Genève est une ville Suisse qui sait faire exception à son caractère calme issu de cette culture de ville protestante, quand des personnes à l’esprit moderne et contemporain s’y installent avec une certaine indépendance d’esprit. Coté tech par exemple, c’est là que se sont installées les équipes de Facebook pour travailler sur le projet Libra, première cryptomonnaie lancée par une entreprise, qui devrait voir le jour en 2020. Question mode, on y retrouve bien sur les grands couturiers alléchés par la population de diplomates qui négocient les règlements internationaux sur de nombreux sujets, mais de jeunes créatrices y font leurs apparitions et vont par leurs styles contemporains, à tendance sportive et sensuelle secouer la quiétude bourgeoise de la cité. Dans cette catégorie, on peut citer Bloop et Mademoiselle L.
Mademoiselle L, de la tenue d’époque à celle de la femme d’aujourd’hui
Laurence L est la fondatrice et designer de Mademoiselle L. Elle s’est forgée sa culture du vêtement en passant un Bachelor en Design de Mode à la HEAD de Genève, puis en travaillant comme costumière pour le cinéma (c’est la seconde créatrice que je rencontre dans le même mois qui s’est détournée des plateaux de cinéma pour créer sa propre marque) . Plutôt que de concevoir des garde-robes pour des films d’époques, cette femme bien dans la sienne, a décidé de laisser à Madame de Maintenon ses tenues chamarrées et ses crinolines et s’est tournée vers la femme style Xmen, sportive, moderne, pour lui laisser la possibilité d’exprimer ses supers pouvoir de féminité. Elle a donc lancé sa marque genevoise de Prêt-à-Porter sur les voies d’une mode urbaine, minimaliste et graphique aux lignes architecturales, détournant les univers streetwear et sportswear, avec souvent une petite touche rock ou décalée. Des empiècements chics et bruts, une coupe et un tombé ample qui aiment la fluidité, accordent à la femme ce style contemporain et confortable qui s’adapte parfaitement au quotidien du 21 ème siècle. La féminité se voit embaumée par ce coté glamour chic sans ostentation, qui propose beaucoup de couleurs unies, pratique quand on veut les associer pour passer tout en grâce de la journée à l’after.
Mademoiselle L, comme Libre, s’affranchit des calendriers de la mode
Mademoiselle L c’est avec un L comme Laurence, mais aussi Libre. Le projet de cette ligne de prêt à porter se détache du calendrier des saisons de la mode. Plus de collection automne/ hiver ou printemps/été. Le projet est pensé comme un développement linéaire et continu avec des collections capsules numérotées qui viennent enrichir la collection et permet de rajeunir un dressing qui évolue sans se démoder.
Présente à Paris lors du Who’s Next 2019 de Septembre, elle était exposée sur le stand de la SFA, Swiss Fashion Association, une démarche collective que l’on peut louer quand on vient d’un petit pays plus connu pour ces banques et son chocolat, mais qui a initié avec la tech, cette démarche collectif, à VivaTech, au CES de Las Vegas notamment sous l’emblème de la #swisstech. La créatrice choisit elle-même ses fournitures en Europe et travaille pour la production avec une entreprise de Zürich qui pilote des ateliers en Bosnie Herzégovine.
On connaissait les talents un peu plus sauvages, issus de Zürich, mais Mademoiselle L, montre que son style à tout se qu’il faut pour remporter la votation sur le thème de l’élégance contemporaine.
