Si le bâtiment qui accueillait l’évènement Silk in Lyon, peut faire un peu austère au premier abord, on ne peut pas s’empêcher de lever les yeux aux ciel, une fois à l’intérieur. Si le ciel est visible par les grandes fenêtres, c’est surtout les superbes plafonds ouvragés de ce Palais de la Bourse qui attirent l’oeil.
Attention néanmoins à ne pas passer à coté des vraies valeurs à découvrir dans ce palais, les yeux arrimés aux décorations murales et aux plafonds, car c’est bien dans les salles, qu’ils y avaient des sujets d’intêrets forts et d’émerveillement avec les exposants et leurs créations, les conférences proposées, jusqu’aux rouleaux de tissus de soie, bien sûr, qui proposaient la douceur de leurs matières à nos doigts.
Silk in Lyon, une belle histoire de savoir-faire
Historiquement reconnue comme la capitale mondiale de la soie, Lyon a su préserver cet héritage au fil des ans. Et si aujourd’hui d’autres métropoles attirent aussi la lumière, la ville est toujours considérée comme une place forte de cette fibre naturelle. C’est pour cette raison que Silk in Lyon a choisi de la mettre en avant lors de la cinquième édition de ce festival de la soie désormais incontournable.
A une encablure de Paris, le TGV vous emmène à Lyon comme un RER qui aurait ingurgité quelques vitamines, jusqu’au coeur de la vieille ville, pour un moment de découverte de ce monde de la soie.
Première région textile de France, Auvergne-Rhône-Alpes concentre 29 % des entreprises nationales et 27 % des emplois de la filière. La soie, de son côté, conserve une place importante de cette industrie textile avec 40 entreprises et 2 000 emplois.
« Le rayonnement de la soie lyonnaise est toujours bien présent à l’international. La ville est reconnue pour son excellence en la matière mais aussi pour sa créativité. Lyon a su garder la quintessence des grands soyeux de l’époque, tout en faisant preuve de beaucoup de modernité. Une attention particulière est notamment portée à la réutilisation de la matière avec le développement de l’upcycling par exemple », rappelle Olivier Balas, président d’UNITEX et vice-président de l’Union des Industries Textiles (UIT).
A ce Festival de la soie, Griffe de Louves a présenté au public, ses pièces uniques, kimonos et accessoires textiles écoconçus dans la Loire
Pas de quant à soi(e) pour Griffe de Louves lors de Silk in Lyon. La marque de Sylvie B. était présente avec ses kimonos, pièces uniques réalisées en upcycling et qui mettaient en valeur plusieurs pièces en soie à cette occasion. Cela a permis des essayages pleins de douceur et de légèreté, grâce à ces tissus upcyclés et pour certains réalisés à partir de tissus peints suivant des techniques ancestrales. Et quand l’auteur de cette teinture passe sous les plafonds ornés de nombreuses sculptures et reliefs du Palais de la Bourse pour voir le modèle façonné d’un tissu qu’il a créé 25 ans auparavant, cela offre une ambiance particulière.
Les exposants participaient à la richesse de cet évènement, tout comme l’exposition du Musée des tissus, très intéressante et l’histoire de la soie, matérialisée par les évocations poétiques de l’artiste plasticienne Karine Proriol, avec son installation de cocons et rubans de soie. Le monde de la soie se retrouve ainsi dans ce festival aux multiples déclinaisons, pour tisser de nouveaux liens autour de cette matière séculaire.
L’expérience kimono Griffe de Louves se nourrit de toutes ces vibrations, elle réunit autour de ce vêtement venus d’un autre continant toutes les générations. Elle poursuit une aventure singulière ou utilisant par exemple des carrés de soie de la Maison Malfroy pour un modèle unique sur la thème de la jungle luxuriante et vibrante.
Le festival Silk in Lyon est terminé, mais vous pouvez toujours aller découvrir les Kimonos de Griffe de Louves, du coté de la Croix Rousse. Ils sont présents jusqu’à début janvier chez KLS Kréateurs.
Silk in Lyon, met la soie à l’honneur dans le somptueux Palais de la Bourse en plein coeur de la ville
Durant les quatre jours de Silk in Lyon, le grand public a eu aperçu de cette modernité grâce aux 31 exposants présents au Palais de la Bourse. Des Laboratoires Silkbiotic et Cerra Cosmetiques qui se distinguent en utilisant les protéines de soie dans la cosmétique, en passant par les teintures végétales sur soie d’Haykou ou les papillons de Things with Souls fabriqués à partir de cravates upcyclées, cette fibre naturelle se décline sous toutes ses formes. « Nous sommes un centre de création envié par de nombreuses autres villes à travers le monde. C’est pour cela qu’une vingtaine de délégations internationales seront aussi présentes sur Silk in Lyon. Nous voulons montrer que la soie est une matière d’avenir en permettant au public de découvrir ses usages mais aussi de toucher et travailler cette fibre grâce à nos nombreux ateliers Do it Yourself », conclut Xavier Lépingle.
Guenolée Milleret était inscrite au programme des conférences
La mode circulaire, une idée vertueuse que nous enseigne notre histoire faisait partie des conférences attirantes du programme concocté. Guénolée Milleret est une spécialiste de l’histoire de la Mode et elle est venue à Lyon partager ses connaissances sur l’upcycling et les bonnes pratiques que l’on connaissait dans le textile lors de la première moitié du 20 ème siècle, qui sont le sujet de son livre, Les Cousettes du Petit Echo.
Cet ouvrage apporte une réflexion sur la mode circulaire qui ne nous rejette pas dans le passé, bien au contraire. La mode circulaire nous engage aujourd’hui à préférer les articles de seconde main, à employer les stocks dormants, à réévaluer des vêtements démodés à ne surtout pas jeter. Le principe consiste à offrir une nouvelle et belle vie à un existant déchu, en privilégiant un mode de transformation ou de fabrication locale…sans nous faire faire un retour, question mode de vie, vers les siècles passés.