Je dois bien avouer que dans ma boite mail, je trouve beaucoup de messages claironnant « Black Friday », expression accompagnée de % de réduction classé d’importants à très importants. La tendance à lutter contre cette dérive consommatrice excessive me semble s’affaiblir, comme le montre cet article du Figaro (Etude du BCG) qui indique que 2 français sur 3 veulent en profiter en 2022. C’est dommageable pour les ressources de la planète. Mais on en comprend les enjeux. Il y a des business à faire tourner et en ce moment toute aide au pouvoir d’achat a aussi un sens, ce qui laisse la possibilité à ce Black Friday, qui désormais dure quasiment une semaine, de distiller chaque année un peu plus son poison nocif.
Mieux connaitre les marques qui mettent le Black Friday hors jeu
La tendance de recherche du terme « Black Friday » semble se tasser un peu et s’est bien pour nos affaires de terriens. Mais cette diminution relève peut-être simplement le fait que cette étape de consommation est bien ancrée dans notre cerveau et que désormais, elle est intégrée à nos habitudes de consommateurs.
Les initatives comme celle du Make Friday Green Again, et les 1300 marques qui pronent une consommation raisonnée, montrent bien qu’il y a encore des efforts à faire. Ce mouvement reste encore discret et ne suscite pas un appel d’air croissant. Pourtant au-delà de ces journées à fortes remises, ce mouvement permet de connaitre des marques qui tout au long de l’année proposent des produits de qualité à un prix juste.
Make Friday Green Again, le collectif vertueux de marques à suivre
Plus de 1 300 marques sont réunies dans ce collectif pour proposer une alternative au Black Friday. C’est à l’initiative de FAGUO, que Make Friday Green Again est, depuis 2019, le collectif ponctuel référent des marques qui ne participent pas au « vendredi noir » fin Novembre. Ce mouvement encourage à rétablir des bases de consommation plus saines pour lutter contre le dérèglement climatique. D’après ce collectif, 60% des Français possèdent des vêtements ou des objets de consommation qu’ils n’utilisent jamais.
On voit les conséquences de ce comportement dans l’article de Reporterre rédigé après avoir rencontré des représentants du Ghana, pays qui est devenu une véritable poubelle textile en Afrique ( le Chili rencontre les mêmes soucis). « Sur l’ensemble des habits usagés envoyé au Ghana, près de 40 % finissent dans les décharges ou dans la mer. « Nous ne sommes pas ici de gaieté de cœur, mais pour réveiller les consciences et faire comprendre aux gens du Nord que leurs habitudes de consommation délétères ont des conséquences », explique à Reporterre Daniel Mawuli Quist. »
Voici ci-dessous des marques qui appartiennent, ou pas, à ce collectif, mais qui ont décidé d’adopter une démarche raisonnée pour lutter contre la fièvre acheteuse.
JULES & JENN, la marque d’accessoires éthique made in France & Europe
Jules & Jenn s’associe de nouveau à d’autres marques incontournables de la slow fashion pour lutter contre la surconsommation qu’occasionnera le Black Friday, Prévu cette année le25 novembre. Des centaines de marques engagées pour une consommation plus responsable forment ainsi le collectif Make Friday Green Again qui encourage à rétablir des bases de consommation plus saines, pour lutter contre le dérèglement climatique. En effet, le Black Friday et ses soldes massives entraînent une surconsommation et participent au dérèglement climatique en encourageant la surproduction.
HOVIA spécialiste de la décoration s’engage à doubler sa conpensation carbone
Dans sa campagne promouvant le Green Friday, Hovia fait lumière sur l’impact environnemental du Black Friday et s’engage à doubler sa compensation carbone pour les commandes passées entre le 25 et 30 novembre. Les émissions de CO2 devraient dépasser un niveau record de 36,6 milliards de tonnes en 2022. Alors que les promotions du Black Friday se multiplient, il semble important de rappeler leur impact environnemental. Rien qu’au Royaume-Uni, il est estimé que les livraisons liées à cette période de soldes libèrent jusqu’à 429 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 435 vols aller-retour de Londres à New York.
La marque glisse quelques informations dans sa communication, avec quelques chiffres clés à retenir sur l’opération commerciale :
- 80% des produits achetés lors du Black Friday seraient jetés après seulement une utilisation.
- 7 objets sur 10 dans nos placards ne seraient jamais utilisés selon le collectif éco-responsable Make Friday Green Again.
