Lorsque l’on a grimpé les marches du grand escalier de l’Hôtel de Ville de Paris, en ce mois de septembre 2024, pour assister à la présentation des nouveaux lauréats des Grands Prix de la Création, on était à 100 lieues d’imaginer que sous les ors de ces salles princières on parlerait d’insecte, de cheveu, d’oursins, de breloque, de symbiose, d’engagement et même d’invisibles.
Et pourtant cela était parfaitement justifié car si depuis plus de trente ans, les différents Grand Prix de la Création de la Ville de Paris célèbrent l’excellence et l’innovation dans les domaines du design, de la mode et des métiers d’art, le BDMMA a choisi de faire évoluer ses prix pour mieux prendre en compte les attentes d’un futur qui nous concerne tous.

De nouvelles catégories pour récompenser autant la création que l’engagement

Les Prix remis évoluent en 2024 et intègrent dans leurs noms et leurs réflexions une volonté de récompenser des démarches qui sont la fusion d’une démarche créative associée à une chaine de valeur positive. Le Prix Émergent devient le Prix Révélation et le Grand Prix se transforme en Prix Engagement. Ces évolutions permettent non seulement de valoriser des talents artistiques et créatifs, mais aussi d’encourager les démarches entrepreneuriales innovantes qui répondent aux enjeux sociaux et environnementaux d’aujourd’hui.
En cette année 2024, grâce à un partenariat avec Francéclat, un nouveau Prix est imaginé, le Prix Accessoires Bijoux. Il permet de récompenser les projets de bijouterie et de joaillerie, un savoir-faire parisien emblématique.

Les Grands Prix de la Création récompensent 8 lauréats : 3 Prix Révélation, 3 Prix Engagement dans les secteurs de la mode, du design, et des métiers d’art, 1 Prix Accessoires Mode et 1 Prix Accessoires Bijoux.
Le Prix Révélation récompense un professionnel dont le projet est prometteur, créatif et ayant des perspectives de développement. Le prix agit comme un révélateur de talents.
Le Prix Engagement récompense un professionnel pour sa démarche de création, de recherche, d’innovation, pour sa démarche entrepreneuriale, sa capacité à se développer et à apporter des solutions aux enjeux et aux usages de
notre époque.
Le Prix Accessoires Mode, en partenariat avec ADC, distingue quant à lui des projets d’accessoires émergents ou confirmés (maroquinerie, chaussures, gants, ceintures etc.).
Le Prix Accessoires Bijoux, en partenariat avec Francéclat, est ouvert aux projets d’accessoires dans les secteurs de la bijouterie, joaillerie et bijouterie de mode.

Cette 31e édition des Grands Prix de la Création de la Ville de Paris, qui met à l’honneur l’engagement, le savoir-faire et la créativité a donc récompensé :

  • Catégorie Mode
    Prix Révélation – Lucille Thièvre
    Prix Engagement – Mossi
    Prix Accessoires – Philéo
    Prix Accessoires Bijoux – Kitesy Martin Studio
  • Catégorie Design
    Prix Révélation – Wendy Andreu
    Prix Engagement – Marlène Huissoud
  • Catégorie Métiers d’Art
    Prix Révélation – Antonin Mongin
    Prix Engagement – Atelier Sumbiosis

Trois personnalités emblématiques de la création parisienne ont été choisies pour présider les jurys :

  • Constance Guisset pour le design, (qui aime beaucoup les créations de Clara Daguin 😉
  • Stéphane Ashpool pour la mode,
  • Chloé Nègre pour les métiers d’art.

Si les profils mode sont mis ici en valeur, c’est parce que j’ai le plaisir d’avoir pu les croiser à plusieurs reprises et que c’est un domaine que je connais. Mais il faut reconnaitre que certaines démarches comme celle de Marlène Huissoud, sont particulièrement étonnante et impactante et que cet art qui exprime une créativité inspirée du bio-mimétisme, fait réfléchir et marque l’esprit et le coeur.

