Londres est une ville cosmopolite, véritable creuzet de créativité, renforcé par l’étendue des connaissances que l’on peut acquérir et croiser au sein de Central Saint Martins que cela soit en mode masculine (voir UM-1) ou en mode féminine. Le Tranoï en donne souvent un bel aperçu grâce à sa collaboration avec le British Fashion Council. A Londres, ville d’ou la Haute Couture a pris naissance avec celle de C.H Worth disent les historiens, les femmes ont aujourd’hui un vestiaire diversifié et moderne à leur disposition. AphidLondon est un des exemples que je me plais à suivre. Rencontrée en 2016, sous les toits du Palais Brongniart, elle en est descendue en 2018 pour se retrouver dans la salle principale et on apprécie de la retrouver mieux mise en lumière. On y retrouve ce sens du drapé audacieux, frappé de modernité, le goût pour les matières techniques, des couleurs métalliques qui n’appartiennent pas à la catégorie clinquante. Le trait de crayon associe ces matières fluides, ses tissus techniques pour dessiner avec une forte pointe de modernité une ligne très féminine. C’est un collectif de designers qui travaillent derrière cette marque dont le nom est assez conceptuel, comme son esprit. Mais derrière cette idée qui veut mélanger réalité et virtualité les silhouettes proposées gardent toujours une touche de féminité qui reste elle, bien réelle.
Si le noir est une couleur de base de ce label, on aime bien l’exploitation moderne des rayures du banquier de la City et le drapé qui vient donner du volume à des silhouettes parfaitement ajustées. Ici on vous montre que l’architecture dans le monde du vêtement est un bel exercice et qu’il croise la simplicité du Bauhaus et l’esprit le plus contemporain. Ce label à l’air malheureusement d’avoir disparu. (juin 2020)
Edeline Lee montre que la mode féminine peut se traiter avec légèreté et élégance
Edeline Lee fut également une jolie découverte lors du Tranoï 2018. D’origine canadienne mais basée à Londres, elle a un remarquable parcours au sein de maisons de couture qui ont toujours su donner la primauté au design comme Alexandre McQueen et John Galliano. C’est toujours agréable de comprendre en un regard la cohérence d’une collection. On voit à quel type de femme elle veut s’adresser, ce qu’elle souhaite lui apporter. En 2018 il y a eu tout un travail fait autour d’un tissu, le free bubble jacquard, qui donne une vraie fluidité à la ligne de ses robes. On peut peut-être distinguer comme une légère réminiscence à la Renaissance ces robes pleines de noblesse, drapées, longues en majorité, dotée d’imprimés riches qui donne un vestiaire d’une grande dignité, mais sans enferrer le corps féminin dans le corset du passé. Le drapé ne complique pas la silhouette, mais lui donne une touche de sophistication qui tombe parfaitement avec des obligations d’after et de soirées. Edeline Lee a montré beaucoup de disponibilités lors de ce salon pour montrer les différents modèles dont le bâti est rigoureux, on n’est pas dans l’oversize, mais laisse par son sens de la construction la féminité s’exprimer.