Il y a des choses qui ne changent pas à Londres. Les vestes des gardes de Buckimgham Palace, ou les double deckers, ont tous encore la célèbre couleur rouge qui reste si présente dans la mémoire des visiteurs et sur leurs comptes instagram.
Mais coté fashion, il y a des changements. Pandémie oblige, c’est online que la London Fashion Week a décidé d’agir et propose de découvrir plus de 120 créateurs grâce à une plateforme dédiée. De A comme Ahluwalia à W comme Vivienne Westwood et même Z comme Zilver, il est donc possible de partir librement à la rencontre de ces designers talentueux, sans avoir à attendre des heures que le show soit prêt, que la dernière VIP soit arrivée, qu’Anna Wintour soit bien assise, bref des changements plutôt positifs. On peut en effet profiter des photos, des vidéos, des éléments qui une fois découverts peuvent inciter à aller plus loin dans la prise de contact. A signaler que le dispositif n’était pas uniquement digital, puisque la collaboration avec les Galeries Lafayette ont permis d’exposer certains d’entre eux dans le magasin des Champs Elysées. Bien sûr il ne s’agit pas de faire ici un rapport complet de cette London Fashion Week, le site lancé par le British Fashion Council est là pour cela, mais de mettre en exergue certains designers et notamment ceux qu’on avait eu le plaisir de rencontrer lors des derniers Tranoï Show à Paris.
Bethany Williams
Bethany Williams est une créatrice très engagée. Si on cherche une personne pouvant succéder à Vivienne Westwood, elle serait incontestablement dans les personnalités les plus à même de reprendre le flambeau d’un leadership pour une mode engagée. Je l’avais rencontrée en 2018 lors du Tranoï Show. La créatrice à fait le choix de collaborer avec des communautés et des organisations caritatives, avec lesquelles elle s’efforce de créer des collections imprégnées d’histoires réelles pour avoir un impact positif dans l’espace social . Chaque vêtement est fabriqué à partir de matériaux recyclés et organiques et fabriqué au Royaume-Uni, en collaboration avec des projets sociaux et des fabricants locaux. Bethany Williams a reçu en 2019 le deuxième prix de la Reine Elizabeth, a été sélectionnée comme styliste émergente de vêtements pour hommes lors des Fashion Awards et a été finaliste pour le prix LVMH.
Pour sa collection AW20, intitulée « NRPF » (No Recourse to Public Funds), elle a travaillé aux côtés de l’organisation caritative The Magpie Project, basée dans l’est de Londres, avec la collaboration de Melissa Kitty Jarram, une illustratrice et artiste basée dans le sud-est de Londres, ainsi qu’avec Eno Mfon, poétesse également basée à Londres. Sa mode s’inscrit dans une démarche pluri-disciplinaire et sociale forte avec des recherches sur les matières étonnantes, colorées qui donnent un sens à ses créations. Elle est une de représentante majeure de l’idée de positive fashion que revendique la London Fashion Week 2020. Je vous invite à revoir ce qu’elle avait fait avec Hachette UK, lorsqu’elle a conçu des vêtements avec de fines lanières de papier issues de livres qui devaient être pilonnés.
Edeline Lee
Canado-britannique, Edeline Lee, basée à Londres, est diplômée de Central Saint Martins. Elle a lancé son label éponyme en 2014. Elle est connue pour ses défilés immersifs et performatifs à la Semaine de la mode de Londres. Les pièces d’Edeline Lee mettent l’accent sur la précision de la coupe, les détails faits à la main et la féminité des formes. Elles sont conçues pour s’adapter à la diversité des corps féminins. Ce sont des pièces conçues avec une âme, faites avec qualité et sens, faites pour bien s’adapter afin de faire ressortir le meilleur de vous-même. Toutes les pièces de la créatrice sont fabriquées à la main avec amour et soin en Angleterre. On avait déjà pu apprécier le sens du drapé et des coupes en 2018 lors de sa présence à Paris. On est pas surpris d’apprendre qu’elle habille des femmes du monde de l’art, qui gravitent naturellement vers sa signature esthétiquement sophistiquée. Ses créations sont portées par des stars comme Olivia Colman, Sally Hawkins, Phoebe Waller-Bridge, Cynthia Nixon, Alicia Vikander, Taylor Swift, Ciara, Amy Fine Collins, Ellie Goulding et Solange Knowles.