Catégorie MODE

Lucille Thièvre – Prix Révélation 2024

lucille thièvre - grand prix de la création Paris 2024 - prix révélation
Lucille Thièvre
lucille thièvre - grand prix de la création Paris 2024 - prix révélation
Lucille Thièvre
lucille thièvre - grand prix de la création Paris 2024 - prix révélation
Lucille Thièvre
Hôtel de ville paris
Lucille Thièvre (à droite) et Lyne Cohen Solal qui a lancé les Grand prix de la Création

Une mère mécanicienne dans la confection qui a éveillé sa vocation, un diplôme de l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, aujourd’hui Institut Français de la Mode, des débuts chez Hermès et Givenchy et, depuis 2021, année de lancement de sa marque, des collections très remarquées… Le parcours de Lucille Thièvre, 33 ans, reflète bien deux facettes de son travail : la maîtrise technique et le haut de gamme. « En 2019, j’ai fait partie des finalistes du Festival de la mode à Hyères et cela a généré un élan : j’ai eu envie de créer ma griffe. Le COVID étant passé par là, j’ai décidé de prendre mon temps pour définir mon image, construire mon identité. Cela se traduit aujourd’hui par des pièces sensuelles, féminines, mais toujours inclusives et faciles à porter. Le travail de modéliste est chez moi au service des lignes du corps. L’artisanat du verre fait aussi partie de ma signature. Je suis, de façon générale, entourée d’artisans très talentueux et nous développons des projets ensemble. » Si Lucille est sûre de ses choix, ce Prix, est une véritable validation de son travail par ses pairs. « C’est important, insiste-t-elle. Paris est ma ville, la capitale de la mode et ce Prix est essentiel en termes de visibilité. »
Certes, son entreprise est déjà autosuffisante, avec un atelier de prototypage en interne et un réseau de partenaires installés en France pour la fabrication, mais le Prix sera un marchepied vers une nouvelle dynamique commerciale. « Il va nous aider à nous développer, avoir plus d’avance sur stock et ainsi fluidifier les ventes en ligne. » En somme, un soutien pour pérenniser son activité.
La jeune femme, à l’expression toujours empreinte du sérieux d’une personne qui sait dans quelle direction elle doit tracer son chemin, était au salon Sphère, dédié à la jeune création, pour poursuivre sa démarche de développement assumée. Elle a déjà démarré cette phase de progression en allant à la rencontre du public au travers de pop-up-store.

Lucille Thièvre – Sphère 2024
lucille thièvre - grand prix de la création Paris 2024 - prix révélation
Lucille Thièvre – Sphère 2024

MOSSI – Prix Engagement 2024

MOSSI- grand prix de la création Paris 2024 - prix engagement
MOSSI
MOSSI- grand prix de la création Paris 2024 - prix engagement
MOSSI
MOSSI- grand prix de la création Paris 2024 - prix engagement
MOSSI
MOSSI- grand prix de la création Paris 2024 - prix engagement
MOSSI
MOSSI

C’est certain que pour cette première année, un prix d’Engagement remis à Mossi semble presque une évidence. Qui mieux que lui peut mériter ce qualificatif d’engagé, emploi, éducation, social, il coche toutes les cases. « J’ai réalisé des projets fous mais j’ai maintenant un objectif : faire de la haute couture avec les mamans de mon quartier ». Mossi Traoré est un créateur – entrepreneur à la fois décidé et tendre. Et ce Prix, alors qu’à 39 ans il est bien installé avec sa marque Mossi et son école Les Ateliers d’Alix, est, pour lui, une reconnaissance de la part de sa ville. « Je suis né à Paris. Alors, ce Prix est une satisfaction personnelle et aussi une façon de rendre hommage à mes parents, à ceux qui, comme eux, sont éboueurs ou agents de ménage« . C’est une façon de dire : « Vous avez tenu le balai et désormais vos enfants font la fierté de Paris. »
Celui qui a découvert la mode en « piquant des vêtements » a fait de l’engagement la charpente de son travail. Il intègre l’école Modart International mais il ne finit pas son cursus. Il préfère dédier sa troisième année aux expériences : stage à l’Opéra Garnier, apprentissage auprès d’une couturière indienne à la Gare du Nord et d’un couturier africain en banlieue, virées à Milan et en Inde. En rentrant, il contacte Janie Samet, autrice de Chère Haute Couture, après avoir trouvé son numéro dans l’annuaire ! C’est grâce à elle qu’il rencontre Didier Grumbach qui lui propose de défiler. En deux mois, il monte sa société, dessine, produit, présente une collection et « c’est un loupé ». On est en 2011. Mossi a du mal à digérer cet échec. Mais il rebondit, crée son école et relance sa griffe en 2017. « Aujourd’hui ma mode est portée par l’envie d’être accessible, de former, de transmettre à travers mes vêtements, mon école et des actions socio-culturelles avec des artistes. Actuellement, je suis également concentré sur l’innovation pour transformer des déchets industriels en nouvelles fibres textiles. »
Un nouveau territoire d’engagement à conquérir.

