Abandonner l’achat de vêtements neufs et privilégier ceux de seconde main, voila l’initiative d’Oxfam au Royaume Uni. Le mois de septembre qui est traditionnellement celui ou se déroule les Fashion Week en Europe est un bon moment pour sensibiliser l’opinion sur le coût que la mode fait porter à l’environnement. Les Britanniques sont invités à ne pas acheter de vêtements neufs pendant un mois, ce qui est un geste sensé, afin d’inciter le consommateur à privilégier les vêtements de seconde main ou l’upcycling. Dans cette même veine, les suédois se sont posés la question de l’impact de la mode et ont décidé d’annuler leurs défilés lors de leur dernière Fashion Week. Et à priori ce n’est pas Greta qui l’a demandé. On entendra sans doute les ricanements de la parisienne bobo, attablée à une terrasse ensoleillée, qui dira en se penchant vers sa copine en tenant son Spritz à la main, « Ah bon, ils ont une Fashion Week en suède ? je croyais qu’il ne faisait que des Krispolls ! »

Le problème du textile vient aussi qu’à la base ce secteur à un rôle important à jouer. Il faut habiller plus de 8 milliards d’humains qui achètent en moyenne 28 vêtements par an dont 12 ne seront jamais porté. Ce sont les chiffres d‘Oxfam présentés par Marc Beaugé, chroniqueur mode de Quotidien.

mode- textile
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Ces comportements assène un rude coup à l’environnement. En plus des chiffres présentés par Oxfam, Europe 1 énonce les propos d’Emmanuel Macron qui a communiqué des chiffres avant le G7. Le textile, a-t-il dit, « c’est un tiers de la pollution plastique de nos océans. Il représente 8% des émissions mondiale de C02, ce qui représente deux fois plus que l’avion. Ce sont les microfibres de nos vêtements synthétiques qui se décomposent et terminent dans les océans ».

Oxfam- textile

Les Fashion Tech Days qui auront lieu le 25 septembre à Roubaix porteront d’ailleurs sur les différentes solutions pour limiter cet impact négatif qui doit nous amener à prendre des mesures autres que celles comprises dans le Fashion Pacte présenté à ce même G7.
Cela ne va pas arranger les affaires d’un secteur qui semble ressentir un certain ralentissement, mais c’est l’occasion de découvrir des marques comme Chaussettes Orphelines, Super Marché, Les Récupérables, Au Juste ou encore Hopaal (ces 2 dernières marques pour leurs gamme de pulls) qui travaillent avec des tissus déjà existants ou du fil recyclé. Ces modèles ne consomment pas de nouvelles ressources issues de notre pauvre terre qui a du mal à trouver son souffle, même si celui du récent Dorian a eu tendance à montrer le contraire.

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En France, aussi il y a des initiatives à souligner. En plus des marques citées plus haut, celles des marques qui appartiennent à la plate forme Slow We Are ou Une autre Mode est Possible, on peut également saluer le Tour de France de Rien de Neuf. Ce défi , soutenu par la Maif, mais aussi Madjouline Sbai, déjà présentée dans ce blog, a comme objectif de montrer qu’en consommant moins de neuf, on réduit son impact négatif sur la planète : extraction des ressources, transport intercontinental, consommation d’énergie. Chacun peut donc désormais choisir son assise. Sur un siège au premier rang d’un défilé ou à un atelier DIY, troc party, ventes d’occasion, repair’cafés qui font partie des alternatives au neuf. On peut aussi signaler l’initiative de Patagonia, marque californienne, qui a décidé de fermer ses 107 magasins dans le monde les 20 et 27 septembre prochains afin d’encourager ses employés à participer à la grève pour le climat. Il ne s’agit pas de fermer une semaine, juste 2 jours. Mais l’action risque quand même de rester dans les esprits et n’étonne pas quand on connait la caractère engagé de cette marque d’outdoor.