La Maison Dior fait briller les savoir-faire créatifs autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de son batiment historique. Si la période des fêtes de fin d’année est propice à des décors encore plus somptueux que ceux vus le reste de l’année, la Galerie Dior reste un lieu ou un nombre de talents incroyables se sont succédés, dont certains pour lesquels on a une certaine tendresse.

L’esprit Haute Couture est toujours présent, entre robe de soirée et blouse blanche
Si les boutiques de luxe jalonnent l’avenue Montaigne, il suffit de tourner au coin de la rue François 1er, pour entrer dans un lieu ou l’histoire d’un tailleur Bar ou d’une robe au nom de fleur, sont sous les lumières dans ces nombreux espaces qui composent la Galerie Dior. Celle-ci reflète l’esprit de la Haute Couture parisienne autant qu’elle perpétue la mémoire de cette adresse historique, en dévoilant des modèles, des croquis originaux et des documents d’archives, mais aussi des accessoires, des pièces d’exception et le bureau de Monsieur Dior, qui comme celui d’Yves Saint Laurent est empreint d’un parfum mystérieux, celui de l’esprit créatif.

La rencontre de 2 monstres sacrés de la Haute Couture
Depuis novembre 2025 et jusqu’en mai prochain, la Galerie abrite un travail de « collab », pourrait on dire en utilisant un mot du 21ème siècle, une exposition à double facette qui met en lumière, la figure d’Azzedine Alaïa (1935, 2017), collectionneur incroyable et admirateur de Christian Dior.
Dès sa jeunesse Azzedine Alaïa est fasciné par les robes de Monsieur Dior, qu’il découvre dans les magazines et dont il tente de comprendre la technique en les dessinant. Le jeune homme originaire de Tunisie quitte son pays en 1956, pour apprendre le métier de couturier en France. Arrivé à Paris, il est engagé chez Dior où il découvre l’atmosphère d’une maison en pleine effervescence, quelques semaines avant la présentation de la collection. Si l’expérience ne dure pas, il gardera cependant le souvenir de ces robes qui semblaient « tenir debout toute seule », ainsi que l’exigence des ateliers du 30 avenue Montaigne.


Azzedine Alaïa, couturier et collectionneur d’excellence
Couturier reconnu pour son art de la coupe, Azzedine Alaïa est aussi devenu un collectionneur de mode hors pair dès la fin des années 60. Il commence à constituer dans le plus grand secret, une importante collection patrimoniale, reflet de l’art de ses prédécesseurs. il faut comprendre que si la Maison Dior à un patrimoine fantastique, grâce aux grands designers qui ont succédé à Monsieur Dior, il y a là une démarche aboutie de gestion d’un patrimoine. Azzedine Alaïa, a lui, constitué une collection fabuleuse qui comporte 20 000 modèles, oui 20 000, vous avez bien lu, ce qui correspond à un travail gigantesque dont bien des musées pourraient s’inspirer.
La collection avait d’ailleurs eu les honneurs du Palais Galliera lors d’une superbe exposition en 2023. Son oeil averti et son goût de l’histoire lui permet de posséder 4 modèles Robert Piguet, ce qui est peu par rapport aux quelques 600 pièces aujourd’hui conservées par la Fondation Azzedine Alaïa, mais montre sa volonté de montrer les chemins de filiation dans ce monde de la mode.
Parmi ces 600 modèles Dior, plus d’une centaine d’entre eux sont dévoilés pour la première fois au sein de la Galerie Dior soulignant l’admiration que le créateur portait à Christian Dior et à ses successeurs, d’Yves Saint-Laurent à John Galliano. Conçu à partir de la collection d’Azzedine Alaïa, l’exposition aborde aussi bien les goûts du couturier-fondateur que les éléments constitutifs de son style: l’invention de la ligne, la somptuosité des tissus et la variété de leur palette, la technique essentielle à l’architecture des modèles ou encore l’équilibre de la garde-robe que les clientes arborent du matin au soir.

créateurs qui ont accueilli Christian Dior à ses débuts





Une exposition miroir à la fondation Azzedine Alaïa
En parallèle, la Fondation Azzedine Alaïa propose dans son espace parisien, une présentation inédite des œuvres de ces « deux maîtres de la couture ». Une trentaine de modèles de Christian Dior réunis par Azzedine Alaïa et mis en dialogue avec autant de créations de ce dernier, montrent comment l’influence de l’inventeur du New Look s’est manifestée au cœur de son art. Ce double parcours offre. Ce double parcours offre une lecture nouvelle de l’histoire de la Maison Dior à travers l’oeil d’un couturier collectionneur, tout en révélant un jeu de correspondances et d’inspirations multiples entre Christian Dior et Azzedine Alaïa.

En fondant, sa maison de couture, Christian Dior a également créé une véritable école de style et de goût. Les directeurs artistiques qui se sont succédés ont toujours su réinventer cet héritage d’exception pour faire perdurer la magie Dior comme l’excellence de ses savoir-faire. La diversité de ces regards fait aussi la richesse de la maison.

Des directeurs artistiques qui ont occupé le fauteuil de Christian Dior (décédé brutalement en 1957), aucun ne sont des inconnus. Il y eu Yves Saint Laurent (1936-2008), nommé assistant de Christian Dior en 1955 à 19 ans, puis directeur artistique en 1957 à la suite de la disparition soudaine du fondateur. Puis Marc Bohan (1926-2023) qui fut d’abord nommé directeur artistique de la filiale anglaise avant de devenir en 1960 celui de la maison de couture parisienne ou il restera 28 ans, ce qui parait hors du commun de nos jours. Il effectua un parcours brillant qu’il commença en étant assistant modéliste chez Robert Piguet.

Il y eu ensuite Gianfranco Ferré ( 1944-2007), puis John Galliano, sans doute un des plus connus et emblématiques (Né en 1960), Raf Simons (Né en 1968), Maria Grazia Chiuri (Née en 1964), la première et seule femme, pour le moment, à la tête de Dior et désormais Jonathan Anderson (Né en 1984). Toutes ces personnes et leurs équipes, permettent à la Maison Dior de se constituer un beau patrimoine.
Galerie Dior : 11 rue François 1er – Paris 08 – jusqu’au 3 mai 2026
Fondation Azzedine Alaïa : 18 rue de la Verrerie – Paris 04 – jusqu’au 24 mai 2026