La mode homme donne aussi lieu a de fortes envolées de "passion". Deux chemises portées par les acteurs du film Brodeback Mountain, ont été vendues aux enchères sur ebay. Le cinéma américain a fait cela pour la bonne cause au profit d’une association défendant la cause d’enfants de californie.
Les propos du vendeur ci-après sont poignants. Tant de valeur dans une chemise…
The seller writes, "The 2 (two) shirts are worn early in the film by Ennis Del Mar (Heath Ledger) and Jack Twist (Jake Gyllenhaal), in the portion of the story set in 1963, and then are seen again as the epic love story nears closure many years later. Everyone who has watched this movie knows the emotional significance and impact of these shirts in this unforgettable film."
Voir l’article sur Hollywood.com
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Deux textes sains et lucides contre la passion
1 – LE POISON DE LA PASSION
Je hais et fuis toute passion. La passion est délétère, funeste, vénéneuse, elle rabaisse au lieu d’élever. La passion est pure animalité. Je n’aspire qu’à la sérénité des hauteurs désincarnées. De ma vie je n’ai jamais éprouvé aucune passion et souhaite à tout prix éviter cet écueil stérile qui empêche toute progression en général, et particulièrement en direction de mes chères étoiles.
Passion est perte de temps, d’énergie, du sens de la marche. Égarement terrestre, la passion est un chemin semé de bûches de Noël… Qui mène droit au gouffre !
La passion est la raison des fous. Sage, avisé, plein de bon sens, d’esprit, je chemine loin de ces sentiers que vous empruntez, vous les marcheurs aux semelles embrasées. Je me moque de vos « passions », des railleries qui s’y mêlent, de vos ailes qui bourdonnent comme des flammes, infernales. Ce qui me porte est bleu et non rouge.
Vous vous croyez pleins de braise sacrée parce que vous êtes habités par des passions, alors qu’en vérité vous êtes aussi vides que des coques de noix brisées. Le ver ronge le fruit du dedans et laisse l’écorce. Vous brûlez certes, comme brûle la coquille une fois la pulpe extirpée… La passion ridiculise.
Vous brûlez votre huile, tandis que je conserve mon essence.
Pendant que vous faites de longues glissades en formes de cercles sur vos espaces vicieux, poussés par vos artifices endiablés, portés par vos spores miasmatiques et hallucinogènes, enivrés par vos sports acrobatiques, aveuglés par vos feux multicolores, vous les passionnés, moi je monte.
Je monte, simplement escorté par ce vent raisonnable que vous haïssez tant et qui n’est autre que le souffle pur de l’esprit.
2 – LA PASSION : LE GRAND MALENTENDU
La « passion », quête contemporaine vaine, imbécile et aliénante est un filon récent inventé par les marchands de lessive. Ce terme est l’un des plus galvaudés de la langue française. D’autant plus vide de sens qu’il est prononcé dix fois par jour par les sots pour un oui ou pour un non. Passion de la moto, passion des timbres-postes, passion de l’amour… Tous les aspects de la vie quotidienne sont susceptibles d’être mis dans le cadre flatteur de la « passion », uniformisés par cette nouvelle norme de plus en plus stricte, impérieuse. Entrée en vigueur depuis quelques décennies, la passion est le refuge ultime de l’esprit vulgaire.
Victimes du discours dictatorial, les êtres les plus ordinaires, les plus médiocres, mais surtout certains beaux esprits incapables d’échapper à l’insidieuse oppression s’empressent de clamer à tous vents être nécessairement, totalement, impérativement « passionnés ». Comme si ne pas l’être constituait la plus honteuse des tares…
Pas un pour railler cette mode risible de la « passion » et oser affirmer vouloir demeurer serein, loin des tourments frelatés de la « passion » telle qu’elle est définie, ressentie, espérée par l’ensemble des esprits contaminés.
La « vraie » passion d’ailleurs n’existe pas. Ou rarement.
Les professionnels de la publicité ont créé ce phénomène contemporain de la passion. Pour vendre des casseroles, des automobiles ou de la salade verte, ils ont fait pénétrer dans les esprits l’idée saugrenue mais efficace de la passion. La passion est associée à la femme d’une manière assez répandue, et à l’amour beaucoup plus généralement : les meilleurs arguments pour écouler la camelote des grands industriels inoculant leurs mensonges matérialistes à travers les différents organes de presse.
Tout comme le patriotisme a été sinon initié, du moins récupéré par les marchands de canon pour enrichir une poignée d’abjects empereurs de l’industrie lourde, la « passion » telle qu’elle est admise de nos jours est une forme dégénérée de sentiments élevés (et d’ailleurs assez obscurs à l’origine, étant donné la rareté et le caractère délétère, funeste de la passion véritable), qui fait des millions de victimes consentantes dans la société d’abrutis où nous vivons.
Textes de Raphaël Zacharie de Izarra
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