L’homme occupe l’espace avec simplicité, aidé par son mètre 90, au moins, sa silhouette élancée de basketteur faconnée à l’esprit NBA, son doux sourire, son ton posé et un bonnet de laine sur la tête. Il dégage, lui, ou est ce la manière qu’il a de s’habiller, une certaine force tranquille. Il faut dire que s’habiller est une action que Kwame Adusei, c’est le nom du créateur présenté ici, maitrise. Il est designer de mode et fondateur de sa marque éponyme, présent à Paris lors de la fashion week parisienne chez Heureux Les Curieux pour la présenter.

Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
Kwame Adusei chez Heureux les Curieux

Ce nouveau designer, nouveau pour nous, français de la vieille Europe, et déjà connu par de nombreuses personnes notamment aux USA, est né et a grandi au Ghana, puis s’est installé aux USA, à L.A. (oui on dit L.A. pour faire plus hype, mais tout le monde à compris qu’il s’agit de Los Angeles) ou il a lancé sa nouvelle marque.

le créateur originaire du Ghana, installé à Los Angeles
Kwame Adusei
Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
Kwame Adusei
Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
Kwame Adusei
Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
Kwame Adusei

Du Ghana à L.A., parcours d’un créateur sans frontière

Kwame Adusei, est un créateur américain d’origine ghanéenne. Après une première marque de mode lancée en Afrique qui portait le nom de sa mère, afin de rendre hommage à cette personne essentielle à la famille et pas qu’en Afrique, qui a fait beaucoup pour prendre soin de ses enfants, il a décidé de partir à l’étranger pour pouvoir continuer à progresser et à choisi les USA ou il a lancé sa nouvelle marque éponyme.
Son voyage personnel incluant plusieurs continents lui a fait prendre conscience que la mode peut juxtaposer style et éco responsabilité sans se perdre. Il dessine depuis 3 ans pour sa marque des lignes pour hommes et femmes, dont beaucoup de pièces peuvent être considérées comme unisexe.
Ses collections sont concues en utilisant des deadstocks, ce qui venant d’une personne originaire du Ghana, comme le créateur Boye Doe, cité un peu plus tôt sur ce blog, montre que la situation de son pays d’origine, terre ou viennent s’échouer les rebuts textiles des pays européens, inspire à ces créateurs des réactions saines face à ce qu’on nomme déchets textiles.
Robe, pantalon, chemise, blouson, manteau, le vestiaire est complet, d’un style qui se veut intemporel, que l’on peut glisser dans la catégorie Quiet Luxury. Ses origines africaines ne l’entraine pas vers une débauche de couleurs, mais plutôt des couleurs neutres ou franches sans motifs particuliers, mais avec des coupes modernes.
Une élégance qui s’incrit dans un quotidien avec la volonté de proposer des modèles qui tendent vers l’oversized, car et c’est un point qu’il souligne, il fait attention aux courbes du corps. Il veut une mode inclusive et son expérience de la femme africaine lui fait prendre en compte les silhouettes souvent plus généreuses inspirées par les femmes rencontrées dans son pays d’origine. Les pièces sont souvent drapées comme des robes africaines traditionnelles, mais avec une attention particulière à ces courbes du corps, mettant ainsi l’accent sur l’inclusivité de la taille, la fluidité des genres et la durabilité. De nombreuses célébrités sont sensibles à cette approche, telles que Beyoncé, Kylie Jenner, Kali Uchis, Ciara et Lori Harvey, qu’il a pu habiller.

De Beverly Hills au Marais

Le créateur possède sa propre boutique à Bervely Hills et il a décidé durant cette fashion week d’investir le Marais, au 23 rue du Pont aux Choux, pour présenter sa mode aux parisiens et parisiennes. En bon américain, il sait gérer la relation BtoC et a choisi Heureux les Curieux pour implanter son pop-up, car si il habille les célébrités américaines, il a déjà des clients à Paris et son style contemporain et minimaliste a tout pour plaire à l’habitant de la capitale des Gaules. On notera le détail, vu notamment sur les bombers ou les blousons, de cette poche centrale suffisamment grande pour y glisser aisément une tablette. On ne vit pas en Californie sans un certain respect pour la Tech. Si ses collections sont influencées par l’Afrique, elles sont volontairement conçues avec une vision qui va au delà des frontières d’un pays ou d’un continent.

les modèles à découvrir chez heureux les curieux
Kwame Adusei

Sur les portants du pop-up comme de celui de sa boutique américaine, on peut découvrir ses créations, combinaisons, pantalons, vestes en denim ciré, mais aussi des jupes courtes en cuir et des robes de soirée, généralement noires, blousons de motard et de moto en forme de cropped, vestes et pantalons oversize. Une mode chic et sexy, souvent de couleurs unies, car comme l’explique le designer, à partir du moment ou on part de deadstock, on se prive volontairement, pour le moment, de concevoir son propre imprimé.
Cette mode qui façonne une élégance durable et moderne, trouve tout à fait sa place chez Heureux Les Curieux, où AZ Factory , Later et d’autres marques se sont déjà installées, qui toutes se font remarquer tant par leurs créativités que par leurs volontés de suivre une voie marquée par la durabilité.
Ce fut l’occasion de découvrir une marque qui a conçu son logo en une forme graphique qui dans un dans premier temps peut faire penser à un trèfle à 4 feuilles. En fait, tel que l’explique le créateur, ce logo est en fait le hub ou bat la vie. Il s’agit d’un coeur stylisé, représenté par un point névralgique et central ou convergent les différents flux sanguins qui irriguent le corps humain.

le logo , inspiré du coeur humain
Kwame Adusei
les modèles à découvrir chez heureux les curieux
Kwame Adusei
Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
Kwame Adusei
les modèles à découvrir chez heureux les curieux
Kwame Adusei
les modèles à découvrir chez heureux les curieux
Kwame Adusei
Kwame adusei chez heureux les curieux pendant la PFW
la collection de Kwame Adusei
Kwame Adusei
la collection de Kwame Adusei
Kwame Adusei

Une approche durable, en sur-mesure, grâce à son propre atelier

Kwame Adusei a donc une démarche de mode durable avec cet usage de tissus issus de deadstock, mais il va aussi plus loin. Délaissant la cadence des fashion week, sauf pour rencontrer ses consommateurs, il propose ses nouvelles collections en fonction d’un calendrier qui lui est propre et il les produit grâce à l’atelier qu’il a monté à Los Angeles et qui accueille jusqu’à 15 personnes désormais. Cet atelier lui permet de maitriser sa production, mais également comme on le constate sur son site, de vendre sur commande, évitant ainsi la suproduction et les déchets qui en résultent. Avoir son propre atelier permet de pousser le curseur du service un peu plus loin et de proposer un service sur mesure, toujours en relation avec le respect du corps et de la silhouette, notamment celle des célébrités.