Dans le point sur la mode 2022 prêt à porter, présentée en cette rentrée 2021, ce post propose 3 marques aux noms emblématiques qui doivent jongler entre nouveauté et esprit maison. La mode qui puise dans le passé, la mode qui regarde dans le futur, celle qui se pose des questions sur son processus industriel couteux pour la planète, on n’est pas ici dans une logique Haute Couture, mais de prêt à porter, celle qui fait grimper les courbes de la bourse, celle qui doit survivre à une ou un créateur disparu… bref, retrouver des couleurs est l’enjeu 2022.
Christian Dior
Christian Dior était le créateur des rêves. Consacrée dès l’origine de sa maison de couture, par la révolution du New Look, son esprit visionnaire n’a cessé de glorifier les femmes du monde entier. La marque aujourd’hui a gardé son aura et su profiter de nombreux designer qui en s’asseyant dans les pièces dont les murs sont teint de ce gris Dior si doux, ont toujours su garder la marque au sommet de la désirabilité.
La scène ressemble à un jeu du bingo ou de loterie ou chaque case colorée offrait la vue d’un modèle. Imaginée en mode circulaire, comme une piste de cirque qui se serait transformée en boite de nuit, les mannequins s’élançaient à tour de rôle sur une musique italienne ou les musiciens, eux, avait choisi une tenue costume cravate la plus commune possible, peut être pour ne pas faire concurrence à cette collection femme.
Intitulé jeu du « non sense », cette scène circulaire offrait la vue d’une mode ou style et matière proposait une démarche à l’esprit durable et plus intemporelle. Comme nous l’indique WWD, « Les créations de Marc Bohan pour la maison dans les années 60, actuellement exposées dans le cadre d’une rétrospective Dior au Brooklyn Museum, ont inspiré le look de la collection, qui reflète l’esprit du Youthquake avec des robes A colorées, des manteaux trapèze et des minijupes, associés à des gogo boots blanches ou des mary janes en cuir verni.«
Ainsi sur cette roue de loterie colorée, il y a comme un retour à la vie, avec beaucoup de couleurs. Une mode très année 60, une ligne épurée et simple, pour privilégier le retour à la vie sociale, ou les différences sociales ne se font pas à travers les vêtements que l’on porte.
Les modèles sont mono couleur ou associent de manière sage les couleurs vives par juxtapositions. La jupe est juste au dessus du genou, les cheveux sont cours, très proche de cette silhouette de Garçonne qui était apparue en 1920, sans accessoire, le denim et le streetwear trouvent leurs places et le zip devient bijou. La veste tailleur imitation boxe est conçue dans des matières qui permettent de la porter en soirée ou en lounge wear. La robe du soir joue avec délicatesse la transparence et le graphisme street art s’adresse aux nouvelles générations. Le motif imprimé fauve trouve sa place sur des tailleurs, shorts et des robes courtes, car il est plus simple pour une marque luxe désormais, de jouer les impression de fauves, plutôt que d’en utiliser la fourrure.
Voir les photos des modèles de la Paris Fashion Week sur Tagwalk
Courrège
Fondée en 1961, la Maison Courrèges a révolutionné le monde de la mode et du design. Mouvement, pureté, couleur, lumière… tels sont les caractéristiques et le style distinctif de Courrèges. C’est Nicolas Di Felice qui est à la tête de la Direction Artistique de la Maison, pour envisager son renouveau.
Un carré blanc à même le sol. Le symbole est fort avec cette forme géométrique simple qui trace une ligne en harmonie avec les idéaux de cette marque des années 60, propriété aujourd’hui d’Artémis la holding du groupe Kering.
Faut il espérer une évolution ou retrouver ce qui faisait les charmes de la mode innovante de l’époque. Chacun choisira. L’impression est de voir au travers de cette vidéo de 8 minute, un bel hommage aux créateurs de cette marque (André Courrèges et sa femme Coqueline) qui a toujours su se distinguer par ce coté futuriste.
On y retrouve les couleurs vives, les modèles mono couleur, le pantalon évasé au pied, la jupe courte, voir mini, les cuissardes, le pantalon lacéré sur les cotés, la robe tunique moderne. Les hauts on été travaillé en croisé pour mettre en valeur la poitrine féminine, et placé le logo en parfaite position pour être vu, il faut aussi l’avouer. Une collection qui retranscris avec précision l’adn de la marque et son style que l’on remarque dans la rue.
Seule question, comment vivront certain modèles emblématiques, comme le blouson imaginé en vinyle, une matière artificielle moins en vogue de nos jours et qui semble à rester un vrai produit vintage ?
Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli a insufflé un esprit créatif à la mode du XXe siècle. Ses collaborations emblématiques avec des artistes comme Dali, Cocteau, Man Ray et Giacometti sont devenues légendaires.
Le Bouquin de la Mode d’Olivier Saillard nous décrit l’année 1927 « Avec des sweaters en laine aux motifs cubistes des cravates en trop l’oeil, Elsa Schiaparelli entre dans le grand stadium de la mode avec des chandails spécialement dessinés pour le sport et la ville. » Elsa Schiaparelli travaillait déjà avec les artistes de son époque. On a pu citer donc, Dali, Cocteau ou Man Ray. De nos jours c’est Lady Gaga et Cardi B. Des personnalités du monde des arts qui peuvent se retrouver chez cette femme qui a sut donné une dimension surréaliste à la mode.
Pour ce printemps 2022, Daniel Roseberry, le designer de la marque, fait comme Nicolas De Felice pour Courrèges, une parfaite exploitation de l’adn de la marque. Des formes qui jouent à la perfection l’excès, un esprit surréaliste, des vêtements bijou, la démonstration se joue en studio ou se révèlent les multiples reflets et lueurs des bijoux dorés, taille XXL.
Le travail de la marque reste encore très couture pour une collection qui s’inscrit dans des présentations de prêt à porter, avec des formes originales, la poitrine travaillée, avec le soutien gorge véritablement œuvre artistique, une maille haute couture, des blazers et des shorts pour associer la ville et le sport. Les créations font très costumes de scène et on apprécie le soin du détail comme le revert du blazer marqueté par les lettres de la designer italienne. Même le denim trouve sa place et la casquette joue le clin d’oeil en couvrant uniquement un des yeux, dans une logique de montre molle à la Dali.
La marque montre l’intérêt que peuvent représenter les réseaux sociaux. La vidéo tournée en studio a été vue plus de 21 000 fois (au 17/10) alors que le post de Cardi B à été liké plus de 1 640 000 fois dans la semaine suivant la publication. ce n’est pas les mêmes volumes quand on est une jeune marque.
