La laine dont sont faits les pulls et gilets de Chandam semble classique au premier abord et pourtant cette fibre est particulière. En effet la marque fondée par Eléonore Bricca explore d’une manière méticuleuse le concept « du champ au pull ». Si le textile reste une une activité industrielle, la fondatrice a réussi à concevoir un process qui lui permet de proposer au client final, un pull en laine Mérinos, dont la laine provient du Sud de la France et dont la production est faite en France et dans des pays limitrophes comme l’Italie et la Suisse.
La jeune marque travaille en direct avec des éleveurs qui lui fournissent la laine, qui est ensuite filée, cardée ou peignée en France/Italie et en Suisse, car certaines machines pour réaliser l’étape étapes de traiter le suint ne sont plus disponibles que dans la Confédération Helvétique. La marque propose un circuit de production 100% transparent, et elle coche toutes les cases de la chaine de valeur qui anime une entreprise responsable et engagée. Cette laine Mérinos avec toutes les qualités attachées à cette fibre, provient de troupeaux paissant en France, ce qui permet de ne pas traverser l’hémisphère et aggraver l’empreinte carbone, mais aussi d’aider le monde agricole à revaloriser un produit qui ne peut être considéré comme un déchet.
Chandam, tisse une histoire au coeur de la nature
Tout, dans la réalisation de cette collection de pulls et de gilets est très locale et se veut responsable. Elevés en France, les moutons de race Mérinos paissent tranquillement dans le Sud de la France et la créatrice a même déménagé de sa résidence initiale, elle habitait à Grasse (06), pour se rapprocher des éleveurs et travailler avec eux, à la fois dans le projet de mieux utiliser cette matière première pour ses collections, mais aussi pour développer avec le monde agricole cette filière de valorisation d’une matière qui a de nombreux atouts. Chandam dont le nom chante comme une douce mélodie ayurvédique indienne apporte beaucoup de réconfort avec des collections de maille aux couleurs inspirantes et dynamiques. La marque propose également pour ses collections d’été, des modèles en lin. Sa fondatrice était dans une vie précédente dans le monde de la parfumerie, mais elle a préféré laisser tomber la lavande et le patchouli pour s’occuper de laine, suivant en cela son envie de femme ayant suivi une formation d’ingénieur agronôme.
La laine, une matière naturelle à revaloriser
Les éleveurs de mouton doivent tondre 2 fois par an leurs troupeaux pour respecter le bien être animal. Mais comme la laine récoltée n’a que peu de valeur économique, celle ci est exportée à 80% en Asie. A l’inverse on fait venir de la laine Mérinos depuis l’Australie, avec une empreinte carbone qui frôle les sommets.
On peut imaginer, grâce à ces initiatives comme celle de Chandam de voir comme une renaissance d’une sorte de Route de la Laine, comme cela a déjà été évoqué. La laine est une matière naturelle aux multiples avantages. Elle est avant tout reconnue pour ses propriétés isolantes exceptionnelles, permettant de maintenir la chaleur en hiver et de rester fraîche en été. De plus, la laine est naturellement respirante, ce qui aide à réguler l’humidité et à prévenir les mauvaises odeurs. Elle est également hypoallergénique, ce qui la rend idéale pour les personnes ayant des sensibilités cutanées. En outre, la laine est durable et résistante, ce qui en fait un choix écologique et économique à long terme. Enfin, elle est biodégradable, contribuant ainsi à la réduction des déchets et à la préservation de l’environnement.
5 points forts de la laine :
- Isolation thermique : Maintient la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.
- Respirabilité : Régule l’humidité et prévient les mauvaises odeurs.
- Hypoallergénique : Convient aux personnes ayant des sensibilités cutanées.
- Durabilité : Résistante et économique à long terme.
- Biodégradabilité : Respectueuse de l’environnement et réduit les déchets.
Chandam. des pulls, des couleurs et de la douceur.
