Dans ce post ce sont 3 jeunes labels qui défilaient en tant qu’invités par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, lors de cette dernière Paris Fashion Week. Des marques qui doivent intégrer les attentes de leurs clients et clientes pour une mode plus écologique et se faire une place parmi des concurrents encore nombreux. Pour elles, pas encore de poids du passé à respecter ou à transgresser, mais plutôt un chemin à se créer et faire partie de la sélection des marques émergentes pouvant s’inscrire dans le calendrier officiel de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode est déjà un premier pas.
Coperni
Le duo à la tête de leur label Coperni a été pendant un moment à la tête de Courrèges. Aujourd’hui, maitre de leur temps et de leurs collections, ils recevait leurs invités dans un champs de chanvre reconstitué dans un lieu parisien, posé sur une immense plage de sable.
Apparemment pas un grain n’a empêché le déroulé de ce show qui a donné une vidéo de 5 mn, alimentée par les vues aériennes prises par des drones.
La collection, courte dans son ensemble, avait un style très marqué par l’été. Cette collection appelée « Spring Summer 2033 » (selon le WWD) se projette dans un avenir qui semble peut être incertain. Coperni présente une collection avec des jupes et robes légères en mousseline de soie, parés de détails inspirés par le coquillage. Les créateurs ont imaginé des pulls moulants, des hauts avec des découpes audacieuses et des vestes reconstruites qui montrent les épaules, une tendance forte de leur collection. Cela fait très bord de mer et parfaitement adapté aux températures estivales élevées. On remarquera les démarches un peu stéréotypée de leurs mannequins, un peu comme si c’était le lapin d’Alice au pays des merveilles qui avait pris la place du régisseur.
Dans ce champ de chanvre, on peu voir passer une mannequin aux délicieuse formes arrondies, spectacle encore peu répandu lors des défilés. Cette volonté d’inclusion est à souligner et à développer, car elle reste marginale.
Mazarine
Mazarine fait penser avec raison à la bibliothèque éponyme. Sa designer Hélène Timsit a été lauréate des Ateliers de Paris et j’avais eu le plaisir de la croiser à ce moment là. Depuis, inspirée par les livres, la marque offre une ligne de mode pour femme et homme, premium. Cette collection printemps/été 2022, propose des modèles de robes somptueuses, toujours très travaillées et qui maintiennent la notion de féminité à un très haut niveau.
Le film ne propose pas le défilé, mais la mise en image de la réflexion qui a amené à la conception de ces modèles pour femmes, des robes et des perles, mais aussi avec quelques modèles pour homme avec un blouson modèle patchwork qui veut croiser ainsi le style et l’écologie. La designer garde une de ses bonnes habitudes, faire du bouton, un accessoire et une ligne de force de son style, qui parent avec justesse ses looks sophistiqués.
Mossi
Mossi Traoré est un designer né en France, mais dont les racines sont au Mali. Au delà de sa marque, l’entrepreneur-designer à monté un projet social, avec une association qui pilote une école de Haute Couture, qui permet de connecter les jeunes et les habitants des banlieues avec l’art, la culture et la mode. Ses collections sont produites en banlieue et dans des ateliers parisiens.
C’est au coeur de Paris que le designer à installé le lieu pour présenter sa collection printemps/été 2022. Passionné par le travail de Madame Grès, grande couturière française [ 1903-1993 ] le designer avait invité cette année le peintre et artiste textile malien Ibrahim Ballo, qui a peint directement certains modèles.
Tous les modèles proposé par Mossi font très Haute Couture. Les drapés souples, les tombés impeccables, forment une délicate enveloppe du corps féminin, lui proposant beaucoup d’ampleur, de souplesse, pour laisser le corps vivre comme il l’entend.
Le denim trouve sa place sans heurter, avec des parement de couleurs qui montrent que la mixité d’inspiration remplit à merveille son rôle lorsqu’elle trouve son équilibre. Si les plissés donnent cet aspect couture, la collection s’inscrit dans un esprit parfaitement contemporain avec des découpes brutes et des blousons coupés court qui s’inscrivent dans cette volonté de laisser le corps féminin bouger.
Les dessins fait par les artistes, ici donc le peintre malien Ibrahim Ballo, sont imprimées sur des tissus soyeux en différentes tailles pour jouer d’effets de perspectives. Ces motifs colorés sont maitrisés et s’associent parfaitement avec des couleurs unies pour éviter avec l’effet arc en ciel trop disgracieux.
Les tops aux coupes arrondies ont un aspect très solennel, mais dans la collection, il y a des modèles comme des robes, qui n’hésitent pas à proposer en clin d’oeil une ceinture composée par des manches de chemise, pour ne pas se prendre trop au sérieux. Il faut dire que Mossi Traoré vient de la banlieue, et qu’il a lancé sa marque de prêt-à-porter éthique pensée dans un esprit d’intégration et de partage et visant à promouvoir les métiers de la couture pour ceux qui en sont éloignés.
Pour les jeunes marques, il est toujours un peu difficile de se faire connaitre, même à l’époque des réseaux sociaux. les hiérarchies restent difficiles à bousculer, surtout quand on est une marque indépendante. Ainsi par rapport à des marques appartenant à des groupes, celles présentes sur ce post affichent un nombre de vues (au 24 octobre) encore modeste.
Coperni : 2765
Mazarine : 4131
Mossi : 1087