C’est à la mi-février qu’a eu lieu au Palais de Tokyo, le vernissage des expositions Le Bord des Mondes, Takis et Bouchra Khalili ( jusqu’au 17 mai 2015). Dans cette effervescence naturelle de ce lieu ou le béton brut laisse apparaître des démarche subtiles, l ‘expérience permettait de vivre en live un phénomène plus souvent vu en photos: celui des Sapeurs du Congo.
les sapeurs congolais au Palais de Tokyo

Jean Charles de Castelbajac icone de l’art vestimentaire

La S.A.P.E (Société des Ambianceurs et Personnes Élégantes), est un mouvement né dans les années 1960 à Brazzaville (République démocratique du Congo), qui s’est depuis répandu dans des foyers tels que Kinshasa (République démocratique du Congo) et Paris. Comment réinventer son identité, comment sublimer l’existence, et défier la norme ? Communauté protéiforme et complexe, la S.A.P.E. fait de ses adeptes des fidèles dévoués à l’art vestimentaire. La S.A.P.E. unit ses membres au travers de divinités, de rituels, de croyances et, d’une science, la «Sapologie», dont les finalités sont d’ériger le vêtement au rang de langage et d’œuvre à part entière. L’art de la S.A.P.E. est avant tout lié à l’éloquence et à la véhémence du sapeur, un fidèle au service des dieux, dont la mission est d’exceller dans une performance où chacun de ses vêtements «parle» et se fait le signe d’une identité magnifiée.  lors d’un défilé exceptionnel, aux créateurs Yohji Yamamoto et Jean-Charles de Castelbajac, dieux de la mode auxquels ils vouent un culte absolu.
les sapeurs congolais au Palais de Tokyo
L’expression passe par la composition de looks particulièrement étudiés, mais aussi de chanson et de prière. On a pu constater que l’on peut être sapeur congolais et supporter du PSG ;). Lors de la performance, l’équipe des sapeurs à rendu hommage aux créateurs Yohji Yamamoto et Jean-Charles de Castelbajac dieux de la mode auxquels ils vouent un culte absolu, et dont le dernier leur a accordé sa présence, dansant d’un rythme il faut le reconnaître moins soutenu que celui de ces fans africains.
les sapeurs congolais au Palais de Tokyo
 
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Le spectacle inclut aussi quelques sacrifices, comme une sorte de rituel, ou se retrouve éventré et déchiré les éléments d’un costume qui a vénéré l’élégance le temps d’une soirée.
La mode au Palais de Tokyo

C’est la nouvelle saison au Palais de Tokyo

Peut-on faire des oeuvres qui ne soient pas «d’art»? (Marcel Duchamp, 1913). Cette nouvelle saison du Palais de Tokyo se fonde sur la conviction que l’art a souvent été fécondé, enrichi par la curiosité à l’égard de savoirs ou de pratiques qui paraissent extérieurs à son territoire : horizons lointains, technologies, science, et parfois politique. L’exposition Le Bord des mondes ( jusqu’au 17 mai 2015) révèle les recherches de visionnaires au-delà du territoire traditionnel de l’art et invite à chevaucher la faille qui habituellement sépare la création artistique et l’invention créative. Simultanément, le Palais de Tokyo rend hommage à cette figure majeure qu’est Takis. Artiste autant qu’inventeur, « savant intuitif », Takis n’a cessé de chercher à capter les énergies invisibles en mariant l’art à la science. Enfin, Bouchra Khalili, lauréate du prix Sam pour l’art contemporain 2013, révèle à partir de films, de photographies et documents les potentialités narratives que firent naître les récits et légendes révolutionnaires de l’Algérie des années postcoloniales. C’est par ces histoires que le Palais de Tokyo invite en cette saison à «arpenter l’intervalle »(Jean-Michel Alberola).
Une saison qui concrétise la capacité de ce musée à proposer des expériences et des parcours artistiques très diversifiés. Certains comme Takis sont interactifs, d’autres plus contemplatifs, mais permettent à chacun de trouver sa voie entre découverte et intérêt.
exposition le bords des monde - Takis