Le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris, porté par le BDMMA, est né en 1993 et a pris toute son ampleur en 2003, en distinguant trois catégories : design, mode et métiers d’art et en récompensant à chaque session un professionnel émergent et un confirmé.
Le Prix Talent émergent récompense un professionnel dont le projet est prometteur. Le prix est un encouragement. Le Grand Prix récompense un professionnel pour la qualité de son projet et de son parcours, sa stratégie de développement, son engagement dans la transmission des savoir-faire ou l’innovation.
Ce prix s’adresse aux professionnels déjà expérimentés, aux entreprises et marques dont le développement est avancé.
Chaque année de nombreuses candidatures sont examinées par des personnalités qualifiées qui sélectionnent une dizaine de candidats dans chaque catégorie. Les finalistes sont invités à présenter leur parcours et leurs œuvres devant un jury d’experts.
Depuis 2019, la Ville de Paris confie la présidence des jurys à trois personnalités reconnues pour la richesse de leur créativité et leur engagement pour les métiers de création. En 2022, le Prix Accessoires est créé en partenariat avec ADC, il distingue des projets d’accessoires émergents ou confirmés.
C’est le mardi 13 septembre à l’Hôtel de Ville de Paris que les prix ont été remis, après une délibération des jurys qui étaient dirigés par trois personnalités: François Azambourg pour le design, Christine Phung pour la mode et Ludovic Avenel pour les métiers d’art.
Pour cette nouvelle édition, en partenariat avec Au Delà du Cuir, un nouveau prix dédié aux accessoires de mode a fait son entrée.
Paris soutien la création de manière multisectorielle par l’intermédiaire du BDMMA
Ces Grands Prix illustrent la politique de soutien de la ville de Paris en faveur des métiers de la création. Ceux ci permettent à la capitale de rayonner de manière internationale, c’est toujours la capitale mondiale de la mode et enrichit son attractivité.
Cette année est marquée par la création d’un nouveau prix consacré à l’accessoire de mode, terrain d’expression particulièrement dynamique.
Il confirme l’engagement de la Ville de Paris en faveur des métiers de création dans une démarche multisectorielle et la construction de nouveaux partenariats à travers notamment le soutien d’ADC.
Les mécènes qui accompagnent les Ateliers de Paris sont : la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, ADC, le groupe Galeries Lafayette, la Fondation Rémy Cointreau, ESMOD, Roger Pradier, Victoire, le Groupe Gallia et Plendi by Vinci Construction, qui témoignent de leur engagement aux côtés des créateurs parisiens.
Le soutien de la ville de Paris s’exprime au travers du Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’art qui met en oeuvre
la politique de la Ville de Paris en faveur des métiers de création. À travers différents dispositifs, ce bureau accompagne les entreprises et créateurs, émergents ou confirmés, dans le développement de leur activité. En lien avec les partenaires professionnels et institutionnels, le Bureau fédère et anime l’écosystème parisien de la création et de la fabrication
locale, en agissant sur son rayonnement en France et à l’international. Le Bureau propose un incubateur, les Ateliers de Paris, où les porteurs de projets sont accompagnés durant deux ans en vue de la consolidation de leur entreprise. Situé au 30 rue du Faubourg Saint-Antoine, il propose désormais un espace de co-working ouvert aux professionnels, associations et étudiants du secteur. On avait particulièrement apprécié les 10 ans des Ateliers de Paris, qui avait donné lieu à une belle expo, juste avant la période Covid.
BDMMA : Prix Design 2022
François Azambourg, designer, Président du jury.
Les choix du jury ont émergé de façon simple dans une atmosphère agréable. Le constat a été vite établi sur le fort engagement dans les préoccupations contemporaines et notamment écologiques avec une économie de moyens, un respect du vivant, par les talents émergents ou confirmés.
Talent émergent : Anna de Saint Pierre
Sillonner les chantiers pour glaner des rebuts minéraux et les transformer dans le cadre d’ateliers textiles, tel a été le « grand projet » de 5e année de design textile et matière à l’EnsAD d’Anna Saint Pierre. C’était en 2016. Depuis, Anna a fait du chemin et a soutenu une thèse sur ce sujet en mars 2022. Elle est aujourd’hui docteur en design. Et, désormais, elle met ses
connaissances au service du secteur de la construction. « Mon rôle est d’identifier des gisements de matières qui sont destinés à la benne et qui sont aussi représentatifs du lieu, car outre la démarche circulaire, j’ai la volonté de faire vivre la mémoire des sites », précise Anna.
