Le futur ? est ce demain ou maintenant ? on se pose toujours la question quand on croise les créations imaginées par Paco Rabanne. Les robes de ce couturier d’origine espagnole à l’esprit avant-gardiste ont gardé cette capacité à nous ouvrir la porte de l’avenir lorsqu’on en regarde le style, qu’on en admire la construction.
Réunis à la Joyce Gallery, quelques modèles emblématiques de sa vision futuriste sont exposés en prélude à une prochaine vente aux enchères. Comme l’explique Pénélope Blanckaert dans son catalogue « Paco Rabanne, c’est une philosophie. Il rompt les codes et crée des pièces originales à la fois sculpturales et séductrices en plastique moulé, métal martelé, jersey d’aluminium et fourrure tricotée. Ses robes légendaires en cotte de maille allaient définir une ère nouvelle, faisant évoluer les formes dans un style toujours emblématique de la maison à ce jour. A la frontière de la mode et de l’oeuvre d’art, ces créations, parfois faites d’acier, de soie métallisée, de papier froissé, de rhodoïd, de plumes d’autruche, de tulle… demeurent encore aujourd’hui des témoins avant-garde de ces quarante dernières années. Remerciements à la maison Paco Rabanne pour sa collaboration, et notamment Clément Migeon en charge du patrimoine et des archives.«
Une vente aux enchères de modèles uniques de Paco Rabanne
La raison de la présence de ces modèles exceptionnels dans l’espace de la Joyce Gallery est due à leur prochaine mise en vente aux enchère par la maison Millon. La maison Millon est spécialiste des ventes aux enchères, mais pas de la mise à jour d’une page internet. La date de cette vente Paco Rabanne présentée sur leur site n’est pas actualisée. La vente se déroulera le lundi 31 mai.
Ce n’est pas la première vente aux enchères des créations du couturier espagnol. Il y en avait déjà eu en 2012 et 2016, comme nous l’indique France Info.
Cette nouvelle vente comprend 156 tenues et une vingtaine d’accessoires datant de 1977 à 1994. Une grande part de ceux ci sont issus d’une rencontre surprenante, quoique basée sur une origine commune hispanique, celle qui se fit entre Paco Rabanne et les fondateurs du Grupo Accion Instrumental. Cette troupe de théâtre, fondé à Buenos Aires en Argentine a eu de nombreuses résidences en Europe. Elle avait la volonté de renouveler cet art tout comme celui de l’opéra. Les modèles de robes sont devenus des personnages à part entière et ont pris toute leurs places sur scène.
Si la vente comprend les modèles en cote de maille ou celles avec des empiècements métalliques qui sont encore présents dans notre mémoire, il y a aussi de superbes robes longuement drapées et dont le travail de parement est soigné comme l’exige la haute couture.
Le couturier qui s’affirmait comme un méditerranéen traditionnel et était absolument contre le pantalon pour la femme, a proposée une féminité exacerbée, n’hésitant pas à mélanger les matières, utilisant des matériaux pas vraiment destinés à être vus lors d’une fashionweek. Une audace qui pourrait le faire passer pour un des premiers créateurs sensible à l’idée du recyclage et qui correspondait aussi à sa volonté de faire fi de l’univers codifié et protocolaire de la mode.




La maison Paco Rabanne s’est repliée sur elle même après le retrait de son fondateur. Il est toujours difficile de faire vivre des marques aussi fondamentalement inspirée par leur créateur. Paco Rabanne malgré ses aspirations à discuter avec les esprits, n’avait pas été plus précis sur l’avenir de sa propre maison de couture que sur la fin du monde qu’il avait annoncé pour le mois d’out 1999. C’est grâce au travail de Julien Dosséna et du service archive de la maison Paco Rabanne, que l’on peut retrouver de nouvelles collections qui s’inspirent des créations futuristes du designer espagnol, qui restent toujours en avance sur leur temps.




La Joyce Gallery qui accueille exposition ou pop up store, est malheureusement fermée lors du week-end prolongé du 22 mai. Mais les vitrines permettront à tous les passant d’apprécier ces créations qui font parties de cette légende attachée à Paris, celle de capitale de la mode. Les modèles pourront être vus également les vendredi 28 et samedi 29 mai chez le commissaire-priseur, 17 rue Grange Batelière Paris 09 .