La Corée du Sud est un pays à l’imaginaire fort. Il associe étroitement comme deux longues bannières qui s’enroulent l’une à l’autre, la tradition et la modernité. Pays des chaebols, ces conglomérats qui ont fait de ce petit pays une puissance reconnue dans les produits technologiques, elle peut être considérée comme le fait un célèbre designer français comme l’Italie de l’Asie, par son sens artistique et du design.
Des marques coréennes venant proposer leurs collections et leurs imaginaires à Paris on en a découvert plusieurs. Dans ce même salon, il y avait les 2 jeunes soeurs de 1000V qui depuis ont bien développé leurs transgressions créatives pour en faire une marque très originale et contemporaine. On a pu aussi apprécier dans la capitale, la marque plus romantique Tibaeg (qui veut dire sachet de thé en coréen) avec ses couleurs pastels et sa vision moderne des drapés traditionnels. Mais aussi Drink Beer Save Water dont le nom est tout un programme et la designer franco coréenne Lucie Brochard dont les vêtements sont portés par la première dame de Corée du Sud. A ce panorama plein de diversité ou la mode est traitée avec la délicatesse d’un idéogramme, on peut ajouter désormais Open Plan et son esprit « sustainable »

Open Plan, une exigence dans le style et l’éco-responsabilité
Au delà de la marque, voila un projet conçu dans les moindres détails du début à la fin qui prend en compte les ressources de notre planète et se veut mode durable sans faire aucune concession à ses ambitions créatives. L’année dernière cette marque coréenne était déjà dans la zone Impact du Who’s Next. Mais un peu perdue dans ce dense buisson de marques de mode durable, elle avait un peu de peine à émerger. Cette année grâce lui a été rendue, la designer Lee Ok Sun est montée sur scène, a pu prendre de la hauteur et expliquer son chemin balisé par une prise de conscience globale des enjeux.



Open Plan, marque authentique, choisi de renaître après une phase de réflexion
En 2010, une jeune designer désireuse de concevoir des vêtements « cool » et un spécialiste du marketing qui rêve d’une société équitable se rencontrent. Ils fondent une marque de mode jeune et « branchée. Mais cette marque qui se veut citoyenne s’inscrivait finalement comme beaucoup d’autres dans une logique de surconsommation textile. Cette consommation excessive incluait également une production de déchets importante, ce qu’ils regrettaient finalement. Alors en 2016, ils changent tout et refondent une nouvelle marque. C’est alors qu’Open Plan est né.


Leurs prises de conscience les a fait changer de chemin
Cette nouvelle marque leur a permis de garder la volonté de produire un design de qualité, ne sans pour autant développer une montagne de déchets en parallèle. Il semble qu’aujourd’hui, il existe une île de déchets plastiques six fois plus grande que la péninsule coréenne, qui flotte au milieu de l’océan Pacifique. Alors même si dans tous l’univers, les êtres vivants de cette planète, c’est à dire les humains, sont les seuls à créer des ordures, ils se sont dit qu’il fallait faire quelque chose. C’est avec cette prise de conscience que le jeune couple a décidé de changer la manière de concevoir et de produire un vêtement en partant de ce qu’il savaient et étape par étape devenir une marque éco-responsable. C’est alors qu’Open Plan est né.


Open Plan veut que la durabilité précède l’apparence
Open Plan veut privilégier la femme avant les vêtements. La marque ne veut pas sacrifier la durabilité à un esthétisme factice et éphémère. La marque propose des collections qui sont élégantes, durables, favorisant le bien-être et apportant le respect de l’environnement et de l’homme. C’est on pourrait dire une marque globale car toute la chaîne de valeurs a été retravaillée dans l’optique d’être durable. Elle travaille à développer et utiliser des matériaux qui sont respectueux de l’environnement et de l’homme. Sur la base d’une élégance de type classique, elle propose un style moderne. Les designs sont simples, s’inscrivent dans une tendance basique sans être ennuyeux. Leurs vêtements élégants se veulent intemporels.