Grand Prix : Perron et frères
Perron et Frères, c’est l’histoire d’une rencontre entre Gérald Perrin, ébéniste et marqueteur de formation et Mayeul Reignault, petit-fils d’ébéniste, passionné par le bois, et designer passé par l’ENSAAMA à Paris, l’École Supérieure d’Art de Design de Saint-Étienne et l’ECAL à Lausanne. Mayeul découvre par hasard le travail de Perron et Frères, créé par Gérald et un associé designer. Il contacte l’entreprise et une collaboration débute en 2017. « Au début, c’était sur des missions, se souvient Mayeul puis peu à peu j’ai été amené à développer le pôle conception de la société. Il y a trois ans, l’associé de Gérald est parti et il nous a semblé évident avec Gérald de continuer l’aventure en binôme. » C’est donc ainsi que Perron et Frères, dont la matière fétiche est le bois, développe des pièces pour des marques ou des architectes d’intérieur.

BDMMA : Prix Mode 2022
Christine Phung, créatrice de mode, Présidente du jury, que j’avais eu le plaisir de rencontrer en 2016.
Ces prix étaient l’occasion de valoriser le courage entrepreneurial et la résilience des créateurs de mode. Il devait aussi récompenser des personnalités atypiques véhiculant la vision d’une société avec une conscience. Ce sont des axes indissociables d’un business plan qui tient la route.
Talent émergent : Weinsanto
De la danse à la mode, il n’y a qu’un pas. En tout cas, en ce qui concerne Victor Weinsanto. « J’ai pratiqué la danse de 4 à 17 ans en Allemagne, raconte-t-il. Ce qui ne laisse pas le temps de réfléchir à un autre avenir. » Pourtant, Victor, réalise vite qu’il n’est pas comme les autres élèves. Quand ces derniers visionnent des ballets, lui regarde les défilés de Montana, Mugler… Et c’est ainsi, qu’il décide d’emprunter une autre voie.
Grand Prix : Coltesse
Florent Biard, fondateur de Coltesse, a longtemps évolué dans le monde du théâtre d’où le choix de ce nom, référence à l’auteur Bernard-Marie Koltès. Lui, qui se destinait à être ingénieur, dévie de cette trajectoire par envie de rencontres. Puis il abandonne la scène pour faire de la direction artistique. Il s’essaie alors à la mode et conçoit des chemises qu’il expose sur le salon Man. Il en vend une centaine. Et très vite les Japonais s’intéressent à son travail. « Cela m’a obligé à franchir des caps rapidement en matière de qualité mais aussi de volumes », se souvient-il. Puis, le programme IFM Labels que Coltesse a intégré en 2019 et suivi, en partie pendant le confinement, a permis de répondre à d’autres problématiques. « C’est d’ailleurs arrivé à point nommé car il était temps de revoir notre schéma de développement. Nous étions concentré sur le B to B et le Japon, nous utilisions des textiles japonais et faisions fabriquer au Portugal. Nous sentions que ce n’était pas viable et, surtout, cela
ne me convenait plus. Nous voulions relocaliser, nous sentir plus ancrés dans Paris, être aussi plus bienveillants ». Une marque que j’ai eu le plaisir de rencontrer en 2016 et suivre notamment ses créations dans le domaine de la chemise. Elle est désormais installée à La Caserne.
Prix Accessoire – Aristide
« J’ai un parcours atypique », annonce immédiatement Bertrand Mahé, fondateur d’Aristide. Titulaire d’une BTS force de vente, Bertrand a, en effet, longtemps été représentant, un métier lui laissant suffisamment d’autonomie pour dégager le temps nécessaire pour s’adonner à sa passion, la peinture. C’est lors d’une exposition que le directeur de la ganterie Poujade, lui achète une toile et lui propose une collaboration. « J’ai alors découvert le travail d’atelier et du cuir. J’ai été fasciné par le
processus de fabrication. J’ai été représentant pour cette entreprise tout en dessinant des collections de gants. »

BDMMA : Prix Métiers D’arts 2022
Ludovic Avenel, ébéniste, Président du jury
Tous les membres du jury ont été impressionnés par le très bon niveau des candidats et les débats se sont déroulés dans la bienveillance. Il faut dire que les deux Prix ont été des évidences. Le Grand Prix, porté par une personnalité rayonnante, reflète une quête de la perfection atteinte grâce à une continuité dans la recherche et l’apprentissage et à un travail qui fait le lien entre une démarche personnelle et professionnelle.
