Les statistiques de production de vêtements nous laissent quelquefois perplexes. Une fois oublié les sunlights des défilés, lorsque l’on découvre que Zara met à disposition des consommateurs 6 000 nouvelles références par an, alors que Shein en met 10 000 par jour, oui par jour!!, on comprend mieux la statistique qui montre que globalement chaque français achète 44 nouveaux vêtements chaque année !
Et cette tendance ne va se perdre en quelques jours, quand on voit la file d’attente devant le popup de la marque Shein début mai 2023 en plein Paris, malgré un jour pluvieux.
Pour répondre à cette logique de consommation excessive, il faut un rythme de production nécessaire qui n’est pas vraiment glamour et se révèle peu respectueux de notre environnement.
Comment modérer cette logique industrielle à marche forcée ?
En apportant des solutions de digitalisation au monde du textile, afin que toutes marques, même et surtout les petites, les locales, celles qui maîtrisent leurs savoir-faire et leurs démarches éco-responsables puissent proposer de manière simple et à des prix raisonnables des vêtements de qualité, produit en petite série, voire à la demande et se battre à armes égales face aux géants.
TEKYN met la digitalisation au centre du jeu de la mode durable
TEKYN est justement un de ces acteurs, pas encore assez nombreux, qui veut digitaliser le monde du textile pour y apporter souplesse et réactivité. Entrer dans le fashion world en parlant de digitalisation des process, peut surprendre. Ce terme qui peut sembler un gros mot dans cet univers ou on a envie de faire rimer Kate Moss et Gloss, semble plutôt réservé à l’industrie de l’automobile ou à celle des composants informatiques.
Il n’est pas forcément facile à entendre pour une industrie qui aime à voir briller le nom de son designer dans les magazines de mode, rêve de défiler dans le métaverse, mais préfère pour la réalité du dividende, créer des ateliers dans tous les pays du monde ou le salaire journalier est le plus bas (314 € salaire mensuel du textile en Turquie, autour de 83 € au Bangladesh, 23 € en Ethiopie (Source Statista nov 2022) ).
TEKYN est un de ces acteurs engagés en faveur de la mode durable qui s’est donné pour mission de redessiner l’industrie textile 4.0 pour avoir un impact social, économique et environnemental majeur. Les solutions technologiques qu’ils ont développées sont conçues pour apporter l’agilité, la transparence et la compétitivité nécessaires à une production durable c’est-à-dire raisonnée et relocalisée.
Un éventail de possibilités pour une mode relocalisée, adaptée à la demande, préservant les ressources de notre planète
TEKYN se développe sur un marché qui a quand même une pyramide très écrasée. En effet hormis les grands donneurs d’ordres, la grande majorité des acteurs dans l’industrie textile sont des acteurs de petites tailles, à savoir des entreprises de moins de 20 salariés. C’est à eux que TEKYN s’adresse en priorité et qu’il veut accompagner pour qu’ils puissent être plus performants, plus transparents et plus responsables. C’est aussi une manière de promouvoir une production qui colle au plus près de la demande et aller vers une solution qui autorise une offre plus personnalisée.
Cette digitalisation, gage de compétitivité et d’agilité, permet d’optimiser la chaîne d’approvisionnement textile de manière à la rendre agile, efficace, transparente.
Les marques clientes, jeunes ou moins jeunes ont donc à leur disposition:
- Une plateforme SaaS (Software as a Service) de gestion collaborative de la chaîne de production textile qui interconnecte les différents métiers présents au sein des marques et des ateliers.
- Cette solution complète, simple d’utilisation et accessible, se décline autour des 3 pans fonctionnels suivants : catalogue et développement produit, passage de commande, pilotage et suivi (de la production et des stocks).
- Cette plateforme n’est pas un ERP ni un PLM. Elle se veut plus simple et ergonomique que ces systèmes souvent pesant que l’on peut trouver chez certaines entreprises déjà équipées, mais elle inclut des fonctionnalités de ce type d’outil, qui permettent de centraliser la data, préciser les plannings et les alertes et couvrir le plus largement possible les besoins des différents métiers interconnectés.
- Elle propose
- Une richesse fonctionnelle (tous les métiers et sur toute la chaîne : du développement produit à la livraison en entrepôt).
- Une véritable collaborativité (espace de partage et co-construction de la chaîne de production entre les différents intervenants).
- Une simplicité de prise en main et d’utilisation : intuitive et sans aucune installation à prévoir (en quelques clics, on accède à son espace une fois le compte créé pour la marque et ses fournisseurs).
- Une accessibilité grâce à des tarifs étudiés pour rendre la solution accessible à tous, même à des petites marques.
- Une évolutivité permanente : cela va de l’amélioration des fonctionnalités existantes de la plateforme Tekyn pour les rendre encore plus intuitives (par exemple des notifications d’alerte sur la gestion des stocks), au développement de nouvelles fonctionnalités (connexion de la plateforme SaaS aux outils existants pour lier les solutions entre elles).
L’autre versant plus proche de la partie production est une ligne de découpe laser connectée 4.0, simple d’utilisation, précise et évolutive pour une optimisation des temps de production.
Cette ligne de découpe monopli est adaptée aussi bien aux productions classiques qu’aux plus innovantes : production à la demande, smart cutting, upcycling…
Cette solution a tout d’une grande, la souplesse en plus !
TEKYN est une sorte de hub dédié à la production textile qui permet grâce à la partie logiciel en mode SaaS et à une ligne de coupe laser 4.0, d’apporter une vraie souplesse de production comme l’explique la Petite Jupe de Prune dans son interview.
