Si l’épicentre de cette semaine [ 12 au 18 octobre ] se déroule dans le 11 ème arrondissement de Paris, le programme montre l’implication de nombreux quartiers de Paris à faire prendre conscience que dans notre pays, il y a de nombreuses manières de profiter d’une mode éco-responsable.
Cette nouvelle édition de la Semaine des Autres Modes, c’est la 5ème, présente un riche programme à découvrir sur le site de l’association. C’est l’occasion d’approcher de près le travail artistique fait autour du textile avec moins de paillette, de berlines noires aux vitres fumées et plus d’humanité. C’est la possibilité de comprendre comment réparer, customiser et embellir ses vêtements du quotidien.
Les parcours sont nombreux, quadrillent la capitale et correspondent à de nombreuses sensibillités pour tous ceux qui veulent faire plus attention aux ressources de notre planète. Ils s’accompagnent de longues réflexions, car influer sur les systèmes actuellement en cours est une tache de longue haleine, comme le montre le projet d’implantation physique d’une marque d’ultra fast fashion au coeur de Paris. Cette semaine est une invitation forte à adopter des gestes simples pour construire un modèle de mode plus responsable et durable et activer une réflexion indispensable sur les impacts sociaux et environnementaux de nos habitudes de consommation.
Cette Semaine des Autres Modes est un événement qui est pilotée depuis 2017 par le collectif d’intérêt général
Une Autre Mode Est Possible et qui bénéficie du soutien de la Ville de Paris. Cette 5ᵉ édition ancre ses activités au cœur du 11ᵉ arrondissement tout en rayonnant dans toute la capitale grâce à ses partenaires de l’économie sociale et solidaire.
La Mairie du 11ème accueille à bras ouvert le Collectif UAMEP
C’est à la mairie du 11 eme qu’à eu lieu le lancement de cette semaine, ou on pouvait découvrir la force du collectif qui chaque année, permet à cet événement de se glisser dans le calendrier chargé d’une capitale qui laisse une place importante à la mode.
Après les introductions institutionnelles, classiques, mais sincères, de l’édile du 11 ème, ravi d’accueillir cette initiative, car ce quartier révèle une riche histoire dans l’économie circulaire, dans la mode, mais aussi le bois et l’alimentation, on y apprenait l’ouverture d’une Maison des Autres Modes au 44 rue Saint Sabin. Un des objectifs est de pouvoir s’y rencontrer et cotoyer d’autres partenaires de l’économie sociale et solidaire. On apprenait par ailleurs que le nom du boulevard Richard Lenoir est composé de celui de 2 noms d’industriels dans le domaine de la manufacture d’étoffes, installés jadis dans ce quartier, qui montre le lien historique qui le lie avec le monde du textile.
La matinée a commencé par un quizz interactif organisé par Green Donut, qui permettait de participer de manière ludique à une vérification des connaissances sur l’impacts vis à vis de la planète de notre consommations textile. Le jeu profitait de la présence d’une représentante de Refashion, partenaire de l’événement, qui pouvait parfaitement compléter les réponses.
On pouvait comprendre à travers le témoignage des acteurs présents, comment le modèle de la seconde main, n’est plus une option, tellement il y a de vêtements abandonnés qui s’accumulent à différents endroits de la planète. Mais par ailleurs on comprenait aussi que le business model de cette activité n’est pas encore stabilié et qu’il reste encore du travail afin de réenchanter cette étape cruciale qu’est désormais le réemploi.
Une fresque du textile allait nous démontrer la surproduction de la production textile, ce qui permettait notamment d’écouter la représentante des Canaux, partenaire de l’événement depuis le début, expliquer comment ils mettent en avant les associations et les talents qui oeuvrent dans l’économie circulaire. Une de ces actions est notamment la mise en place lors de cette semaine, d’une grande braderie solidaire le 18/10 au bord du canal.
