Le musée Carnavalet présente, jusqu’au 16 mars 2014, une exposition hors les murs du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, « Roman d’une garde-robe« , le chic d’une parisienne de la Belle Époque aux années 30.
Cette garde-robe exceptionnelle, présentée pour la première fois, est celle d’Alice Alleaume. Elle révèle des robes griffées Chéruit, Worth et Lanvin, des souliers du soir d’Hellstern, des chapeaux d’Alphonsine, Marcelle Demay, Madeleine Panizon, Le Monnier, des bandeaux du soir de Rose Descat, des bijoux…
L’influence familiale, la maison Chéruit et la place Vendôme, la vie professionnelle et les goûts de cette Parisienne à la mode rythment le parcours de l’exposition. Et c’est tout le milieu de la couture, auquel la famille d’Alice Alleaume fut étroitement liée dès le Second Empire, qui se dévoile peu à peu. Manuscrits et documents, carnets de vente et listes de clientes font revivre Alice, Adèle, sa mère « couturière en robes » et Hortense, sa sœur aînée, elle-même première vendeuse chez Worth, rue de la Paix.
C’est un vrai voyage à travers le temps que nous fait vivre cette exposition.
Ces pièces sont particulièrement bien documentées par des photographies et des manuscrits conservés dans les archives familiales qui apportent un éclairage précieux sur le parcours professionnel d’Adèle, d’Hortense et Alice, leurs choix vestimentaires et leurs goûts et permettent de dater certains modèles. Les pièces de cet ensemble nous ouvrent les portes du milieu de la haute couture et racontent une passionnante histoire à travers laquelle nous mène peu à peu la scénographie. A l’époque les mannequins n’étaient même pas en bois. On habillait directement la cliente qui participait aux essayages dans une démarche de sur-mesure ultime, sans défilé, sans playlist electro, sans vedettes qu’on attend pendant 2 heures, sans Anna Wintour 😉
Journal d'une garde robe Musée Carnavalet
La première partie consacrée aux modèles de la maison Chéruit révèle une mode simple, bâtie sur les soeurs Alleaume qui n’ont pas la maigreur des mannequins brindilles. On découvre par la suite que dès les années 1930, la maison Lanvin a réussi sous la direction de Jeanne Lanvin à élaborer une mode très féminine, sophistiquée, dont les modèles servent de base et d’inspiration aux collections actuelles. Une exposition très intéressante à découvrir jusqu’au 16 mars.
Musée Carnavalet