Chaque acteur qui se connecte avec ses partenaires au travers de la plateforme web, gagne en agilité et en fiabilité et économise un temps considérable. L’approche humaine est privilégiée en s’attachant à garder l’humain au centre des échanges, ce qui fait que chaque onboarding est personnalisé en fonction du profil de chaque acteur, chaque métier et chaque contexte. La vocation de TEKYN n’est pas d’être une plateforme de sourcing, néanmoins, comme elle est le point central d’un flux de business qui rassemble beaucoup d’acteurs de la mode durable, certaines connexions se font spontanément. Son ambition, en mettant sur pied cette organisation digitalisée et flexible, est de réduire le nombre de pièces produites et non vendues.
C’est ainsi que parmi les marques que j’ai le plaisir de croiser, certaines utilisent TEKYN comme EntoutCas et DanceFiber. TEKYN leur a permis notamment de structurer leurs activités et de pouvoir déléguer des tâches. A leurs niveaux c’est la partie software qui est utilisée et permet une gestion centralisée des données. Elle facilite la coordination des projets de production autour d’un échange d’information (données, fiches produits) pour un cycle de vie du produit optimal et à meilleur coût. Matière, typologie des fils, pour la maille, gestion des stocks, des étiquettes (contenu et production), emballage, toutes ces informations se trouvent gérées au sein de la plateforme digitale, utilisable par un contrat annuel, payable mensuellement, suivant les fonctionnalités utilisées, qui s’enrichissent au fur et à mesure du temps.
Venue du Nord, territoire spécialiste du textile, implantée à Saint Denis, TEKYN continue à tisser sa toile de partenaires; marque, atelier, fournisseur.
Ce sont Pierre de Chanville et Donatien Mourmant qui ont cofondé TEKYN ( “TEK” fait référence aux technologies et “YN” signifie “inside”). Ils ne sont pas issus du sérail de l’industrie textile. Donatien Mourmant a travaillé dans la mise en place de solutions photovoltaïques et Pierre de Chanville a travaillé dans l’industrie automobile avec une forte expertise dans les méthodologies lean qui apportent l’agilité dans les chaînes de production. Ils contribuent ainsi chacun à apporter une nouvelle vision, enrichie par leurs expériences dans d’autres secteurs et portent une même volonté pour changer intégralement de paradigme.
L’entreprise a déjà su séduire le marché en effectuant plusieurs levées de fonds et est accompagnée notamment par BPI France : « L’apport du digital et de l’industrie 4.0 est crucial pour l’avenir de la filière du textile, qui doit faire face à des enjeux écologiques, de relocalisation, et de modèle économique, analyse Anne Villette, directrice d’investissements senior dans l’équipe Industries Culturelles et Créatives de Bpifrance. TEKYN redonne ainsi à nos marques de mode françaises les moyens de leurs développements futurs ».
Elle a noué un partenariat avec le Fashion Green Hub. L’association, qui a lancé les Plateaux Fertiles à Roubaix et à Paris, avant d’autres déploiements, bénéficie de la plateforme TEKYN pour concrétiser le projet TISS’UP. Ce projet vise la valorisation de stocks dormants auprès des membres de Fashion Green Hub. Une partie du projet est physique avec une matériauthèque mise à disposition des membres (Paris et Roubaix), TEKYN apporte la partie digitale pour rendre cette matériauthèque accessible à tous les membres, où qu’ils soient.
Un pas de plus dans sur le chemin de l’innovation technologique avec TEKYN
Selon McKinsey, les entreprises les plus performantes du secteur de la mode peuvent mettre sur le marché un produit en 6 à 8 semaines (moins que le délai classique de 40 semaines habituellement nécessaires pour les entreprises B2C). La mise à l’échelle et l’accélération de cette étape de développement des produits se sont avérées difficiles pour bon nombre des plus grandes entreprises du monde. Le problème qui freine ce processus est l’accumulation des développements produits. Source journel du net 02/2023)
Les solutions de TEKYN donnent la possibilité à tous ses clients d’être dans le haut des standards attendus du marché évoqués ci-dessus par Mac Kinsey. Elles permettent également aux marques de se positionner pour répondre aux souhaits des français en termes d’achat de produit de mode, comme acheter des articles fabriqués en France ou plus éthiques. (voir la dernière étude d’Opinion Way dans la vidéo ci-dessous – 04/2023).
Sans rentrer dans l’histoire ancienne, on peut constater que le Prêt à Porter à connu une vraie progression au début du 20 ème siècle alors que le « sweating system » s’était mis en place et qu’on avait enregistré de vrais progrès technologiques avec les machines à coudre par exemple.
L’expansion de l’industrie de l’habillement dans la seconde moitié du 19e siècle tira enfin profit des innovations technologiques qui avaient déjà transformé une grande partie l’économie. La machine à coudre n’était pas une nouveauté mais elle fut beaucoup améliorée par rapport aux premières versions. Pas moins de 7000 brevets relatifs à cette machine à coudre et à ses accessoires furent enregistrés entre 1842 et 1895. Cette machine, qui revient au goût du jour, s’était généralisée rapidement puisqu’elle est passée de 65 000 unités vendues en 1865 à 850 000 en 1872 aux Etats Unis. Elle a permis d’augmenter considérablement la productivité, avec notamment l’exemple chez Brooks Brothers ou le délai de 6 jours de travail pour un manteau de première qualité cousu main est passé à trois avec la machine à coudre. ( Source : Histoire culturelle de la mode -IFM/Regards)
Aujourd’hui TEKYN poursuit sur cette voie de l’innovation, avec la découpe laser (on est loin de la création du long couteau qui pouvait tailler jusqu’à 18 pièces de tissu à la fois, introduit en 1870 😉 et des innovations digitales qui sont mises en place pour produire de manière plus optimisée et durable, gagner du temps, être plus agile et surtout répondre plus précisément à la demande afin de préserver les ressources naturelles de notre planète.