- La hausse des achats entraîne une hausse directe de l’utilisation des transports à travers les livraisons, retours, ou même les erreurs de colis. Or, ce secteur représente déjà un tiers de la consommation d’énergie finale en France, avec les camions constituant 14% des consommations du transport routier.
Pour Skidress, il est impossible de participer à cette folie commercial
A son échelle, localement, Skidress a décidé d’agir concrètement. L’entreprise a donc décidé d’en faire un événement caritatif. Pour chaque commande passée sur le site internent du 21 au 27 novembre, Skidress offre un vêtement chaud à une association qui vient en aide aux personnes sans domicile. C’est par l’intermédiaire de l’association White & Blue, à Ecully (en région lyonnaise) que Skidress participera à réchauffer (un peu) l’hiver des sans-abris. Cette association de motards organise des événements sportifs / caritatifs, dans le but de récolter des dons pour les redistribuer aux personnes dans le besoin.
Cecance, quand le style rencontre une des matières textiles la plus vertueuses
Des fibres naturelles: le lin, le chanvre et la laine. Une fabrication parisienne. Un vestiaire intemporel et responsable fait de matériaux nobles. Cécance est ainsi née, jeune marque française haut-de-gamme qui mise sur le lin et aborde une ligne urbaine, engagée, naturelle, élégante et responsable. Même si aujourd’hui cette fibre est encore tissée à l’étranger, des projets de production en France sont en cours de développement dans les Hauts de France et en Bretagne.
Basus montre que la mode homme peut être responsable et élégante ou l’inverse
Dans la série des marques qui vous donnent les clés pour comprendre comment consommer mieux il y aussi Basus. Adepte d’une production à la demande, la marque a changé son business modèle classique pour celui-ci « On Demand », bien mieux adapté à notre futur et aux styles de leurs clients
Max Havelaar est passé aux Halles au centre de Paris pour dire Halte aux excès.
Max Havelaar France est partenaire de l’initiative citoyenne européenne (ICE) « Good Clothes, FairPay» lancée le 19 juillet 2022 pour exiger des salaires vitaux pour celles et ceux qui fabriquent nos vêtements. Cette campagne, se déroule sur un an, et vise à collecter au moins 1 million de signatures de citoyen·ne·seuropéen·ne·s pour appeler la Commission européenne à introduire une législation sur cet enjeu majeur.
A l’occasion du dernier Black Friday, l’ONG Max Havelaar France avec Fashion Revolution France partenaires et responsables de la campagne ont organisé une action de mobilisation dans le quartier des Halles, à Paris.
Vous pouvez vous aussi signer la pétition en ligne sur ce lien!
Dans le même ordre d’idée et, c’est vrai que Les Halles sont un centre commercial, sont au centre de Paris et donc aussi au centre des attentions des organismes qui luttent pour rétablir les droits à une consommation plus équitable, un collectif a décidé comme Max Havelaar France et Fashion Revolution France de faire en ce lieu, un happening contre le surrégime de consommation et le Black Friday ainsi que nous le montre le reportage de Brut.
Jeff Bezos l’ex patron d’Amazon exprime des doutes sur les bienfaits de la surconsommation.
oui, même Jeff, le fondateur et ex-patron d’Amazon exprime des doutes sur les bienfaits de la surconsommation. Aurait-il déjà la tête dans les étoiles, maintenant qu’il est PDG de Blue Origin ? Lors d’une interview accordée à CNN, l’ancien patron d’Amazon, Jeff Bezos a donné quelques conseils économiques “avisés” aux consommateurs, il y a quelques jours précédent le top départ du Black Friday. En effet, le journaliste a demandé au milliardaire si les gens devaient “fermer les écoutilles” dans ces circonstances économiques de plus en plus difficiles, marquées notamment par une inflation grandissante dans de nombreux pays du monde. “Mon conseil aux gens est de prendre un risque mesuré. Si vous êtes un particulier et que vous envisagez d’acheter une nouvelle TV grand écran, ralentissez peut-être vos achats. Gardez cet argent et voyez ce qui se passe. Même chose pour un réfrigérateur ou une nouvelle voiture, ou autre chose”, a déclaré le PDG de Blue Origin.
Bon visiblement les équipes d’Amazon pensent qu’il vaut encore mieux remplir et livrer un max de cartons, alors que des initiatives locales motivées par un objectif contraire se déclenchent.