Kitesy Martin Studio – Prix Accessoires Bijoux

Kitesy Martin Studio
Kitesy Martin Studio - Prix Accessoires Bijoux
Kitesy Martin Studio

Avant de lancer sa marque en 2018, Kitesy Martin, n’avait jamais travaillé dans l’univers du bijou. Passée par l’ENSAAMA et les Arts Décoratifs de Paris (ENSAD), elle a longtemps été designer vêtements et accessoires dans de grandes maisons comme Lacoste, Balmain, Balenciaga, Vuitton… C’est au sein de ces structures, qu’elle s’intéresse à toutes les fournitures, breloques,
chaînes… inutilisées voire oubliées. « C’est à partir d’elles que j’ai construit ma marque : je voulais créer avec l’existant. Bien sûr, depuis, j’ai évolué car en intégrant les Ateliers de Paris, j’ai pu prendre le temps d’expérimenter d’autres pistes. Mais cet ADN est toujours là, notamment avec les mousquetons, que nous combinons de façon étonnante avec du cristal ou des cordons. J’aime imaginer des associations inattendues, trouver de nouveaux équilibres. »
Le Prix est, aux yeux de la quadragénaire une magnifique reconnaissance, une validation de son travail par le milieu de la création et un encouragement.
« Il vient conforter une belle dynamique. En effet, nous déménageons dans de nouveaux locaux près de la Place Léon Blum à Paris et depuis cette année, nous avons pu passer à la production en séries en rachetant des stocks dormants chez des fournisseurs et en ne nous contentant plus de pièces vintage trouvées chez des particuliers. Notre dernière collection a ainsi
déjà séduit pas mal d’acheteurs de grands magasins dans le monde et nous attendons les confirmations.
» Pas de doute, pour Kitesy Martin, toutes les étoiles sont en train de s’aligner.

Phileo – Prix Accessoires

Phileo - Prix Accessoires
Phileo
Phileo - Prix Accessoires
Phileo

« J’avais un deal avec mon lycée« , raconte Philéo Landowski. « Comme je ne venais pas trop en classe et pour ne pas déranger les autres élèves, j’ai eu droit à des conventions pour faire des stages. C’est comme ça que j’ai pu découvrir la mode et intégrer Céline en 2017, à l’époque où Phoebe Philo était directrice artistique. Je suis passé au studio, à la chaîne et trame… J’ai essayé de tout comprendre du fonctionnement d’une marque de mode. Et puis j’ai fait mon propre chemin. » Car Philéo se découvre un penchant pour la chaussure. Il sait qu’il aime l’objet, son aspect statique, qu’il est moins fait pour le mouvement.
Il planche donc sur des modèles de souliers et crée sa marque Philéo en 2019 : « ma marque c’est finalement mon école ». Une bonne école car Adrian Joffe, président de Comme des Garçons, remarque son travail et décide de le distribuer chez Dover Street Market. « Ils m’ont également beaucoup soutenu avec leur incubateur et m’accompagnent encore aujourd’hui notamment pour la logistique », souligne ce jeune homme de 22 ans dont les collections sont aujourd’hui présentes dans une quarantaine de magasins dans le monde, qui signe chaque saison des collaborations avec Comme des Garçons et désormais avec Salomon ou encore Louis Gabriel Nouchi.
« J’ai une approche structurelle du produit, poursuit-il. J’aime prendre un archétype, une chaussure très identitaire et l’emmener ailleurs dans sa forme, son volume tout en la rendant plus confortable. » Largement plébiscité à l’étranger, notamment en Asie, Philéo se réjouit d’être reconnu en France grâce à ce Prix. En ce moment charnière pour sa structure, ce soutien va également lui permettre de structurer son équipe.

Catégorie DESIGN

Wendy Andreu – Prix Révélation

Wendy Andreu - Prix Révélation
Wendy Andreu
Wendy Andreu - Prix Révélation
Wendy Andreu

