C’est un regard sur 2 marques de mode des Hauts de France, que je souhaite vous proposer. Incubée au sein de la structure Maison Mode de Lille, j’ai eu l’occasion de rencontrer à différentes occasions les créatrices de ces 2 marques originaires du nord ; Minirine et Niniiworld. Par un souci d’égalité on les traitera dans un simple ordre alphabétique et leurs noms seront écrit en bas de casse.
C’est un peu le hasard qui m’a fait les rencontrer lors des derniers salons professionnels. Cela permet de mettre l’accent sur le rôle de la Maison de Mode de Lille. Dans les Hauts de France, les villes de Lille et de Roubaix se sont unies autour d’une même ambition : développer la création textile en offrant des services et des lieux dédiés aux jeunes créateurs de mode afin que ceux-ci participent au renouveau textile du Nord. Les objectifs de Maisons de Mode sont identifier et accompagner les créateurs de mode disposant d’une marque de vêtements ou d’accessoires souhaitant développer leurs entreprises afin de les rendre pérennes.
Minirine a couvert un long chemin avant de dévoiler ses collections depuis la maison de mode de lille
Diplômée de Saint Luc (Belgique) en art espace et design, Marine BIGO concrétise tous ses projets par le textile, voie indéniable et indispensable à ses yeux, qu’elle poursuivra à l’ATEC (Paris) en costume d’époque, puis à INFORMA (Roubaix) en modélisme. « L’art est en moi depuis mon enfance (peinture, photo, musique) et j’ai choisi de l’exprimer par le vêtement de mode sous toutes ses formes, car c’est un produit qui se porte et qui se commercialise plus facilement qu’une œuvre d’art».
Elle a ensuite longuement voyagé, notamment en Asie. Elle passera 5 ans en chine, à Shanghai, puis découvrira Hong-Kong, Tokyo. Son périple l’emmènera également en Europe, à Londres, Berlin et Barcelone. De son parcours elle gagnera une expérience incomparable et un surnom qui lui permettra de construire le nom de sa marque en l’associant à son prénom : Minirine.
Les collections Minirine sont inspirées par les souvenirs de voyages, les rythmes de la rue, les peintures, les rencontres, la musique et se destinent aussi bien à la ville, qu’au sport ou à la fête ! L’idée se décline de manière très arty, avec des imprimés exclusifs, qui composent des collections ou les modèles sont fait pour travailler ou danser. Le style moderne mixe les matières techniques (comme le néoprène) avec un look très féminin, qui s’est exprimé dans un premier temps par le leggings, mais qui aujourd’hui habille la femme toute le journée. Les couleurs sont plutôt vives, le design art contemporain, et les vêtements qui ont ce style bien particulier (un peu comme si Vuitton avait revisité les tenues de sportifs – leur collab avec Suprème, les en rapproche) proposent des modèles pleins d’astuces comme cette veste réversible. Une mode qui se pare de graphismes innovants, de couleurs accrocheuses et de matières épousant les lignes et courbes des corps qui s’y essayent ! pour un mélange détonnant très réussi.
Niniiworld vous entraine dans un monde ou les couleurs et le design ont pris de l’ectasy.
Niniiworld propose une mode au caractère bien trempé comme sa créatrice. C’est à son niveau un peu la reine du patch. Prenez un top rose, le truc qui fait un peu midinette. Elle va le décorer de patchs multicolores pour en faire un modèle complètement original, qui ira pour les personnalités expansives qui ne supportent pas le gris, le beige et encore moins le greige. A contre courant et bien loin des diktats imposés aux modeuses, la marque de prêt-à-porter Ninii se veut pleine d’ironie et de fantaisie. Savant mélange de l’esprit clubbing des nineties, et du streetwear pour le style, les collections Ninii s’inspirent des objets désuets du quotidien, de la nostalgie de l’enfance en se parant de paillettes, de teintes acidulées et de patchs exclusifs. Un vestiaire kitsch à l’humour décalé destiné aux jeunes femmes sans complexes, aux belles natures qui se moquent des règles établies et des codes traditionnels. Une mode qui affirme son caractère et irait parfaitement comme habit de scène à certaines chanteuses à la personnalité marquée. On pense à Catherine Ringer (ou sa fille, question de génération) ou à Izia la fille de Jacques Higelin. Mais il ne faut pas tomber dans la caricature. On constate, même si la marque n’existe que depuis peu, que les collections se sont un peu assagie avec le temps. L’invasion de patchs s’est ralentie. Ils sont posés avec plus de modération sans pour autant faire perdre l’esprit original de cette marque qui adore jouer avec les effets matière et les couleurs. Le sweat jambon est sans doute un des modèles les plus gonflés vu parmi les jeunes marques.
La Maison Mode de Lille lance son prix 2017
Bravo à cette structure qui nous fait découvrir ces créateurs ( créatrices en l’occurrence dans ces cas) qui ont su affirmé leurs idées et leurs volontés de tracer leurs chemins plutôt que de suivre une tendance. Fragrance, bijoux, accessoires, sneakers, maroquinerie, prêt-à-porter (femme, homme et enfant), Maisons de Mode continue à soutenir les marques-créateurs avec l’édition 2017 de son Grand Prix et propose au meilleur candidat recruté de remporter 25.000 € qui lui serviront à faire grandir son entreprise et ses collections.
C’est un fait : être créateur ne signifie pas simplement créer des collections, cela signifie également créer son entreprise ! Il est donc utile de mettre toutes les chances de son côté ! Maisons de Mode permet à chaque créateur souhaitant rejoindre le dispositif en s’installant à Lille ou à Roubaix d’avancer dans la structuration de son entreprise en lui faisant bénéficier d’une palette de services inédite en France.
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