Dans le monde de la couture, on connait le duo formé par le styliste et le modéliste, on connait de manière plus générale de nombreux gourous qui proposent la recette pour faire d’une marque, une « love brand », mais voir un couple qui pilote et son love et sa brand et ceci depuis plusieurs années, est assez rare dans un monde ou chaque collection doit apporter sa dose de nouveauté.
Chez Victoria/Tomas cela fait désormais plus de 10 ans que cette marque, dont le nom est la réunion des prénoms des 2 fondateurs/couple, défile sur les podiums et dans la vie, main dans la main.
Après une rencontre en 2008 à l’ESMOD, la marque a été portée par une envie commune et complémentaire de ce couple de « Reconstruire les classiques du vestiaire masculin pour les emmener vers la féminité, c’est notre histoire, un homme et une femme créant ensemble« , comme l’explique Victoria, la co-fondatrice, dans un magazine féminin.
Le résultat de ce mariage est une mode féminine, contemporaine, qui veut s’inspirer du vestiaire masculin pour proposer une mode active, dynamique composée d’une garde-robe masculine revue et corrigée pour la femme d’aujourd’hui. La marque aime le cuir, qu’elle traite comme si cette matière était un tissu et joue avec des oeillets métalliques ou des chainettes sans faire perdre l’esprit féminin à ce vestiaire, un peu frondeur mais au caractère affirmé.
Lors de ces débuts, la marque a fait partie des finalistes de l’édition 2013 du Festival de Mode et de Photographie de Hyères, et est toujours présente 10 ans après au calendrier de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode. Elle est désormais distribuée dans de nombreux points de vente et notamment au Printemps à Paris.
Le baiser de Rodin inspire la prochaine collection FW 2024-2025
On parle souvent de l’interaction entre les arts, une connexion notamment montrée par l’exposition du Centre Pompidou avec l’exposition « La traversée des apparences ». Cette interaction est bien là dans la nouvelle collection de Victoria/Tomas FW 24 25 intitulée Le Baiser et qui a été inspirée par une visite au musée Rodin ou le couple fut plus inspiré par le baiser que par le penseur, qui lui en effet est un peu trop introspectif pour exprimer avec émotion la notion de couple.
Impressionné par la légèreté du mouvement de cette statue, attitude pleine de tendresse de ces mains de l’homme qui enlacent le corps de la femme avec passion et protection, en contraste avec la lourdeur rude et froide du marbre utilisé, les 2 créatifs ont rebondit sur cette idée. Dans ce cas précis, le sculpteur Rodin, a utilisé une technique qui lui était chère, l’assemblage de deux éléments à l’origine indépendants, mais qui créent une œuvre nouvelle par leur association.
Ainsi les mouvements réinterprétés de cette sculpture se reflètent dans la nouvelle collection : de lourdes écharpes sont intégrées aux vestes, aux manteaux et aux cardigans qui s’enroulent autour du cou pour créer un look parisien douillet et sensuel.
La collection est riche d’interactions avec cette rencontre au Musée. Il y a des chemises courtes, des marinières, des mini-jupes, un travail de la maille, mais avec des formes modernes, des pièces en cuir qui attirent l’attention, car les créateurs ont voulu remettre au goût du jour cette matière qu’ils affectionnent.
Un long manteau noir avec des rayures 3D le long des manches, symbole de l’attitude masculine/féminine, de la force, tout en gardant une forme de simplicité du style, trouve sa place dans la nouvelle collection. Il est accompagné par une veste perfecto en cuir lavé et un pantalon drapé en laine inspiré du drapé de la sculpture. Quand la sensualité rencontre la structure.
Victoria/Tomas a décidé de clôturer son dernier défilé avec une silhouette simple et technique. Un débardeur en soie avec logo brodé et un pantalon en cuir patchwork fait à partir de 100% de chutes, pour exprimer avec cette dernière touche éco-responsable une silhouette sensuelle et fragile, tout en affichant une attitude forte.