Si la discrétion fait parti du mode de vie suisse, Robert Piguet en fut un digne exemple. Ce n’est pas, parce qu’il créa sa première maison de couture rue du Cirque à Paris, qu’il a fait le clown sur la planète mode. Si son aura est moins importante que celles de certains de ces commensaux, ce n’est pas parce que son talent était plus discret, mais plutôt sa nature qui l’était. Il était attiré par l’éloge de la simplicité (peut être aussi l’expérience de la guerre). Christian Dior qui a débuté chez lui après avoir fermé sa galerie de tableaux, a reconnu qu’à ses cotés, il a appris à « supprimer ». « Piguet savait qu’il n’y a d’élégance que dans la simplicité et me l’apprenait. Je lui dois beaucoup«
Personnalité des années 40/50 et acteur du Fashion Mix
Un discret hommage involontaire et non programmé lui est finalement rendu au cours de ces dernières années. La parution de cet ouvrage, poursuit cette reconnaissance. Elle a émergé par sa présence lors de l’exposition de la mode des années 50 au Palais Galliera fin 2014, et bien sûr à celle de la passionnante exposition Fashion Mix fin 2014, prolongée en 2015. Il avait toute sa place au coté de ces créateurs étrangers qui ont fait comme lui de la place de Paris une grande place de la mode. Robert Piguet était suisse, et de ce pays que l’on admire souvent pour d’autres raisons (financière ou technologiques) il en reste une personnalité atypique.
On peut lui reconnaître également un sens de la transmission. Christian Dior a débuté ses 3 premières années chez lui. Hubert de Givenchy (qui signe la préface) à fait ses premier pas chez Robert Piguet qui l’avait pris pour le seconder. Del Castillo, qui fit de belles années chez Lanvin et Marc Bohan qui lui aussi trouva son firmament chez Dior, sont passé par cette maison du Rond Point des Champs Elysées.
L’histoire retiendra également que lorsqu’il fut contrait de fermer sa maison de Haute Couture pour des raisons de maladie, la moitié du produit de la vente fut reversé à ses salariés. Il appartient aussi à ce groupe des 5 ( il faut que je retrouve les noms 😉 qui conçurent une sorte de GIE, et ont organisé des défilés en province, vers la fin des années 40, avec des modèles plus simples que ceux vendus aux riches étrangères séjournant à Paris. Grâce à ce groupe des 5 de la mode, le prêt à porter venait de naître.
Le livre est disponible chez Amazon, à la Fnac, et pour les parisiens chez votre libraire habituel grâce au site Parislibraires.
Pour les amoureux des parfums, beaucoup connaissent ou on entendu parler de Fracas et Bandit ( imaginés notamment avec Germaine Cellier) dont la profondeur et le caractère en font encore de nos jours des fragrances extraordinaires. Ils vont à ravir aux femmes… mais pas à toutes 😉
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[…] Première biographie consacrée à Robert Piguet, grand couturier des années 40 et 50, né en Suisse, et qui créa sa maison de Haute Couture à Paris […]