C’est ce que l’on appelle un défilé de rue. Dans ce quartier Saint Germain des Près qui aime à se rassembler autour d’un repas presque impromptu, mais un peu préparé quand même, car habitants, voisins ou amis, apportent leurs pitances, personne n’était choqué de voir autant de gens assis au milieu de la bien nommée rue de la Chaise et de la rue de Grenelle. Les heureux riverains pouvaient ainsi partager les chips, déboucher le rosé et admirer le défilé fleuri de Ken Okada, aussi bien que les VIP assis et composant une front row installée à même le bitume.
Alors que le tapis bleu semblait refléter tel un miroir le ciel immaculé qui resplendissait d’azur au dessus de Sèvres Babylone, Ken Okada avait décidé de mettre de la couleur, du love et des fleurs dans son défilé. Les mannequins femmes et homme aussi, pouvaient librement déambuler dans ces rues qui avaient repoussé toute circulation pour montrer, les robes fleuries, les chemises aux structures contemporaines et aux parements fleuris qui s’affichaient comme autant de décoration et étaient présents sur de nombreux modèles de cette collection 2022/2023.
Bien sûr si les chemises sont toujours le vêtement phare des défilés de la créatrice japonaise, elles sont accompagnées de robes, de veste, de pardessus, qui expriment une ligne fluide et élégante, à laquelle la créatrice associe des matières originales, des broderies de couleurs vives, de la dentelle, ou des coupes audacieuses. Certains modèles sont déstructurés ou se portent de manière non conventionnelle pour garder une note plus fun et l’esprit contemporain de la marque.
Robe, chemise, robe chemise, veste, manteau, couleurs sombres ou brillantes, Ken Okada qui est une habituée des happenings de rue a voulu montrer une collection pleine d’optimisme et de joie, en s’appuyant sur ce qui fait toujours la grand force de ses collections, la ligne structurée de ses vêtements qui permettent à toutes les femmes quel que soient leurs âges de pouvoir conserver style et élégance. Le défilé n’était pas que réservé aux mannequins jeunes et minces, appartenant à cette Elite, pas toujours naturelle et toutes et tous pouvaient profiter de ce moment d’exposition en déambulant de sa démarche assurée, ou un peu hésitante parmi ce public d’amateur qui aime voir la mode dans la rue. Les masques roses à motif de fleurs qui couvraient leurs visages donnaient à la fois le ton de ce défilé et permettaient à celles qui ne défilent même pas dans leurs salons de parcourir la distance avec une certaine assurance, pour montrer cette élégance de l’âme et du corps.