Le thème du premier WhosNext de l’année 2019 était Apollo. Une vision un peu futuriste qui voulait nous proposer un décollage immédiat vers la planète mode. Les chinois ont posé tout récemment un robot sur la face cachée de la lune. Dans le même esprit, le thème Apollo nous emmenait vers une face cachée de la planète mode, celle de la mode Suisse. Je ne sous estime pas les créateurs de ce pays et cela pour plusieurs raisons. Je suis originaire de cette confédération pleine d’intelligence naturelle avec ses écoles polytechniques (EPFLETHZ) et je suis régulièrement son esprit d’innovation, sur le versant tech, sur cet autre support nommé Swisslicon-Valley. J’ai déjà eu l’occasion Porte de Versailles ou au Tranoi de faire d’agréables rencontres comme YvY, Christina Kramer ou encore Fuzz, qui mettent en valeur les matières conçue avec une fibre naturelle. Lors de ce mois de Janvier 2019, c’est donc 3 jeunes marques helvétiques que j’ai découvert qui ont montré comme souvent la capacité d’intégrer des personnes issues d’autres cultures et soucieuses de proposer des produits hauts de gamme.

Ita-ITO, conception helvétique et atelier au Pérou

C’est d’une association bi-nationale entre la Suisse et le Pérou qu’est né Ita-Ito. Je ne suis pas suffisamment météorologue pour savoir si les frimas des nuits suisses rivalisent avec celles des montagnes ou habitent les Incas, mais en tous cas pour lutter contre ce thermomètre qui à quelquefois tendance à descendre brutalement comme une valeur boursière du Nasdaq, un pull en laine est utile pour se réchauffer.
Il se trouve que la laine d’alpaga est sept fois plus chaude que la laine de mouton et offre un grand choix de couleur naturelle. Il n’en fallait pas plus pour que la CEO d’Ita-Ito imagine des créations depuis la Suisse qui seraient réalisées dans un atelier au savoir faire reconnu au Pérou, son pays d’origine. Elle connait bien les personnes qui sont capables de faire ces pulls, bonnets, écharpe en laine d’alpaga ou de baby alpaga dont la douceur et la texture de cette fibre naturelle nous tiens chaud.

WhosNext 2019 mode
WhosNext 2019 mode

Le Pérou reste un pays qui a un vrai savoir faire dans le tissage de laine d’alpaga. Misericordia a monté son atelier la-bas depuis de nombreuses années (la marque existe depuis 2003, lancée par Aurélyen son fondateur) et de jeunes créatrices péruviennes sont présentes à Paris comme les 2 Andréa qui ont créés La Petite Mort et BonBon de Algodon, qui s’appuient également sur des ateliers péruviens aux savoir faire reconnus.

Baabuk mets vos pieds dans un bas de laine

Une autre jeune marque Suisse créée par une fondatrice d’origine russe, était présente au WhosNext. Baabuk est un nom qui s’inspire fortement de mot Babouchka (grand mère en russe) et du bêlement… du mouton. Ici ce n’est pas le Pérou qui inspire mais la Sibérie. Décidément le froid Suisse a l’air d’inspirer les créateurs. S’inspirant d’anciennes traditions sibériennes et mixant celles ci avec des nouveaux usages urbains, les 2 fondateurs ont imaginés des collections de chaussures et de chaussons intégralement fait en laine. Les baskets sont réalisées au Portugal et les chaussons dans un atelier au Népal. Encore un pays chaud ;).
La laine est une matière formidable dont on ne doit pas se contenter d’en tisser le fil pour faire des pulls. C’est une fibre naturelle particulièrement intéressante, renouvelable (on la recycle très bien, regarder chez Au Juste, j’y reviendrais ultérieurement) et dotée de nombreux atouts. Elle est hydrofuge, antibactérienne et régule parfaitement la température. Baabuk propose des chaussons feutré, des baskets à la ligne moderne et des bottes supérieurement résistantes au froid (la marque indique que Mike Horn les a testées avec succès). Il y a de quoi botter les fesses d’UGG ;).

WhosNext 2019 mode
WhosNext 2019 mode

Le vêtement sculpture by Bloop

Voila sans doute une matière qui a fait forte impression sous les sunlights de la Porte de Versailles. Techniquement, je ne pourrais rien en dire, car les représentants de Bloop présents ont bien gardé le secret sur la technique qui permet de reproduire un relief aussi détaillé sur un tissu. Cet objet, la designer affirme que c’est du porter d’objet plus que simplement porter un vêtement. La marque était également au salon Maison&Objet. Sa démarche va au delà de la mode et est une démarche artistique. Les objets utilisent le vêtement comme support. Ils sont vendus en séries limitées, en boutiques de luxe et en galeries d’art pour marquer l’exclusivité, comme les oeuvres d’un artiste peintre ou sculpteur.
Chaque collection est composée de quelques pièces attachées au même thème. Chaque pièce porte le cachet de l’Atelier de fabrication, accompagnée d’un certificat d’authenticité de l’objet, nommé, daté, et signé par l’auteur Julie Simon, designer, fondatrice de Bloop.
Il comporte une numérotation indiquant la date de réalisation de l’oeuvre et le nombre de références des pièces, garantissant à l’acheteur que l’objet a été produit au cours de la période de référence. Ce cachet affirme l’empreinte personnelle de l’artiste sur son oeuvre.

L’effet de relief est particulièrement bluffant. Il est exploité aujourd’hui en mono couleur, mais cela ne limite pas son impact sur ces vêtements en tissu technique qui portent tant par la façon de le faire que par le message que l’impression peut véhiculer. Même avec une seule couleur, en jouant sur les formes et les ombres, le motif révèle de nombreux détails. Pour ceux qui suivent par exemple le chemin d’Iris Van Herpen, Julie Simon est un peu dans la même veine ou l’expérimentation et la recherche créative prennent le pas sur la simple notion de collection textile. Bref, Bloop ne fait pas plouf.

WhosNext 2019 mode
WhosNext 2019 mode
WhosNext 2019 mode
WhosNext 2019 mode