La rue est discrète, située à quelques encablures de l’église Saint Germain des Près et des cafés littéraires qui ont fait la réputation de cette rive gauche. Dans cette rue discrète, principalement piètonne, [8 rue des Ciseaux – Paris 06] on peut prendre le temps de regarder la vitrine de ce pop-up ou on trouve des marques détentrices d’un savoir-faire maitrisé et responsable.
On peut regarder, mais aussi entrer et discuter avec ces artisans, homme ou femme, qui proposent le fruit de leurs activités, souvent issus d’un parcours dans le monde de la mode et qui aujourd’hui veulent proposer des produits plus artisanaux, plus prémium, fait pour certains d’entre eux à partir de stock de tissus dormants et s’adressant tant à la femme qu’à l’homme.
Dans ce lieu qui a eu une vie multiple, typique de saint Germain des Près, ce fut à ses débuts dans les années 60, une boite de nuit, vous pouvez découvrir les gilets de Laurence Barataud. Imaginés en fonction des idées de Laurence ou réalisés à la demande des clients, c’est un vêtement à la fois décontracté par son style, et tayloring pas son allure. Les touches de couleurs, les associations de tissus, la qualité du montage, qu’imaginent la créatrice font que cette collection est comme une grande famille dans lequel chaque gilet à sa propre personnalité.
Il y a aussi la douce maille de Claudia Paz. Cette jeune femme d’origine Bolivienne, travaille avec des ateliers en Bolivie et propose toute une collection de hauts en maille, faits d’un tricot d’une douceur et d’une légèreté de nuage, car réalisés entièrement en Alpaga. Pour cet été la gamme que propose la créatrice inclut une robe rouge en maille, superbe par sa capacité a accompagner la silhouette féminine par sa légéreté et sa douceur.
La créatrice propose ses modèles conçus en laine d’Alpaga qui est une laine éco-responsable, car l’animal ne détruit pas la végétation et elle est considérée comme hypoallergénique. La jeune femme retourne d’ailleurs dans le courant de l’été 2024 retrouver ses ateliers partenaires, artisans qualifiés de Bolivie, qui peuvent faire vivre leurs familles grâce à cette relation privilégiée, pour imaginer les propositions de la rentrée.
Vous pouvez également vous glisser dans cette veste très particulière qu’est le Kimotto. Inspirée par le kimono et développée par l’atelier de d’Emmanuelle, fondatrice d’Emamotto, un atelier de couture en région parisienne, elle est disponible dans différents tissus d’exception, en série limitée bien sûr et vient de voir s’ajouter quelques modèles d’un bleu aérien pour la collection d’été.
Confortable et élégante, c’est une veste qui ne laisse pas indifférentes les personnes qui vous croiseront quand vous la portez.
L’ atelier de la créatrice comprend une équipe de professionnelles de plus de trente ans d’expérience qui accompagne de jeunes créateurs/créatrices à toutes les étapes du développement des collections, c’est dire que lorsqu’elle décide de produire quelques modèles pour sa propre marque, la confection est parfaite.
On retrouve dans ce lieu en ce printemps 2024, la marque Fanatura qui a la volonté de proposer des t-shirts en cotion bio, labelisé GOTS (Global Organic Textile Standard), fabriqués au Portugal, dans une collection centrée sur cette nature qui doit être désormais au centre de nos réflexions. Le design est travaillé de façon à mettre en avant les premières découvertes de cette nature, faite il y a quelques siècles, par des savants et explorateurs.trices qui partaient à la découverte de notre terre avec bien moins de moyens que ce que permettent nos technologies actuelles.
Cette collection a un style bien à elle, grâce au type de dessin et aux typos utilisées qui mettent en valeur les illustrateurs de grand talent qui ont parcouru le monde pour nous révéler la richesse de sa biodiversité, bien avant l’invention de la photographie. Ils nous laissent des œuvres incroyables de réalisme, des icônes de la nature qui nous invitent à la défendre.
C’est d’ailleurs le but de Fanatura. Rassembler la communauté des fans de la nature pour faire descendre ces merveilles dans la rue, leur redonner vie de manière esthétique et joyeuse.
Comme souvent dans ces endroits ou la consommation de masse ne fait partie de l’esprit du lieu, on peut aller à la rencontre de personnalité qui ont tourné le dos à la mode dite jetable. Ainsi dans ce pop-up on découvre la marque Guiv. Cette marque rejette l’idée que toute les femmes doivent avoir une silhouette standard. La créatrice qui travaille avec des couturières expérimentées propose un service de personnalisation pour sa gamme de jupe, confectionnée dans des étoffes issues de maison de couture. La marque de par sa fabrication locale, est détentrice du label fabriqué en France.
De nombreux accessoires et objets de déco, complétent ces propositions, comme les bijoux de Nevaleen, délicatement monté à la main, inspiré par Venise, la céramique de Gabrielle Arsac et d’autres délicates possibilités comme la maroquinerie Galerie galuchat, les sacs en tissu d’ameublement issu de rideaux de l’hôtel Maurice de selene helios.
Saint Germain des Près comprend plusieurs lieux [les marques y sont présentes jusqu’aux 12 juin] comme celui-ci qui permettent de voir et de comprendre ce qu’apporte le travail de la main et les savoir-faire textile que nous possédons en France, grâce à ses différents créateurs et créatrices qui proposent leurs créations maitrisées, en petite série, fruit d’un artisanat de qualité. Des marques que l’on prend plaisir à croiser sur cette rive gauche, détentrices de trésors cachés, désormais un peu moins.
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