On connait cette évolution du web 2.0… la co-création, l'UGC ( user generated content), le crowdsourcing. Cette mutation sémantique suit un peu la mode ( déjà !) de ce nouveau modus operandi, qui consiste aujourd'hui à  donner à chacun, grâce à internet, la possibilité de produire du contenu, ou de financer un "créateur" .
Cette façon de rebondir sur la frustration des gens est astucieuse. Créer n'est pas dans le trip de tout le monde. Mais financer un ami (on connait la "love money" dans la vraie vie) ou une personne qui à le talent et la volonté de créer, permet d'élargir le champ des possibles. 
On connait cette démarche dans le domaine de la musique. Le meilleur exemple avec My Major Company, et le pire ( pour l'auditeur) avec Grégoire, le chanteur dépressif, qui a vendu plus de 2 millions d'albums en 2009. Dans un raisonnement parallèle, la société a ouvert également un département édition.
Le cinéma fut aussi un précurseur. Kiss Kiss Bank Bank a écrit le scénario d'un succès qui sans être un very bad trip, est restée une paranormal activity ( au vu du comportement du marché), ce qui a amené cette société à appliquer cette démarche sur tous les sujets possibles (expo, danse, journalisme, edition, sport…)
Mais pas la mode. Voila une place libre pour de nouveaux intervenants spécialisés. Carnet de mode fait partie de ceux là. "Cette première plateforme de crowdsourcing mode, est basée sur un concept gagnant-gagnant. Elle encourage et facilite le lancement des lignes vestimentaires de créateurs talentueux, à la fois aux niveaux financier et renommée, tout en favorisant l’accès à des créations exclusives et le pouvoir de mettre en valeur les goûts des consommatrices. Des créations uniques et créatives à prix accessible, voilà enfin le rêve qui devient réalité! Dans une période où * l’élitisme de masse* devient un enjeu inévitable pour l’industrie du luxe, Carnet de Mode ambitionne de donner aux créateurs leur place dans la compétition."
Fashionstake s'est lancée aux Etats Unis ( et uniquement sur ce continent pour le moment), sur ce même principe. L' entreprise va directement à la rencontre du consommateur pour nourrir son propre contenu, son financement, voire sa distribution. Pour son créateur Daniel Gulati (un ancien d'Harvard, qui lui s'est peut être financé tout seul), c'est l'antidote au modèle classique où toutes les décisions, création, distribution, promotion, viennent du haut de la pyramide. Bref une logique ou la marque et le consommateur sont assis à la même table et discutent ouvertement.
Voila donc une nouvelle façon d'aider la mode:  la financer !  Avec cette démarche, vous risquez au mieux de découvrir le prochain Karl Lagerfeld, au pire vous pourrez acheter un modèle choisi par vous, et que vous ne verrez pas sur des milliers de consommateurs ou consommatrices. Alors devenez "Business Modèle Angel"!. Comme ce n'est pas une niche fiscale, mais simplement une niche commerciale, vous n'avez rien à craindre de la prochaine loi de Finance 2011;)