Voilà déjà 10 ans que Wendy Andreu travaille sur un textile ni tricoté, ni tissé mais collé qui ne nécessite aucun patronage, aucune couture, se prête à la 2D comme à la 3D, se moule et permet ainsi d’éviter toute perte de matière. Une innovation qui illustre la démarche de cette designeuse de 33 ans, diplômée de l’École Boulle en métal et de la Design Academy Eindhoven où elle a suivi une formation plus conceptuelle. « Je n’ai jamais appris à travailler le tissu, j’ai dû contourner mon manque de savoir-faire en utilisant, notamment des outils inattendus souvent importés d’autres métiers : couteaux de jardinier, peignes
à chien… Mes deux cursus m’ont permis d’aller vers la nouveauté, au-delà de l’existant, en appréhendant les gestes artisanaux à travers la recherche, en repensant ces techniques immuables par le prisme de l’innovation.
»
Sa démarche a déjà attiré l’attention du Cirva (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) au sein duquel, elle est en résidence pour deux ans. Elle se rend ainsi cinq semaines par an à Marseille pour réfléchir à un autre projet proche de celui sur le textile : comment produire des objets en verre à partir de déchets industriels et comment éviter les pertes dans les processus de fabrication. Le moule est au centre de ses avancées : « c’est un instrument que j’ai appréhendé durant mes études : sa conception, sa géométrie variable afin de démouler des pièces variées. » Celle qui vient d’être approchée par l’École Boulle pour enseigner et transmettre son expérience, « c’est la première fois que je vais passer un entretien d’embauche » – se réjouit de ce Prix qui va soutenir son développement et lui apporter de la sérénité.

Marlène Huissoud – Prix Engagement

Marlène Huissoud
Marlène Huissoud
Marlène Huissoud - Prix Engagement
Marlène Huissoud

« J’ai grandi dans une famille d’apiculteurs dans les Alpes, en pleine nature. Je me suis, très jeune, nourrie de cet environnement et il m’a évidemment marqué », insiste Marlène Huissoud, 34 ans. C’est forte de ce bagage qu’elle intègre les Beaux-Arts de Lyon puis la Saint Martin’s School à Londres, son rêve. « C’est un endroit parfait pour faire du design expérimental, du biodesign, de l’innovation. » Son master en poche, elle ouvre immédiatement son studio.
Tout s’enchaîne alors très vite : commandes privées, expositions, prix… mais comme elle aime le dire : « son principal client reste l’insecte. Je cherche à lui donner une voix, à souligner sa présence dans le monde. » Création d’habitats pour les pollinisateurs, recherches sur les déchets d’insectes et leurs usages, elle célèbre leur existence. « Un travail de fourmi car il faut passer des heures à agrandir l’échelle pour leur donner de la visibilité. »
Musées et institutions ont déjà acquis ses oeuvres mais il lui manquait une reconnaissance, peut-être plus grand public, plus globale, que lui apporte le Prix. Et si elle est célébrée à Londres, elle l’est moins à Paris, la ville où elle travaille. « En me présentant, j’avais peur d’avoir une approche trop expérimentale mais je pense que le jury a vu en moi un véritable engagement, loin du greenwashing très tendance. »
C’est vrai que cette approche est surprenante et la fusion entre art et nature prend une dimension particulière qui va au delà de l’utilisation de matière naturelle. C’est une démarche impliquée à laquelle on n’est pas habitué à être confronté. Mais sa démarche est très intéressante et correspond très bien à un Prix d’Engagement.

Catégorie Métiers d’Arts

Anthonin Mongin – Prix Révélation

Anthonin Mongin
Anthonin Mongin

L’objectif d’Antonin Mongin : faire entrer son savoir-faire unique sur la liste officielle des métiers d’art. « Ce Prix va m’aider à faire reconnaître mon travail sur les cheveux, à lui apporter une visibilité ». Ce Docteur en design de 31 ans s’est plongé dans l’histoire de l’usage des cheveux. « Au xixe siècle, les bijoux sentimentaux en cheveux étaient monnaie courante. Une pratique dont les racines remontent au xviiie siècle et qui s’est endormie en Occident au xxe.
Cela consistait à aller voir un artiste spécialisé avec des mèches d’un proche ou de soi-même afin qu’il réalise avec cette matière, un accessoire ou un tableau. À l’époque, la photo n’existait pas et cela permettait de conserver un souvenir. « J’ai
fait renaître cette pratique, car il me semble qu’à l’ère du numérique, le cheveu coupé est, plus que jamais, porteur de valeurs sentimentales
. » Attention ! Antonin n’a rien d’un perruquier. Diplômé des Arts Décoratifs (ENSAD) en design textile, il insiste sur le fait qu’il transforme sa matière première en matériau, en somme, en textile, avec des méthodes assimilées durant ses études ou qu’il a mises au point. Et tandis que de plus en plus de particuliers lui passent commande et qu’il collabore avec de nombreuses maisons de luxe adaptant parfois ses techniques à d’autres fibres comme le crin de cheval ou le raphia, il ne cesse de chercher et d’appliquer ses connaissances et expériences à d’autres terrains de création et d’inventions.
Il est ainsi actuellement en train de développer une fausse fourrure 100 % végétale, alternative à la traditionnelle fabriquée à base de plastique. « Ce Prix va me permettre de réaliser les tests de conformité, de faire homologuer et certifier la viabilité de cette fausse fourrure auprès d’un laboratoire indépendant ». De quoi rendre le futur plus doux.

