Le Calendrier Officiel de la Paris Fashion Week® a retrouvé son dynamisme puisque l’on a recensé 67 défilés et 40 présentations, organisés par plus de 100 Maisons, alors que la programmation se trouvait enrichie par la présence de plus de 1000 marques de mode dans les showrooms et d’un robot ( qui est peut-être le nouveau designer de la marque 😉 ), présent lors du défilé Coperni.
Si l’agitation au milieu du Palais Brongniart, semblait moins mécanique, elle était intense. Le Tranoï avait réuni une proposition hautement créative et éclectique des tendances de l’Automne-Hiver prochain, en associant comme toujours des marques qui viennent de toutes les parties du monde nous enrichir de leurs cultures.
Si le beau reste le critère premier qui doit venir confirmer une offre créative et pointue depuis des années, d’autres aspects, sociaux, environnementaux sont maintenant à prendre en compte pour donner envie d’aller plus loin avec les marques présentes.
L’ Afrique et la mode
Un espace était dédié à la mode venant du continent africain. Une fois que l’on a effacé l’image paralysante du wax de notre esprit, on a l’oeil plus libre pour découvrir et comprendre les talents que ce continent recèle dans la conception, la confection, de modèles et apprécier leurs savoir- faire. Portée par une nouvelle génération de stylistes et la révolution numérique, l’Afrique est parvenue en quelques années, à se faire une place incontestable sur la carte de la mode mondiale. C’est tout le sens de Creative Africa Nexus (CANEX) mis en place par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) qui soutient les industries créatives et culturelles de ce grand continent. En partenariat avec Tranoï, le programme a identifié 18 marques, fer de lance de cette création à la vitalité et l’éclectisme repérés et récompensés par la profession dans le monde entier.
Venus d’Afrique du Sud, de Côte d’Ivoire, d’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, de Tanzanie et de Tunisie, ces talents émergents sur la scène internationale présentent leur univers et leurs créations dans une scénographie exclusive. Parmi les propos échangé avec des participants, on comprend aussi que Paris est une place centrale pour la mode africaine, car l’Asie et notamment le Japon sont présent et viennent arpenter les rues et les salons de la capitale mondiale de la mode, plus que dans d’autres pays.
La marque Doreen Mashika de Tanzanie a été une belle découverte. Forme, coupe, design, l’esprit contemporain est présent, Le travail de la matière est sophistiqué et le vestiaire complet pour une femme élégante, quelque soit le fuseau horaire dans lequel elle évolue.
À découvrir également : Rich Mnisi, Mafi Mafi, Adele Dejak, Kiko Romeo, Abiola Olusola, Judy Sanderson, Vanhu Vamwe, Awa, Shekudo, We Are NBO, Lafalaise Dion, Kente Gentlemen, Christie Brown, David Tlale, Orange Culture, Fozia Endrias.
Hong Kong et la mode
Hong Kong appartient au continent chinois. Plusieurs marques avaient décidé, accompagné par un organisme officiel de faire des présentations plutôt spectaculaires dans la capitale lors de la Paris Fashion Week. Défilé performance, Elles avaient investit notamment un ancien garage en cours de travaux, proche de la république, qui était, il y a longtemps, le siège du journal Libération.
Derrière les colonnes du Palais Brogniard, on pouvait découvrir les collections de ces créateurs et notamment ceux d’Arto, avec un beau travail de maille, très particulier, moderne, qui se rapproche des tenues de plongeur.
La Corée du Sud et la mode
Précurseur dans son soutien à la mode coréenne, à travers son partenariat exclusif avec la Seoul Fashion Week, le Tranoï poursuit son travail d’incubateur de talents en présentant une sélection de créateurs avec Seoul Metropolitan Government (SMG). On est toujours séduit par ce pays qui dans le domaine de la mode et dans bien d’autres se trouve toujours sur le podium des pays innovants. On avait découvert lors du Tranoï homme, une marque Coréenne qui a su exploiter avec finesse la tradition sartoriale londonnienne : Yuri Yuri.
Ici au Palais Brongniart on retrouvait dans une salle dédié à cette Kpop pleine de vitalité, la marque Tibaeg qui sait utiliser toujours avec délicatesse le thème de la fleur. Il y avait également la marque LIE, qui veut dire Life is Emotion et propose un vestiaire moderne ou la tradition Coréenne est présente en tant qu’inspiration, mais n’empêche pas cette marque de proposer un dressing contemporain.
Épicentre du phénomène « Hallyu » (la fameuse vague culturelle d’origine sud-coréenne), Séoul est devenu une place forte de la création et un marché prescripteur de tendances pour l’industrie de la mode. La présence de ces marques au Tranoï enrichit encore la diversité créative durant la Fashion Week de Paris. Cette édition a braqué ses projecteurs sur 6 labels confirmés ou prometteurs qui comprend en plus des 2 marques précitées: Kwak Hyun Joo Collection, Doucan, Mmam, Vegan Tiger.
Seul point d’interrogation, la présence qui semble encore importante de polyester dans certains de leurs modèles.
La france et la mode
Bien sur la création française était présente au coeur de ce salon, que cela soit dans la grande salle centrale ou tout au long d’un parcours qui tel un circuit de merchandising imaginé par un marketeur d’ Ikea avait été fléché pour nous faire monter, descendre puis circuler au travers des allées ou étaient installées les marques de mode, de bijou et d’accessoires.
On pouvait par exemple s’arrêter devant les jolies tenues en soie dévorée d’une toute jeune marque qui se lance à son tour sur ce marché et qui derrière le nom bien choisi de Dimension Cachée a envie de nous habiller avec élégance tout en protégeant notre personnalité. Des premiers pas réussis pour une jeune marque sur laquelle je reviendrais.
On avait le plaisir de retrouver Adn-Paris, dont le style minimaliste et intemporel à toute sa place dans ce Palais Brongniart. Indépendant du fait qu’on imagine bien, les acheteurs japonais être séduit par le style, la marque a fait de l’épure un exercice de haut vol et Léa la fondatrice, sait concevoir des collections pour habiller l’homme et la femme avec un style, de belles matières et des coupes modernes qui répondent parfaitement à ce que nous devons faire. Rester élégant sans sacrifier l’environnement. La rayure ou la flanelle motif tennis sont peut être le motif le plus excessif (sauf quand la marque fait une collab avec des artistes) de cette marque, mais cela n’empêche pas les modèles, bien au contraire, de se mixer avec toutes les garde-robes. Adn-Paris montre comment pousser l’élégance à son maximum tout en adoptant un style plein de sobriété, tout à fait dans l’air du temps.
L’ ensemble de ces quelques lignes n’a pas la prétention d’être un rapport complet de ce qui se passe sous les voutes de ce Palais Brongniart, fief habituel des fintechs, accueillant ce Tranoï femme, mais de mettre en avant des marques qui me semble t’il, méritent de l’attention.