Talent émergent : Atelier Alba
Derrière l’Atelier Alba se cache un binôme composé de Célia Suzanne et Erwann Larbre. Le duo s’est rencontré à l’École Boulle dans l’atelier de marqueterie. Erwann avait rejoint l’école après avoir suivi la même voie que son grand-père, menuisier et ébéniste, et Célia, après une formation en arts appliqués à Nîmes. « Nous avons tous les deux une passion pour les matières, explique Célia et la marqueterie, savoir-faire rare, permet de les travailler de façon très large : bois, métaux, cuirs, corne… »
L’idée de créer l’Atelier Alba naît pendant la résidence de Célia aux Ateliers de Paris en 2018. En 2019, Erwann, lui, décroche le titre de Meilleur Ouvrier de France Marqueterie. Crédit Photo : INU STUDIO ART
Grand prix : Caroline Besse
« Ce prix est une reconnaissance particulièrement importante quand on a, comme moi, travaillé dans sa grotte pendant des années, consacré beaucoup de temps à des recherches,» constate Caroline Besse. « Et cela donne évidemment une visibilité aux couleurs des minéraux broyés ! »
Caroline Besse ne surfe pas sur une tendance verte. Voilà 20 ans qu’elle met au point une palette faite de matières naturelles, sans solvant. Forte d’une formation de peintre décoratrice classique, elle débute en réalisant de nombreuses fresques. En parallèle, elle étudie la médecine traditionnelle chinoise et se passionne pour l’art sacré bouddhique. « C’est ainsi que j’ai découvert la peinture aux minéraux. L’intensité et la vibration de ces couleurs m’ont touchée et donnée envie de développer mes propres techniques et propositions créatives contemporaines. »
C’est une photo de son travail qui est utilisée pour l’image du header du post.


Des créations qui tirent aussi leurs inspirations de Kyoto, édécouvrir jusqu’au 30 septembre 2022
La ville de Paris, par l’intermédiaire de son BDMMA entretien des liens avec des villes étrangères et inciter à des échanges avec les designers et artisans d’autres continents. C’est ainsi que jusqu’au 30 septembre, vous pouvez découvrir aux Ateliers de Paris , 30 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, les projets de cette collaboration inspirée par les savoir-faire de Kyoto . Ces regards croisés entre Paris et Kyoto, Inspiration of Kyoto est un programme d’échange et de dialogue pluridisciplinaire initié en 2019.
En s’inspirant des traditions, 5 studios de design parisiens ont rencontré 12 entreprises de Kyoto. Designers et artisans se sont’associer pour mettre en lumière, une technique, un matériau ou un objet revisité. Les projets dévoilés lors de l’exposition sont des hommages au savoir-faire des artisans de Kyoto et à l’ingéniosité des designers parisiens.
De nombreux artisans sont toujours en activité à Kyoto qui est une ancienne ville impériale. Leur savoir-faire et les matériaux traditionnels qu’ils utilisent permettent aux designers contemporains de s’interroger sur leurs pratiques. Les collaborations qui naissent de chaque projet facilitent la compréhension des processus de production pour les uns et des approches de conception pour les autres.
Les objets pensés en France, sont réalisés au Japon avec des techniques traditionnelles, des matériaux japonais tels que le papier washi, le bois Hinoki ou Paulownia. Les talents et les compétences traditionnels des artisans de Kyoto sont sublimés pour révéler de nouvelles possibilités de vie moderne, par le regard singulier des designers français. Qu’il s’agisse d’éclairage, de mobilier, d’œuvres d’art ou de matériaux de finition, avec un étonnant tressage en bois, ou un usage subtil du papier washi, l’inspiration de Kyoto offre une collection riche et diversifiée d’objets et de matériaux d’intérieur.




Avec la participation de :
- Formel × Maruni et Shiomi Dansen
- Elsa Pochat × Katayama Bunzaburo et Hiyoshiya
- Cécile Gray × Kanmaki (Kansai Makitori Haku Kougyo) et Terashima Yasutaro Shoten
- Déjà-Vu x Kanayama precision Co. Ltd et Hisayama Senko
- Garnier & Linker × Erimo Industrial, Kouseido, Yamasho, Kyoto Kiribako Kougei
Programme soutenu par la Ville de Kyoto, la Ville de Paris, Hiyoshiya Craft Lab, Kyoto Chuo Shinkin Bank, Procédés Chénel et en partenariat avec France Design Week et Paris Design Week.