Faire découvrir Chandam est à la fois une lourde tache, la marque est jeune et ne possède pas les budgets marketing d’un grand groupe et quand on voit comment les personnes se laissent glisser vers la fast-fashion chinoise, il faut continuellement se remettre à l’ouvrage et à la fois légère, car l’entreprise est particulièrement vertueuse et engagée, engagement qui lui a permis d’être récompensée d’un Trophée BOOSTER pour les Trophées de la Mode Circulaire en 2022.
Il est possible de croiser Chandam dans certain pop-up, comme celui monté par le No.Mad.Shop émanation du Fashion Green Hub qui était situé dans le 10 ème arrondissement en 2022, ou au Printemps, en 2023 , ou au Nomad, boutique du 21 rue de Turenne, montée par 3 femmes engagées dans la mode durable en 2024, ou lors d’événement en propre comme lorsque la marque avait ouvert son propre pop-up rue de Saintonge, Paris 03. Bien sûr, les réseaux sociaux sont présents pour découvrir la marque sur insta et le web afin que vous puissiez prendre contact et découvrir comment d’un simple poil de mouton, on arrive à créer une laine vertueuse qui saura si bien vous réchauffer sans vous faire perdre une once d’élégance.
Chandam, l’entreprise engagée
La démarche de l’entreprise est donc vertueuse. Elle a inscrit dans ses statuts de reverser 1% de son chiffre d’affaires à une association qui s’active dans l’aide au développement de l’agriculture paysanne. Une agriculture indépendante, familiale, à taille humaine qui respecte l’environnement et le vivant, tout en favorisant les circuits courts. Chandam porte ainsi au delà de ses couleurs joyeuses et dynamiques un projet ambitieux et respecte de nombreux engagements au travers de ses produits : une production haute qualité de proximité, zéro déchet à la fabrication, une laine 100% naturelle et française, zéro apprêt et traitement chimique de la fibre.
Pourquoi faut-il faire attention à la laine française ?
La production de laine en France fait face à plusieurs enjeux importants :
- Valorisation insuffisante : Actuellement, seulement 4 % de la production annuelle de laine en France est valorisée1. Cela signifie que la majorité de la laine produite n’est pas utilisée de manière optimale, ce qui représente une perte économique pour les éleveurs.
- Prix bas pour les éleveurs : Les prix payés aux éleveurs pour la laine sont très bas, souvent insuffisants pour couvrir les coûts de tonte. Cela rend la production de laine peu rentable et décourage les éleveurs.
- Accumulation des stocks : En raison de la faible demande et des prix bas, les stocks de laine s’accumulent dans les fermes. Cela crée des problèmes de stockage et de gestion pour les éleveurs.
- Déclin de l’industrie lainière : L’industrie lainière française, autrefois un leader mondial, a connu un déclin progressif. La désindustrialisation et la concurrence internationale ont contribué à cette situation.
- Plan de relance : Pour répondre à ces défis, un plan de relance ambitieux a été mis en place, visant à transformer l’intégralité de la production de laine d’ici 2040. Ce plan inclut des initiatives pour améliorer la valorisation de la laine, développer de nouvelles utilisations et renforcer la compétitivité de la filière.
Ces enjeux montrent l’importance de revitaliser la filière laine en France pour en faire une ressource durable et économiquement viable et pourquoi il est important de faire confiance à des marques qui comme Chandam en sont des acteurs impliqués.
Des organisations comme le Collectif Tricolor ou Lainamac jouent un rôle clé en rassemblant ces différents acteurs pour promouvoir et valoriser la laine française. Des initiatives qui visent à revitaliser cette filière en mettant l’accent sur la qualité, la créativité et la relocalisation de la production
- Un hackathon proposé par le PNUE pour promouvoir la durabilité et la circularité dans la mode aura lieu les 28 et 29 mars à Paris
- Saranguerel associe douceur et authenticité pour un Cachemire exemplaire
- Avec Dix Neuf Paris, suivez le fil d’Ariane d’une mode responsable
- Les créations de Chandam revitalisent les territoires et les savoir-faire français en s’appuyant sur une laine mérinos locale
- Au Musée de l’Homme, l’exposition consacrée au Wax, déplie avec précaution, l’histoire de ce tissu africain
