Le Black Friday était déjà une question l’année dernière. Certaines marques s’étaient mobilisées pour inciter le consommateur à ne pas répondre à ces sollicitations financières qui poussent vers une consommation excessive. Aujourd’hui le débat est en plus ravivé par le confinement qui bloque les commerçants et décourage ceux qui n’ont pas le niveau en anglais et en digital pour comprendre le sens des mots « clic & collect ».
Le Ministre des Finances Bruno Lemaire et l’entreprise Amazon, symbole de cet évènement commercial, ont discuté et aujourd’hui le Black Friday se déroulera le 4 dèc et non pas le 27 novembre. Tous les commerces devraient pouvoir ouvrir autour de cette date.
Mais il est temps surtout de redécouvrir les avantages d’une vieille recette, qui revient à la mode : la consigne !

La consigne : un nouveau circuit vertueux, mis en place par des marques responsables

Le principe de la consigne n’est pas nouveau. Mais il n’était pas répandu dans le monde du textile ou le développement de la fast-fashion créait une spirale de consommation effrénée et nocive. Bien sûr, le textile se recycle, mais le circuit n’est pas encore optimal.
4 marques de mode ont donc décidé de reprendre cette situation en main et de proposer une consigne pour leurs vêtements. Un processus vertueux et fidélisant aussi à priori, qui leurs permet d’émerger comme marques modernes et engagées, pour dire stop à la mode jetable qui fait le tour du monde avant d’arriver chez vous.

Pour lutter contre la surconsommation et maîtriser le recyclage de leurs produits, 1083, Hopaal, Panafrica et Atelier Unes ont introduit la consigne sur leurs pièces recyclées.
Comment cela fonctionne ?
L’achat de la pièce inclus une part dédiée à la consigne.
La pièce est portée.
En fin de vie, le client peut renvoyer la pièce et se faire rembourser sa consigne.
La pièce est ensuite réintroduite dans un circuit de confection où elle sera recyclée par la marque.

black friday la consigne

Pourquoi la consigne dans la mode ça marche ?

La consigne repose sur des concepts simples qui ont un esprit éthique. L’objectif de la consigne est double :
Pour les marques :
De sa création à sa fin de vie, les marques maîtrisent enfin tout le cycle de vie de leur produit.
Elle ont l’occasion de rencontrer le client à nouveau, au moment ou celui-ci à l’intention ou la nécessité de changer de vêtement.
Pour le consommateur :
Elle leur permet de les sensibiliser et de les informer sur ce que va devenir leur vêtement une fois qu’ils seront collectés.
Il adopte un comportement responsable en faveur de la planète.

4 marques avant-gardistes

Même si ce n’est que le début, la consigne semble fonctionner. On peut d’ors et déjà trouver ce principe auprès de ces précurseurs :

1083 : Cette marque joue un peu le rôle du grand frère dans le monde de la mode éthique. Son rôle dans ce groupe est de fournir le fil qui permet de faire la veste Hopaal. Le fil sert aussi 1083 à proposer le jean Infini. Grâce aux différentes  propriétés du polyester, le denim Infini est très agréable au toucher. La toile est associée à des boutons, fils à coudre et étiquettes de la même matière. C’est ce travail de recherche monomatière qui a permis de concevoir un jean Infini c’est à dire 100% recyclable !

Hopaal : La marque travaille pour toute sa gamme sur le principe de la matière recyclée. Dans le cas de la Veste Infinie, celle-ci est conçue avec le fil de 1083 qui joue le partenaire. Est inclut au prix de la veste, une consigne de 20€. Une fois arrivée en fin de vie, ce produit peut être retourné à Hopaal, la consigne sera remboursée et la veste sera à nouveau transformée en ressources et ce à l’infini.

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veste Hopaal

Panafrica : Arusha est la première basket consignée et recyclable. Son style est urbain, dynamique avec une dose de détails et de motifs. L’achat chez Panafrica intègre une consigne de 10€ qui vous sera restituée lorsque vous retournerez votre produit en fin de vie. La marque prend en charge le recyclage de votre paire pour fabriquer de nouveaux matériaux. 

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Atelier Unes : Vous connaissez cette marque si vous être déjà venu sur ce blog. Plus de 20.000 personnes ont contribué à l’élaboration de leur projet de collant recyclable. Ils ont répondu à un questionnaire, en faisant part de leurs problèmes et de leurs envies. 3 problèmes majeurs ont été identifiés dans les propos échangés avec la communauté d’Atelier Unes: la durabilité, le confort et la fin de vie.
70% des personnes interrogées déclarent porter leurs collants moins de 5 fois avant qu’ils soient abîmés.  Aujourd’hui la marque propose une paire de collant spécialement étudiée, recyclable, avec une part du prix dédiée à la consigne de 2€.

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Atelier Unes

Chacun de ces modèles ont été lancé sur Ulule avec un succès incroyable et plus de 100.000€ générés.

La consigne n’est pas une obligation légale

Ces marques volontaires le font à titre d’engagement entrepreneurial. Malgré des démarches auprès de nos gouvernants et notamment de l’Assemblée Nationale, après deux semaines de débats en 2019, le projet de la consigne a été repoussé à plus tard.
Cette démarche vertueuse à encore aujourd’hui plus de poids du coté de la morale que du coté financier ou les enjeux du Black Friday l’emportent largement.
Mais cette idée permet de commencer à maitriser le circuit de revalorisation du produit textile. On peut faire des choses étonnantes avec un textile recyclé. Lisez le post précèdent. L’Agence de la transition écologique (Ademe), nous rappelle que plus de 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde et la production de l’industrie de la mode a doublé entre 2000 et 2014. Trop peu sont récupérés. La consigne devient une bonne action pour dire stop à cette mode jetable.
Après de nombreuses années à se gargariser avec les 30 glorieuses et à prendre des bains de consommation enrichit à la mousse « d’allez on verra » (aloe vera 😉 on trouve 4 jeunes marques, 1083, Hopaal, Panafrica et Atelier Unes qui ont introduit la consigne sur leurs pièces recyclées pour faire un premier pas, réguler l’usage des ressources de notre planète et éduquer le marché sans attendre que les députés se bougent. Accompagnons les !