Le designer Henrik Vibskov est danois. Ne vous attendez pas pour autant à voir une mode qui tend vers l’épure et ce sens du design qui fait des produits nordiques, ligne douce, matière brute, un bel exemple de sobriété passe partout. L’individu s’est formé au Central St Martins, la plus que réputée école de design de Londres. Henrik Vibskov a bien assimilé cet enseignement global et chacun de ses shows est une performance associant défilé de mode et installation scénique.
La collection SS/18 est associée à une réflexion sur la manière dont nous dormons. C’est un sujet sensible et très personnel. La séparation entre le rêve et le monde extérieur n’est pas si formelle alors qu’ images, idées, émotions et sensations prennent possession de notre esprit pendant la phase de sommeil. Les cauchemars et les rêves peuvent être des histoires, flamboyantes, illogiques, étranges, voire carrément surréalistes, inspirées par la réalité d’un vécu récent. Que se passe t’il sur l’écran noir de mes nuits blanches comme le chantait Claude Nougaro ? Le sommeil peut arriver dans des endroits non conventionnels (comme lors d’un spectacle d’Henrik Vibskov apparemment), mais également générer visions nocturnes, ou à contrario insomnies. Il semble pourtant difficile de s’assoupir pendant un défilé du créateur danois car l’attention doit rester à son paroxysme devant la multitude de formes, motifs, silhouettes que propose le designer, souvent accueilli dans des musées.
Coupe ample, tissu imprimé de couleurs vives, motif expressif, composition graphique, forment un vestiaire pour un homme contemporain, qui peut être emprunté par sa compagne. Une construction colorée qui laisse respirer grâce à des pièces plus sobres, dans des formes amples qui autorisent une grande liberté aux mouvement du corps. Pendant que la Team Vibs, toujours active, met en place les derniers détails du décors, que les sacs de couchages multicolores se déroulent, nos pensées s’enchaînent déjà comme les pages des livres posés à terre tournées par le souffle du vent dans la cour de l’Ecole de Médecine, pour un joli rêve habillé en Vibskov.

Henrik Vibskov est le seul Designer scandinave sur le programme officiel de la Fashion Week de Paris
Le nom Henrik Vibskov n’est pas seulement associé au monde de la mode, mais une multitude d’univers créatifs, élaborés et révélés lors de chacune de ses collections. Comme créateur de mode Henrik Vibskov a obtenu son diplôme à Central St. Martins en 2001, et il est membre de la Chambre Syndicale de la Mode Masculine, actuellement seul Designer scandinave sur le programme officiel de la Fashion Week de Paris.
Depuis le début de sa carrière, Henrik a souvent été invité à participé à des festivals, des concours et des conférences comme le Festival de Hyères en 2003 et 2004, l’Expo 2005 au Japon, le Noovo Festival 2007 à Santiago de Compostela, le festival d’art LungA en Islande en 2009 et 2010, le festival Notch à Pékin 2009 et la Biennale du Design de Gwangju en Corée du Sud en 2011. Tout au long de sa carrière, Henrik a été récompensé par des prix tels que le Becks Student FuturePrix 2000, Nouveau nom de l’année 2003, Danish Design Council Award 2007, Marque de l’année DANSK Fashion Awards 2008, un prix des Arts danois Fondation en 2009, le prix Söderberg 2011, prix de design renommé, ainsi que le prix du jury au Danish Fashion Awards en 2012. Entre la conception de nouvelles collections deux fois par an et la création des univers qui les accompagnent, Henrik s’adonne à la batterie avec son propre groupe Mountain Yorokobu, signé à Fake Diamond Records, après avoir tourné durant 6 ans avec Trentemøller.
Une Collection FW18 qui bat la contre mesure
La collection FW/18 est inspirée d’une oeuvre d’art de Jan Fabre qui représentait un homme qui mesure les nuages. Le geste poétique de mesurer quelque chose inimaginable a inspiré Henrik Vibskov et il a mis cette idée en échos avec notre monde moderne ou nous sommes devenus obsédés par les nombres, les indices afin de mesurer, analyser, comparer et catégoriser. Les gens dépendent de plus en plus des chiffres pour savoir comment évaluer leurs vies. Nous avons tendance à tous mesurer, taille, hauteur, distance, quantité, temps, intelligence, popularité et même les sentiments. Tout numéroter et classer nous donne l’illusion de pouvoir tout contrôler. Alors Henrik Vibskov délivre son message à travers cette nouvelle collection avec des jeux de formes qui semblent provenir d’un autre système de mesure, des motifs chiffrés pour démontrer cette dictature du chiffre, des découpes audacieuses qui se moquent des échelles et des conventions. Certains des vêtements sont développé en repartant des pièces de la collection antérieure qui ont été remontées alors les mesures originales ont été échangées. Une collection qui garde les codes Vibskov, couleur dynamique mais non criante, forme ample, belle matière, qui montre la créativité de ce créateur indépendant et multidisciplinaire, au style que certains pourrait classifier un peu déjanté. Il y a pourtant des modèles de costumes unis, du denim au coupe ample qui s’intègrent facilement dans un vestiaire contemporain. Apprendre à maîtriser la foison de couleurs de ces collections semble à la portée de chaque homme du 21 ème siècle.
La mise en scène allongeait quinze artistes dans des tenues de travail jaune vif contrôlant manuellement par un balayage régulier les mouvements du corps de jeunes femmes nues allongées sous une toile semi transparente. Ce qui en cette période peut paraître osé, car balayer un corps féminin dénudé doit être marqué du sceau de l’oeuvre d’art pour ne pas s’attirer les critiques des ligues les plus rigoristes.

Les collections sont vendues à travers une sélection rigoureuse de magasins à travers le monde: 10 Corso Como à Milan, Tom Greyhound à Séoul, RA à Anvers, Magasin à Moscou, Club 21 à Singapour et les magasins du designer à Copenhague et New York. Ses collections sont aussi disponibles dans les pays émergents du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est.
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