe longue, robe à base de motif en 3D (modèle sur mesure), le pli est un art typiquement japonais et Ken Okada a parfaitement réussi à l’adapter à l’élégance de la parisienne sans transformer celle-ci en origami. […]