Le garage est un lieu qui fait partie de la symbolique du succès, notamment du coté de la Silicon-Valley. Dans le monde de la création textile, on souhaite à de nombreux créateurs et créatrices que démarrer dans le garage Amelot, investi par le Tranoï en 2023, va booster leurs réussites.
On s’était habitué à grimper les marches du Palais Brogniard, jusqu’à présent pour la mode homme, mais, il s’est agit en ce début d’année de faire l’ascencion des rampes du garage Amelot pour découvrir ces marques de mode masculine qui portent haut l’étendard de la créativité. Parmi celles-ci on pouvait découvrir celles proposées au sein de l’espace du LONDON Show ROOMS, organisé par le British Fashion Council (BFC), qui s’est associé au Tranoï pour célébrer son retour à Paris pendant la semaine de la mode masculine.
Yuri Yuri
Au sein de ce LONDON Show ROOMS, qui est régulièrement le théatre de découvertes passionnantes, on pouvait apprécier la marque Yuri Yuri, créée par une jeune femme originaire de Corée du Sud, mais installée à Savile Road à Londres.
Une ligne contemporaine, des matières raffinées et comme souvent avec les créations inspirées par la Corée du Sud, des idées innovantes et une technique affirmée. On trouve par exemple des pantalons qui peuvent se porter sans ceinture car ils sont dotés d’un système, astucieusement caché, qui leur permet de s’adapter à la taille de celui qui le porte. L’esprit tailoring est bien présent, notamment lorsque l’on regarde les doublures des vestes, une veste de travailleurs élégamment retravaillée qui donne un look très contemporain.
La Corée du Sud est un pays qui est toujours passionnant à suivre par sa capacité à garder ses coutumes, mais aussi en parralèle à se projeter dans un futur plein d’innovations avec sa K fashion. Les marques coréennes offrent une diversité de style qui semble sans limite, toujours avec cette touche d’élégance. Je me souviens de Tibaeg, un style plus traditionnel, mais aussi de 1000 Volts, lancée par deux jeunes webdesigners qui ont créées une marque très streetwear et futuriste ou encore Open Plan qui a changé son mode de fonctionnement après son lancement, pour être plus respectueux de l’environnement.
Miles Georges Daniel
Dans le cas de cette jeune marque londonienne, Miles George Daniel, on semble être au niveau d’une mode quasi exploratoire. Le style est délibéremment streetwear, destructuré et avec une petite connotation punk, quand on voit le symbole qu’évoque l’épingle à nourrice. D’ailleurs le site web de MGD n’est pas encore en ligne à l’heure ou ses quelques lignes sont écrites.
Entre laboratoire et avant-garde, on aime ces idées créatives un peu folles, ces coupes looses, ces tissu issus de stock dormants et ce concept de mode un peu en cours de réalisation. On pourrait même imaginer que l’on va en boutique choisir un modèle qui n’est construit qu’avec les épingles à nourrice et qu’avant de sortir on vous fait les coutures juste aux endroits ou vous le souhaitez. Une mode qui veut s’adapter au mode changeant auquel on doit faire face.
Gunther Paris
Au Tranoï, il y a de nombreux designers français. J’ai pu échanger avec Naomi Gunther qui questionne les codes de la mode masculine à travers des collections audacieuses, sous influence féminine et son sens certain du détail. Elle a lancé sa marque sous l’égide du luxe-contemporain, esthétique hybride qui rassemble des pièces inspirées du streetwear et des classiques traditionnels réinventés, confectionnée dans des ateliers parisiens.
Fortement inspirée par un long séjour à New York, des propos qui m’ont rappelé que Frenn Helsinki m’avait partagé le même constat, elle explique que « New York a façonné mon regard sur la mode masculine ».
Son vestiaire intemporel combine la contemporanéité de la culture urbaine et l’inspiration classique sartoriale. Un style masculin affirmé, mais pas trop testostéroné, avec des formes amples et souples, et le rappel de certains détails de l’élégance masculine, comme la chainette accrochée à la veste, qui pourrait rappeler la montre à gousset de jadis.