Séville, son patrimoine, les plages ensoleillée d’Andalousie, la belle de Cadix si proche, ses club de football, la mer Méditerranée et ……l’algue invasive. Pour mettre cette pollution maritime envahissante hors jeux, le Betis de Séville, club de football du sud de l’Espagne a décidé que fouler les pelouses c’était bien, mais que plonger dans l’eau était encore mieux. Le club a fait appel à des partenaires, notamment Pyratex, pour mobiliser les foules contre cette pollution maritime.
Entre algue invasive et plastique rejeté quotidiennement, les mers et océans souffrent
La Méditerranée est touchée par ce fléau de la pollution qui prend de nombreuses formes, mais dont on peut faire ressortir celle des algues invasives et celle du plastique. Une algue invasive originaire du Pacifique Nord et qui porte le nom délicat de Rugulopteryx okamurae s’est invitée sur les cotes de la Méditerranée, par l’intermédiaire des « eaux de ballast des navires marchands » comme l’explique La biologiste marine Candela Sanchez Atienzar à l’AFP.
Le problème n’est pas que présent sur la cote espagnole. Cette algue invasive est par ailleurs aussi présente dans les eaux marseillaises depuis 2016 en raison de l’imprudence de l’homme. Cette algue s’est en effet rapidement répandue en Méditerranée, impactant la biodiversité, la pêche et le tourisme et s’avérant coûteuse à éliminer.
Un maillot de foot pour mobiliser les esprits et les acteurs
C’est le club de football de la Liga espagnole le Real Betis qui a lancé à travers sa fondation Forever Green, une plateforme de durabilité environnementale lancée pour impliquer le monde dans la lutte contre le changement climatique à travers le football, un nouveau maillot fabriqué à partir de cette algue invasive pour sensibiliser à la crise écologique sur la côte andalouse. Le maillot est fabriqué en associant un tissu en plastique recyclé provenant de l’océan ainsi qu’un tissu créé à partir de ces algues brunes.
Rafael Muela Pastor, directeur de la fondation sociale de Betis, a déclaré que c’était une bonne occasion de sensibiliser le public au problème. « Des nouvelles nous parvenaient selon lesquelles les algues asiatiques invasives causaient de nombreux problèmes dans tous les secteurs de la région« , a-t-il déclaré à l’AFP. « Nous avons voulu profiter de cette situation d’une manière ou d’une autre pour attirer l’attention sur l’importance de prendre soin de nos océans et de nos mers. »
Le Betis, qui a présenté le maillot à Tarifa, une ville particulièrement touchée par le problème, l’a porté lors d’un match qui s’est tenu le 16 février contre la Real Sociedad en Liga. « La présence d’algues invasives sur nos côtes détruit notre écosystème », a écrit Betis dans un message sur les réseaux sociaux. « Pour y faire face, le premier kit réalisé avec des fibres créées à partir de ces algues est né. » À Tarifa, la collecte de ce type d’organismes a quadruplé en un an seulement, une tâche coûteuse qui devient de plus en plus irréalisable pour ces communes côtières et c’est sous le slogan « Sans bleu, il n’y a pas de vert », que la plateforme Forever Green du Club lance une campagne de sensibilisation à cet enjeu environnemental.
À travers cette action, le club verdiblanco démontre une fois de plus son engagement en faveur de la préservation de l’environnement avec l’aide de deux experts marins : Félix López Figueroa, professeur d’écologie et directeur de l’Institut andalou de biotechnologie et de développement bleu de l’Université de Malaga et Sofía Tristancho, biologiste spécialisée dans les algues Rugulopteryx et co-fondatrice de Futuralga, qui ont expliqué aux médias les causes de ce conflit écologique et ses graves conséquences pour la planète.
Forever Green, la plateforme de durabilité environnementale du club, existe depuis plus de 4 ans désormais afin d’impliquer le monde dans la lutte contre le changement climatique à travers le football, sport admiré tout autour du globe. Cet effort, qui a fait du Real Betis l’un des clubs de football leaders dans ce domaine, lui vaut d’être reconnu comme le deuxième club de football le plus durable d’Europe et le plus durable de la Liga, selon le cabinet de conseil international indépendant Brand Finance.
Une innovation possible grâce aux expertises de Pyratex
Pas étonnant donc que le Real Betis et Hummel associés au réseau Parley for the Oceans se soient rapprochés de la l’entreprise de tissus innovants Pyratex pour créer cet équipement de football particulier, le premier fabriqué à partir de fibres textiles dérivées d’algues, en plus du plastiques recyclés récupérés dans l’océan et de pulpe de bois. Cette démarche écologique permet de présenter un maillot de sport qui est non seulement fonctionnel, mais qui raconte également une histoire et montre qu’il existe des solutions innovantes dans le monde du textile.
Le tissu est fabriqué à partir d’un mélange unique de polyester recyclé Parley Ocean Plastic®️, de Tencel et de SEACELL, une fibre dérivée d’algues. Ce maillot créé spécifiquement pour le Real Betis Balompié (nom oficiel du club) , a été tricoté en Espagne, fabriqué localement également par Hummel (équipementier de sport) grâce à cette collaboration entre l’entreprise de vêtements de sport Hummel et Pyratex, la start-up espagnole fournisseur de matériaux de nouvelle génération ,
Pyratex n’en est pas à ses premiers pas sur le chemin de la fibre textile innovante. L’entreprise a développé de nombreuses fibres qui font le bonheur de marques qui veulent changer les choses dans le monde textile. Sa cellule de R&D avait déjà travaillé sur les algues et l’entreprise sait exploiter des ressources que l’on peut prendre dans un premiers pour des déchets, comme ceux issus de l’agroalimentaire, mais qui se révèlent finalement de nouvelles ressources, sans avoir à puiser dans les réserves de notre planète. L’entreprise a ajouté à son catalogue les fils recyclés et la maille.
La start-up basée à Madrid est un fournisseur de matériaux durables pour des marques telles qu’Adolfo Domínguez, Dior homme (collaboration pour la capsule Lewis Hamilton), Camper et Loewe, Mara Hoffmann, ETAM, Asics ou encore Bobo Choses. Elle est établie en Europe et également au Mexique pour mieux servir ses clients américains.
Dirigée par Regina Polanco, la société a clôturé un tour de financement en 2024 et a construit des partenariats étroits avec des marques en Europe et en Asie. Pour avoir le plaisir de la croiser depuis des années et l’avoir vue grandir, on souhaite que son catalogue de matériaux durables et innovants continue à se développer afin de rendre la mode plus vertueuse et plus agile.
Pendant ce temps, alors que certains innovent, d’autres filent un mauvais coton.
On ajoutera sur le sujet brulant de la pollution et de l’économie circulaire, aux initiatives de Pyratex, celle de SAO Textile, qui a monté son business sur le principe du Filet au Fil (transformation des vieux filets de pêche en fil) afin de développer de nouveaux axes en économie circulaire.
L’algue est une matière sur laquelle de nombreuses personnes et entreprises se penchent quelquesoit le coté des Pyrénées que l’on regarde. A cet égard le livre de Vincent Doumeizel, la révolution par les algues est très intéressant. On a vu récemment au salon de l’agriculture de Paris, des exemples des usages permis par cette nouvelle matière.
On constatera que pendant que ces jeunes structures innovent en France ou en Espagne, l’homme politique français a plutôt la capacité de mettre un but contre son camp, pour garder l’analogie avec le football et va s’assoir sur les genoux des dirigeants de la fast fashion chinoise pour les caliner dans le sens du poil (qui est bien sûr en fil de polyester).
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