Sur les pavés, la mode ! le défilé de No Mad Paris s’est emparé de la rue

Bien sûr ce titre fait penser pour les plus âgés à un slogan qui a eu une audience plus particulièrement en mai 68 et qui évoquait une volonté de liberté en taggant les murs parisiens du slogan « sous les pavés, la plage ». Mais là, si le point commun est le mois de mai et une certaine idée de liberté, il ne s’agissait pas de faire valser les pavés, d’abord parce que depuis les années 60, cette pierre a été remplacée par du bitume, mais surtout parce que pour un spectacle de mode il est préférable de faire valser quelques mannequins plutôt que des cubes de granit.
Le 22 mai 2025, No Mad Paris, un concept store du Marais, s’est lancé dans une aventure un peu folle qui consistait à organiser un défilé de mode au 21 rue de Turenne, Paris 4ᵉ. L’événement a permis d’assister à un défilé qui avait choisi la rue comme runway, suivi d’un DJ set, d’un cocktail et d’autres surprises pour fêter le premier anniversaire de la boutique mutualisée.
Il s’agissait de mettre en avant la mode éthique, proposée dans ce lieu qui rassemble des marques de mode engagées, proposant une mode qui respecte l’environnement, les conditions sociales, la notion de diversité, sans pour autant sacrifier le style.

Un défilé ou la diversité de style et de profil allait de pair.

Le défilé rassemblait les marques présentes dans ce concept-store (elles sont nombreuses) ce qui allait permettre de créer de nombreux looks incroyables pour toute l’équipe rassemblée par Vincent Mc Doom, qui était venu travailler de pair avec les 3 fondatrices de ce lieu, Diane Dufer de EnToutCas, Julia Quiquandon de Baroudeuses et Jobellie Kamga de Nounetvous. Il faut dire que si la façade de cette boutique est large comme la taille d’un modèle Dior des années 50, le lieu recèle beaucoup de profondeur et pouvait accueillir cette nombreuse équipe qui allait prendre la rue et croiser de nombreux badauds, invités, fans, parisien, touristes étrangers, sans compter les cyclistes surpris de pédaler à coté d’une jeune femme déambulant au milieu de la chaussée en robe de soirée ou croisant une business women en tailleur pantalon qui avait comme stratégie de dérouler son plan d’action en suivant la ligne pointillée tracée au milieu de la rue.

Sans parler des chauffeurs de taxis, au point mort au milieu de cette artère vitale du marais, et même si on est habitué ces derniers jours à voir tous les taxis à l’arrêt, il faut remarquer qu’ils ont fait preuve de compréhension, tout comme les chauffeur du bus 96, qui ont enfin trouvé un motif plein de charme pour activer leur sonnette en montant ou descendant cette rue et saluer les coupes, les styles et les tissus de ce défilé quasi impromptu, plein de vigueur et de vivacité et qui montre qu’un peu de pagaille ne nuit pas à ce genre de spectacle, très humain.

Ce défilé avait comme atout celui de s’appuyer sur les ressources des 3 fondatrices volontaires qui font tourner leur business au 21 rue de Turenne et qui ont rassemblé en vague successive de nombreuses marques dont la liste est accessible sur ce lien.
Avec Lo Neel, Cecance, Nuyhenn, Dance Fiber, Djahane, Baroudeuses, En Tout Cas, (celles que je connais le mieux) et les autres, il y avait de quoi imaginer de nombreuses tenues idéales pour la saison estivale qui débute et qui allaient composer ce défilé de rue, au coeur du quartier de la mode parisien.

Un défilé qui porte la patte de DA de Vincent Mc Doom

Vincent McDoom, que les plus anciens connaissent peut-être depuis ses émissions de téléréalité, a mis son expertise artistique au service de ce défilé qui célébrait le premier anniversaire de #NoMad, cette boutique de mode multimarque écologique et durable.
Fort d’une carrière distinguée dans la mode, le cinéma et le mannequinat, Vincent McDoom a collaboré avec des icônes du secteur, notamment Louis Vuitton et Marc Jacobs et a précédemment occupé le poste de directeur artistique chez Hot Couture Saint Lucia (2013).

Dans le cadre du No Mad Paris, cet espace qui rassemble de nombreuses marques qui changent tout au long de l’année, le DA avait réunis autour de lui une équipe de plus de 30 mannequins de différentes origines ethniques, morphologies, identités de genre et orientations, reflétant son engagement en faveur de l’inclusivité et de la représentation.
« Je voulais que cet événement incarne la véritable essence de la diversité et de Paris, la ville lumière, des opportunités, du luxe et du bon goût », a déclaré Vincent McDoom. « Beaucoup doutaient que cela puisse être réalisé, mais sans stress, nous y sommes parvenus, et ce fut un grand succès. »
On tire également un coup de chapeau pour ce qui fut une belle fête de rue placée sous le signe de l’élégance et de la bonne humeur aux 2 personnes chargées de la sécurité qui ont su interrompre la circulation, maitriser les cyclistes impatients, contrôler les chauffeurs de bus obnubilés par leurs horaires avec bienveillance et maestria, afin que d’une tenue colorée à un ensemble sobre, les enjambées des mannequins homme ou femme se déroulent sans encombre dans un aller retour qui a mis de jeunes marques de mode en pleine lumière.