Open plan choisit des matières naturelles
La marque a fait donc des choix forts dans sa réflexion sur les matières et tissus qu’elle souhaite proposer à ses clients
- Coton biologique
Par rapport au coton traditionnel, le coton biologique est produit selon des méthodes visant à minimiser les dommages causés à l’environnement en utilisant moins d’eau et de pesticides dans le cadre d’un système de maintien de la fertilisation des sols. Le coton biologique est d’une qualité étonnante car il n’irrite pas la peau et est antiallergique. Open Plan utilise du coton biologique qui est cultivé sur des terres exemptes de pesticides ou de substances chimiques depuis plus de 3 ans. Le coton biologique est certifié GOTS à 100%. Comme le processus de teinte du tissu est naturel, de légère trace peuvent apparaître. Ces taches ne sont pas des malfaçons mais montrent que le tissu est naturel, organique et inoffensif pour la peau.
- Lin
Ils ont choisi d’utiliser le « Lin » après avoir longtemps cherché le meilleur matériel pour exprimer le chic naturel. Le lin est cultivé avec une faible irrigation, ce qui permet d’économiser la consommation d’eau et de prévenir la pollution de l’environnement. Le lin est un tissu durable, qui respire et a une fonction antibactérienne naturelle. Il est de plus en plus choisi par des marques qui en font leur matière principale comme Splice ou Kipluzet
- Tencel lyocell
Le Tencel est une fibre produite à partir d’eucalyptus et peut être facilement tissée. En raison de sa texture douce et brillante, le Tencel est un matériau parfait pour proposer un drapé souple et adapté aux corps. L’eucalyptus pousse rapidement sans besoin de pesticides et est robuste. Il consomme 80% moins d’eau que le coton. Enfin c’est une matière qui se recycle facilement.



Un processus de production étudié avec soin
Dans sa démarche très rigoureuse pour faire d’Open Plan une marque textile respectueuse de l’environnement, en plus du choix de matières premières adaptées, tout est analysé à l’aune de la durabilité et de la sociabilité.
- La marque fait appel à des surstock de tissus qui bien sûr répondent à leurs critères de sélection et leurs exigences de designers. 35% de leurs produits sont fabriqués avec des tissus « en stock ». Ainsi rien qu’à Séoul, la production textile jette 72 000 tonnes de tissu en une seule année.
- Elle utilise exclusivement la teinture naturelle. Lors de la fabrication d’une pièce de tissu, c’est généralement l’étape de la teinture où les plus grand dommages sont causés à la planète. Le processus de production inclut le lavage à l’ozone qui est une méthode de lavage écologique qui n’utilise que 1/10 de l’eau nécessaire pour laver les jeans traditionnels.
- Quant aux boutons ils sont fabriqués avec des matériaux organiques à base de plantes de palmiers d’ivoire et Cocotiers de Tagua.
- La production est locale. Cela permet de protéger l’environnement en réduisant les émissions de CO2 et de faire travailler des équipes qui comprennent des techniciens expérimentés et talentueux.
- L’emballage suit le même chemin vertueux avec des fils et des épingles en métal. Le plastique est rejeté et les vêtements sont emballés dans des sacs jetables écologiques EL724 en amidon, matière qui est inoffensive pour le corps humain
- Toutes la matières utilisées sont certifiés par la classe Oeko-tex1.




On reprendra pour finir, l’anecdote révélée par la designer de la marque lors de son intervention sur la scène d’Impact. Son nom est Lee Ok Sun. Prononcé à l’anglo-saxonne cela donne « OK Soleil ». Une signification positive que l’on retrouve dans cette mode dotée de couleurs douces, qui laisse s’exprimer des teintes unies avec cette jolie souplesse des tissus organiques, laissant le corps de la femme libre et respectant l’environnement .
Rétroliens/Pings