La jeune artiste française Jeanne Vicérial dévoile à la Galerie Templon l’aboutissement de deux années de réflexion autour de la métamorphose. ​
Avec « Nymphose », Jeanne Vicérial investit l’espace historique de la rue Beaubourg de ses « présences », grandes sculptures de fil noir, crocheté ou lissé, si caractéristiques de sa pratique. ​L’exposition est une ode à la mutation sous toutes ses facettes. ​ Jeanne Vicérial la dévoile sous la forme d’éveil de la matière, comme dans l’œuvre-hommage à Pierre Soulages où le fil Outrenoir bien tendu sur le tableau s’écoule soudainement en vagues vers le sol. Elle la montre comme création artistique, à travers un processus d’exploration et d’expérimentation, de celui qui précède l’œuvre naissante, ou encore sous forme de gestation. ​

l'art du textile par Jeanne Vicérial

Une chapelle silencieuse pour apprécier ces métamorphoses

Dans la grande pièce de cette Galerie Templon, qui représente l’artiste depuis 2021, transformée en chambre intime ou chapelle sacrée, couverte de noir et aux lumières tamisées, des présences regardent le visiteur, silencieuses. ​ Au milieu d’une étreinte amoureuse, en plein accouchement ou au crépuscule de leur vie, elles semblent comme prises au cœur d’une transition. ​Tel un moment en suspens, Jeanne Vicérial tente de capturer la mue qui précède la (re)naissance de ces êtres inclassables, ces nymphes surnaturelles, mi-végétales, mi-animales. ​
« Notre environnement regorge de ces métamorphoses », explique-t-elle, « devant mes yeux, mon fil se transforme en cocon, duquel émerge une sculpture. ​ Tout est transformation. ​ »

l'art du textile par Jeanne Vicérial
Jeanne Vicerial à la Galerie Templon
Jeanne Vicérial à la Galerie Templon
Jeanne Vicerial à la Galerie Templon
l'art du textile par Jeanne Vicérial
Jeanne Vicerial à la Galerie Templon
Jeanne Vicérial à la Galerie Templon
Jeanne Vicerial à la Galerie Templon

Il y a des personnages à découvrir, des objets, des sculptures dotées d’esprit qui inciteraient à se recueillir dans cette ambiance particulière, dans la grande salle de la Galerie, au fond de la cour.

Une artiste textile hors-normes

Née en 1991, Jeanne Vicérial vit et travaille à Paris. ​ Après des études de costumière puis un Master en Design vêtement à l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2015, elle devient en 2019 titulaire d’un doctorat SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche), la première en France. ​ Elle approfondit cette recherche en questionnant la dichotomie prêt-à-porter/sur-mesure et s’engage parallèlement dans une démarche artistique qui la pousse à fonder le studio de recherche et de création Clinique Vestimentaire. ​Au-delà de ses créations personnelles, elle initie de nombreuses collaborations avec des artistes d’horizons divers. ​
Ses oeuvres sont très largement exposées dans les musées en France et à l’étranger. En 2024, elle était invitée à exposer en dialogue avec les toiles de Pierre Soulages au Musée Soulages de Rodez.

Dans l’exposition parisienne « Nymphose », on peut remarquer l’usage du fil noir, crocheté ou lissé, caractéristique de la pratique de l’artiste, mais aussi du cuivre et laiton doré à l’or fin, comme mentionné pour l’œuvre « Présence amnios, 2025 ». ​
J’avais pu découvrir ses créations, il y a longtemps déjà, c’était en 2015, sans deviner néanmoins le parcours étonnant de cette artiste. J’avais pu en effet assister au défilé à l’ENSAD, ou toute une belle promotion de designer textile prenait son envol, comme en dehors de Jeanne Vicerial, Clara Daguin et sa maitrise de la lumière ou Jennifer Chambaret et sa maitrise de la fluidité.
Le travail de Jeanne Vicerial fait un peu résonnance dans mon esprit, par ce pas de coté artistique avec celui d’un autre artiste de la maille, Xavier Brisoux, rencontré à Révélations et dont vous pourrez découvrir le travail lors de l’événement REVELER chez Heureux les Curieux jusqu’au 7 juillet.

L’Ouest de la France n’est pas oublié

Du 19 juin au 7 septembre 2025, dans le cadre du parcours « Le Voyage à Nantes », le travail de Jeanne Vicerial sera présenté en dialogue avec un texte de la philosophe et écrivaine française Claire Marin au Lieu Unique à Nantes. ​Comme le présente le journal Ouest France, l’exposition In silentio est l’histoire d’une rencontre, entre la plasticienne tisseuse Jeanne Vicerial et l’autrice philosophe Claire Marin. Elles nous invitent à explorer le secret et les murmures, les chuchotements, les paroles intérieures que produit le silence.

📍TEMPLON – Jeanne Vicérial – Nymphose ​ – 17 mai – 19 juillet 2025 – ​PARIS 30 rue Beaubourg 75003 Paris, France – entrée libre
📍 Nantes – Lieu Unique – Jusqu’au 31 août, tous les jours sauf le lundi de 14 h à 19 h (puis de 12 h à 19 h à partir du 28 juin) au Lieu Unique, quai Ferdinand-Favre à Nantes (busway ligne 4), entrée libre.


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