Ces derniers mois ont vu de grands noms de la couture, partir draper les nuages de leurs talents créatifs, comme  Hubert de Givenchy et Azzedine Alaïa. De ce dernier, il nous reste une image d’élégance féminine ultime et un lieu, galerie en forme de chapelle, qui au coeur du Marais continue de vivre. L’association Azzedine Alaïa a dans ses projets d’organiser plusieurs expositions avec les prouesses textiles de cet étonnant couturier d’origine tunisienne. Celle en place actuellement jusqu’au 10 juin 2018, présente une sélection de 41 robes de haute couture réalisées entre 1981 et 2017. Elle est remarquablement mise en scène dans des cabines aux formes arrondies, aménagées comme autant d’écrins sous la grande verrière où avaient lieu les défilés.
Les plus esthètes seront ravis de découvrir cette collection de robes ou la simplicité s’acoquine si parfaitement avec une sophistication ultime, ou les détails discrets sont le résultat d’un travail d’orfèvre, pour celui qui a su utiliser avec cette matière souple, les connaissances de ses études en architecture. D’autres trouveront peut être que cette colorimétrie limitée à 2 couleurs noir et blanc restreint trop l’étendue d’une oeuvre qui a su si parfaitement s’appuyer sur la ligne du corps féminin. Mais comme il le disait lui-même « j’aime les vêtements qui restent beaux et éternels, ceux qui ne sont pas perturbés par des détails, des ornements ou des couleurs qui les vieillissent prématurément. Ceux qui sont les plus simples et les plus difficiles à réaliser ».
Azzedine Alaïa a choisi de situer son métier dans la grande tradition des couturiers architectes du xx ème siècle qui maîtrisent toutes les étapes de conception et de la réalisation du vêtement, du patronage au montage. De Madeleine Vionnet, Cristobal Balenciaga, ou Charles James, il est l’ultime héritier. C’est Olivier Saillard ancien du Musée Galliera et actuellement chez JM Weston, qui a mis en scène cette exposition. Vous ne pourrez qu’apprécier le calme et la douce respiration de cet endroit, à l’opposé de la bousculade des défilés, qui correspond si bien à ce Monsieur qui a su imposer son rythme sans être l’esclave de celui des fashion week.
Contrairement aux expos organisées dans sa galerie de son vivant, l’entrée est désormais payante. Le tarif, très raisonnable, ne correspond même pas au prix d’un billet dans un musée parisien. Et vous pourrez y trouver d’admirables oeuvres .
18, rue de la Verrerie (IVe), métro Hôtel de Ville. Tous les jours de 11 à 19 heures. Jusqu’au 10 juin. Entrée : 5 €.Azzedine Alaïa
 
Azzedine Alaïa
 
Azzedine Alaïa
Azzedine Alaïa
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Si dans le quartier vous ne savez pas exactement ou vos pas vous ont rendu, un rapide coup d’oeil dans une jolie cour pavée, vous donnera l’information que vous êtes arrivé. Ce sein si parfaitement réalisé à la César, se dresse dans une charnelle majesté au milieu de la cour de la Galerie d’Azzedine Alaïa. Pour nourrir le talent des prochains visiteurs qui viendront s’inspirer des oeuvres présentées.
Azzedine Alaïa