Atelier Sumbiosis – Prix Engagement

Atelier Sumbiosis - Prix Engagement
Atelier Sumbiosis
Atelier Sumbiosis - Prix Engagement
Atelier Sumbiosis

La passion habite Tony Jouanneau. Designer produit diplômé de l’ESAD Orléans, formé à l’ennoblissement textile dans l’atelier de Tzuri Gueta et qui, pour développer des chimies propres dans ce domaine, a rejoint, en 2016, l’ENSCI–
Les Ateliers dans le cadre d’un parcours sur l’écoconception, le biodesign et la biofabrication, est ainsi sur de nombreux terrains pour chercher, créer et transmettre. Ce sont d’ailleurs les trois axes d’activité de son Atelier Sumbiosis
qui a vu officiellement le jour en 2018.
Un nom, sans aucun doute, inspiré de son domaine de recherche de prédilection : le phénomène de symbiose dans le vivant.
« Dès ma sortie de l’ENSCI, mes avancées ont été très bien accueillies, explique le chercheurcréateur de 39 ans. Cela a engendré de nombreux partenariats : je travaille avec Marie Albéric à la Sorbonne Université sur des colorants textiles issus des squelettes et épines d’une certaine espèce d’oursins invasifs, j’ai effectué une résidence au Japon à la Villa Kujoyama où j’ai fait dialoguer artisanat et innovation. Je combine également, à travers une collaboration avec l’artisane Harumi Sugiura, la coloration végétale au plissage…», explique Tony qui a bien d’autres projets en cours comme créer une matériauthèque durable.
« La recherche c’est avant tout chercher des financements ! Ce Prix et sa dotation vont donc me servir à concrétiser des chantiers comme l’achat d’une cuve spécifique fabriquée en Turquie pour développer une collection d’objets à travers la technique ancestrale de la marmarbrure habituellement destinée au papier et à la restauration de livres. »

Le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art (BDMMA) met en oeuvre la politique de la Ville de Paris en faveur des métiers de création.

Ce bureau a été créé en 2006. On se souvient des 10 ans de ce bureau, qui portait alors le nom de l’incubateur actuel, les Ateliers de Paris et qui continue d’accompagner les professionnels du design, de la mode et des métiers d’art dans les nombreuses étapes de développement de leurs activités grâce à différents dispositifs.
Les Grands Prix de la Création assurent la reconnaissance et le soutien de la Ville de Paris aux professionnels des métiers de création. Afin de répondre à sa mission d’animation et de soutien à la filière, le BDMMA , nouveau nom de cet organisme, travaille en étroite collaboration avec les associations et les écoles d’arts appliqués, et participe à tous les grands événements du secteur. Depuis 2017, il met en lumière les commerçants, artisans et créateurs produisant sur le territoire parisien grâce au Label Fabriqué à Paris.
La Ville et les partenaires associés, offrent, au delà de la visibilité, une dotation de 18 000 euros aux lauréats. Chaque prix est doté de 8 000 euros par la Ville de Paris et enrichi via le Fonds pour les Ateliers de Paris par des partenaires privés : ADC, ESMOD, Fédération Française du Prêtà- Porter Féminin, Francéclat, Groupe Galeries Lafayette, Groupe Galia, Roger Pradier et Victoire.
Outre la dotation, les lauréats bénéficieront d’une visibilité offerte par les partenaires médias et associés : AD Magazine, Alliance France Design, Beau Magazine, Campus MaNa, Collectible, Eyes on Talents, Fashion Network, FORMAE, Gazette Drouot, GOODMOODS, Gestes, IDEAT, Intramuros, Ipocamp, Maison&Objet, MODEM, Palais Galliera, Paris Design Week, PAUL.E, Première Classe, Process Magazine, The Good Goods et Silhouette.

L’incubateur du BDMMA, les Ateliers de Paris hébergent et accompagnent les porteurs de projets durant deux ans en vue de la consolidation de leur entreprise. Il offre des formations en gestion, stratégie marketing, communication à l’ensemble des professionnels franciliens. On a souvent le plaisir d’y découvrir des approches design en mode qui sont créatives et avec des approches éco-responsables, comme les créations colorées de 2 Mai et les coupes unisexes aux couleurs plus sobres de Ceucle.