Olivia Rubin
Olivia Rubin a lancé sa première ligne de vêtements pour femmes après avoir obtenu son diplôme dans la célèbre école Central Saint Martins College de Londres. Sa dernière collection a été choisie pour le prestigieux salon de la presse et a immédiatement attiré l’attention. Olivia Rubin a été remarquée lors de son travail avec Alexander McQueen, Dior et John Galliano à Paris, où elle a aidé Galliano dans ses collections principales, en concevant des imprimés inclus dans les lignes de vêtements féminins proposés par la célèbre marque française. Après avoir pris quelques années de recul, pour se recentrer sur sa famille, Olivia Rubin est revenue avec une marque qui se veut une ode à la féminité moderne proposant des imprimés aux couleurs vives.
Fiona O Neill
D’origine irlandaise, Fiona O’ Neill, basée à Londres, est la créatrice du label éponyme lancé en 2019. Depuis qu’elle a obtenu son diplôme en design de mode à Central Saint Martins, Fiona a été récompensée pour son innovation en matière de design. Elle a reçu le prix professionnel Young Designer L’Oreal en 2014 et a été finaliste du prix mondial H&M Design Award en 2015.
Ses imprimés et ses créations ont été présentés dans des expositions internationales, notamment dans le cadre de l’exposition « Utopian Bodies » : Fashion Looks Forward à Stockholm (où Fiona a été exposée aux côtés de Prada et Nick Knight) et à l’Institut Modebelofte d’Eindhoven dans le cadre de la Semaine du design néerlandais. Ses imprimés graphiques donnent une mode féminine moderne, libre, dont les couleurs s’associent comme dans un Mondrian pour donner un sens dynamique et positif.
Rejina Pyo
Rejina Pyo est une marque de mode basée à Londres qui s’appuie sur une philosophie qui explore l’habillement comme un phénomène quotidien, à la fois banal et extraordinaire, pour les femmes du monde entier.
Désirant apporter quelque chose de spécial à ce rituel quotidien, la créatrice veut créer des pièces modernes, portables qui s’adaptent à la personnalité de chacune et dont le style puissent faire face à l’épreuve du temps. À une époque où le rythme des tendances de la mode a atteint de nouveaux sommets, le marché sur-stimulé qui présente aux clients de nouveaux choix chaque semaine n’est pas forcément la réponse la plus adaptée. Rejina Pyo ne se préoccupe pas de promouvoir des tendances rapides ou à court terme, mais s’attache plutôt à établir des relations à long terme avec ses clientes. Pièce maîtresse de cette London Fashion Week, elle faisait partie des designers présents aux Galeries Lafayette des Champs Elysées en juin.
Daks
La London Fashion Week ne couvre pas bien sûr uniquement la mode féminine. La mode homme a également de digne représentants. On notera la marque DAKS, synonyme d’héritage, de style et d’élégance britannique. Elle fut fondée en 1894 par Simeon Simpson et offrait à l’origine un service de couture sur mesure à Middlesex Street, à Londres. DAKS est l’une des marques de luxe les plus typiquement britanniques, spécialisée dans la confection de vêtements et d’accessoires pour hommes et femmes. C’est l’homme qui est principalement mis en avant dans ce post. La marque accueille ses clients dans son magasin phare sur Old Bond Street, ou s’affiche fièrement les trois mandats royaux, dont elle est une des quinze entreprises à pouvoir le faire.
E.Tautz
E. Tautz est une marque de prêt-à-porter avec une esthétique Savile Row. Fondée en 1867 par Edward Tautz, E.Tautz s’adressait à l’élite sportive et militaire de son temps, des traditions qui inspirent les collections actuelles. Dirigée par son propriétaire et directeur créatif Patrick Grant, E. Tautz a été rebaptisée en 2009 et lancée en tant que marque de prêt-à-porter qui a été largement saluée par la critique. Récompensée par le BFC/GQ Designer Menswear Fund 2015, E. Tautz offre aux hommes un « uniforme pour une vie moins ordinaire », en supprimant la formalité de la couture. Elle a fait un peu sauter le verrou du formaliste tailleur bien connu du gentleman britannique pour proposer une mode plus contemporaine que l’on avait pu remarquer déjà en 2016 et en 2018.
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