D’autres partenaires ont pris la parole. Le Fashion Green Hub, présentait ses solutions, notamment ses formations à la réparation qui est un thème fort de cette Semaines des Autres Modes 2025. Micro Ressources expliquait ses actions qui visent à donner de la visibilité aux différents cycles de vie possible, pour le textile, mais aussi pour le réemploi d’autres produits. Le réseau circulaire du 11 ème, montrait toutes les ressources de cet arrondissement. Le lycée Paul Poiret, dédié à l’enseignement du textile, expliquait qu’il est le seul lycée à posséder son pressing et qu’il forme des élèves à cette activité qui a quasiment disparu. GrannyPlus, présentait sa solution qui met en avant la seconde main pour les grande tailles, suivi par Ecomotion, qui repense les activités économiques circulaires et par Sneak coeurz qui propose des baskets et des sneakers de seconde main reconditionnées.
D’autres tables rondes faisaient intervenir des femmes et des hommes engagés dans cette volonté de régénérer le vivant. Comme l’artiste Maud Louvrier qui travaille avec des algues, Marine Olacia qui a fondé SAO Textile, entreprise qui récupère les filets des pêcheurs de la Méditerranée (l’océan et la mer est un des sujets mis en valeur par cette Semaine des Autres Modes 2025), Saranguerel, une marque de cachemire authentique, dont la fondatrice a vécu jusqu’à 8 ans dans la yourthe de sa grand-mère au coeur de la Mongolie et qui connait sur le bout des doigts le sujet du cachemire, Human Ocean qui présentait ses solutions qui permettent aux entreprises de créer des filières bio-sourcées. Toutes ces personnalités et les opportunités de les rencontrer sont à retrouver dans le programme de cette Semaines des Autres Modes 2025.
La séance s’est terminée par l’exercice délicat d’une clôture poétique. La fondatrice d’EPOE a joué le scribe tout au long de la matinée et a proposé au travers d’un texte, qui à l’image de la chorégraphie du défilé de la veille, une performance et une subtile construction, de haut niveau. Un exercice plus difficile qu’il n’y parait, loin des discours formaté que l’on a l’habitude d’entendre.
La Maison des Autres Modes s’installe dans le 11 ème arrondissement
La grande nouvelle fut donc annoncée par le maire du 11 ème arrondissement, qui a confirmé l’ouverture de cette Maison des Autres Modes dans ce quartier en octobre. Ce lieu animé par cet esprit collectif sera un espace vivant, circulaire, engagé, citoyen, alternatif et artistique, dédié à la mode responsable et au faire ensemble.
Le tout nouveau lieu de vie de UAMEP ouvrira ses portes au 44 rue Saint-Sabin, Paris 11e.
On y retrouvera :
🪡 des ateliers d’upcycling et de réparation textile à la main
🤝 des créatrices et créateurs engagés pour l’emploi
🌱 des rencontres pour sensibiliser aux enjeux du gaspillage vestimentaire
Le défilé avait ouvert la Semaine de Autres Modes par une ode à la diversité et à la danse
C’était une nombreuse troupe qui allait présenter un autre défilé, comme le collectif imagine une autre mode. Le lieu qui était choisit était la salle Joséphine Baker au Palais de la Femme (géré par l’Armée du Salut). Cette vaste salle, surmontée par une grande et lumineuse verrière rectangulaire avait été aménagée comme un immense trèfle à 4 feuilles ou les mannequins, volontaires, bénévoles, créateurs ou créatrices ont montré lors d’une chorégraphie soignée et intense, comment le vêtement peut devenir habit, qu’on le crée ou qu’on le répare et qui peut s’adapter à tous les âges et toutes les silhouettes.
On avait déjà eu le plaisir de découvrir cette mode qui veut associer upcycling, innovation et inclusion, au profit de silhouettes contemporaines et modernes, sous le péristyle du Palais Galliera ou sur le quai de Loire aux Canaux. Cette année encore elle a été mise en valeur par une mise en scène travaillée et orchestré par Lea Le Fouest. Une perfomance de haut niveau qui avait nécessité encore 4 h de répétition dans l’après midi précédent le show .
Quelques extraits vidéo de la perfomance
Hall of the Mountain King de Kevin MacLeod fait l’objet d’une licence Creative Commons Attribution 4.0. https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ pour la video du bas, dont le son a été effacé, car les paroles n’étaient pas audibles. (la vidéo avec les paroles est dispo ici)
