Focus On : SOUBACQ, le bleu qui travaille son style

Aujourd’hui le grand jeu dans la mode est de dénicher des fins de rouleaux. Quoi de mieux en effet que d’utiliser des tissus dit dormants, issu d’une surproduction qui permet de laisser aller sa créativité sans pour autant sur-consommer les ressources de notre planète.

Soubacq: le bleu de travail qui ne nous donne pas des bleus à l’âme

C’est sur ce concept d’Upcycling que Louise Drouhet a créé son entreprise, Soubacq, au cours de l’année 2020. Récupérer des rouleaux non utilisés et imaginer des séries limitées de ce modèle emblématique qu’est le bleu de travail. Sous sa forme de veste entre surchemise et vareuse, ce bleu de travail proposé par Soubacq trouve sa place dans toutes les garde-robes modernes et pas uniquement pour ceux qui seraient les auteurs d’un travail dit manuel.

Un modèle, des séries limitées

Ce vêtement se positionne clairement dans la catégorie unisexe. Le concept de Soubacq est poussé à son absolu paroxysme, avec un modèle seulement, un nombre d’exemplaires aléatoire, tout dépend du métrage disponible, mais conçus avec des tissus de qualité. Ce nombre d’exemplaires peut varier, mais il ne dépassera que rarement les 30. C’est notamment, en plus de la qualité des tissus utilisés, ce qui fait son coté désirable. Un des aspects séduisant de cette pièce, pour tous ceux qui auront l’occasion de l’essayer, ce sont les matières proposées. Les tissus ont une main superbe. Vous savez, un drapé qui ne vous glisse pas des doigts, une trame qui existe vraiment quand vous prenez le tissu dans vos mains et une forme qui reste en place quand vous le portez. On apprécie le coté pratique d’un modèle doté de 3 poches en général avec une poche intérieure pour certains modèles et qui reste d’une élégance simple et discrète. Aujourd’hui pour ces modèles ainsi dotés, ce n’est pas une clé à molette que l’on y glisse, mais plutôt un smartphone, pliable, dépliable, même avec un écran de 7″, tout y trouve sa place.

La coupe est simple, sans effet superfétatoire, elle accueille toutes les formes de corps, avec une élégance décontractée, dans des tissus unis ou avec un léger motif type Prince de Galle. Une variété qui donne un look très contemporain à ce modèle. Les pièces sont toutes dotées d’un petit carré blanc en bas d’un des pans. C’est l’emplacement du numéro de série qui indique le N° de l’exemplaire acheté. Une sorte de sceaux qui authentifie la série limitée. Un carré qui n’accueille que des nombres à 2 chiffres, garant de cette rareté.

De Ulule à Safe Urban Concept la marque séduit

Démarré sur Ulule en mai 2021 par une campagne qui a permis de lancer les premières séries, Soubacq est actuellement chez Safe Urban Concept, un lieu hybride et chill, ou se rencontrent l’art et la mode autour de délicieux cookies et Capuccinos. Il y a des bières au frais également, pour les journées de forte chaleur. Soubacq trouve sa place parmi d’autres marques qui ont toutes cet esprit d’éco-conception et un style qui ne veut pas être trop marqué mais orienté vers le bien-être de la personne qui le porte. La créatrice de Soubacq a mis sur son site internet, la jolie histoire, d’Antoinette Soubacq (sa grand-mère), jeune fille de bonne famille qui est tombée amoureuse d’un bel ouvrier alors que la hiérarchie sociale était bien plus forte à l’époque ou le 20 ème siècle venait à peine de naitre.
Ce bleu de travail se veut révélateur de personnalité et non pas symbole de classe. Ce n’est pas un uniforme, c’est un vêtement qui veut former l’unique. Dans le souci de limiter l’empreinte carbone de ce travail de confection, les pièces de Soubacq sont réalisées dans l’atelier parisien de la marque situé dans le quartier des Arts-et-Métiers. 

Trouver des fins de tissus est une démarche responsable désormais intégrée dans la mission des jeunes marques qui se lancent. On connaissait jadis le sentier, ou le marché Saint Pierre en fonction des métrages recherchés. Maintenant on peut s’adresser à Nona Source, la filiale de LVMH, qui a ouvert ses stocks aux sociétés extérieures au groupe de luxe ou travailler avec de jeunes entreprises spécialisées comme UpTrade.
Le bleu de travail a souvent été revisité et repensé. Sakina M’sa, créatrice engagée s’il en est, avait travaillé en 2016 sur une collection particulière appelée Blue Line. Les Arpenteurs, entreprise lyonnaise, avaient aussi démarré avec cette idée de vêtement d’usine qui trouve sa place dans le vestiaire d’une société aux activités devenues majoritairement tertiaires, tout comme également adn-paris, qui joue avec élégance, les codes d’une mode minimaliste. Soubacq élargit ce cercle avec une offre au style bien marqué et très couture.