Est-ce ce lieu caché au coeur de Paris ? Est-ce l’ambiance de ces photos et modèles ou presque tout se révèle en noir et blanc qui instillent cette ambiance si particulière ? L’exposition Azzedine Alaïa et Peter Lindbergh à la Fondation Alaïa a beaucoup de charme. Peter Lindbergh et Azzedine Alaïa peuvent, dans cet écrin, célébrer la photographie et la mode, jouer de connivence et de talent. Ils ont été lié par cette envie de faire du noir et blanc l’expression d’une philosophie, par une compréhension intime qui les amenait à discuter par de simples regards. Comme l’explique la brochure proposée ou s’affichent les 50 modèles, « Les tonalités sombre et noir qu’ils cultivent de manière identique en tirages argentiques ou en aplats vestimentaires isolent leur style, les fondent en manifeste. Peter Lindbergh ne cesse de les convoquer pour signifier sa recherche d’authenticité des visages dans un souci de les rendre intemporel. Azzedine Alaïa puise dans le monochrome encre des vêtements hors du temps, véritable sculpture pour le corps« .
Ces 2 esthètes avaient des origines géographiques bien opposées, car le photographe était de Duisbourg, ville située en Allemagne, proche des Pays-Bas et il a été formé à l’Académie des Arts de Berlin. Du coté d’Azzedine Alaïa ce fut d’abord la Tunisie, puis le département des sculptures des Beaux-Arts où le couturier a pu construire les fondations de son talent. Un talent cosmopolite qui lui avait permis de travailler pour les plus belles femmes du monde, mais aussi pour la marque populaire par excellence qu’était Tati.
Il faut remarquer la qualité de la mise en scène de cette exposition qui se révèle sous différents angles. Grâce au travail conjoint de ce garçon allemand épris de photographie noble et du jeune homme d’origine tunisienne aux ciseaux éclairs, qui nous a quitté en 2017, héritier des maîtres de la haute couture comme Balenciaga ou Madeleine Vionnet, on découvre au gré des passages la force des photos, alors qu’un simple demi tour fait apparaitre les divines silhouettes bien réelles.
Tous deux à l’unisson auront été des grands artisans passionnés de ces visages sans fard qui ont marqués les années 90 et consacré ces femmes devenues des super-modèles. Ne ratez pas à l’étage la partie consacrée à Tina Turner. La lionne du Tennessee, mais naturalisée Suisse à la fin de sa vie, avait la grâce et l’énergie de porter des robes d’Alaïa.
L’exposition est accessible de 10h à 19h tous les jours. Si la brochure indique une date de fin au 14 novembre 2021, le site internet parle lui du 02/01/2022.
Le café et la librairie complètent parfaitement, au 18 rue de la Verrerie 75004, Paris, cette ballade dans ce territoire du charme et de l’élégance.