Quand on s’appelle Cahiers, il est vrai que spontanément on a envie de parler de mots, d’idées, de nouveaux chapitres même s’il s’agit de mode. Le nom résonne avec faveur aux oreilles et s’éloigne avec esprit du trop habituel choix d’un nom, simple patronyme. Le choix de cette marque s’éclaire tout naturellement lorsqu’on discute avec la designer Ayoung Kim (écris à la française), on apprend que la designer de Séoul a fait ses études à la Chambre Syndicale de la Mode (Aujourd’hui l’IFM, comme P.F.Valette rencontré par ailleurs) à Paris. Ayoung Kim à lancé cette marque il y a 9 ans, en choisissant ce nom qui exprime l’idée de la prise de note, du dessin et est très lié à la notion d’écriture, ébauche du modèle.
Cahiers ouvre une nouvelle page de sa créativité à Paris
C’était accompagnée par de nombreuses marques sélectionnées par Shunsaegae, que Cahiers est venue dévoiler les chapitres de son histoire à Paris, au Palais Brogniart dans le cadre du Tranoï femme. De la prise de note à la prise de dimension, la marque propose une mode premium, composée de matières premières luxueuses comme la soie, le cachemire et la laine, dans un style d’une élégance naturelle qui va s’adapter au corps féminin comme une seconde peau.
Visant la femme urbaine, plutôt dans une situation d’afterwork chic, les modèles suivent les lignes d’un design harmonieux et fonctionnel, associant créativité et détails fantaisistes, qui restent très « couture » comme, par exemple, des volants, des garnitures et des parements. Le vestiaire est plutôt composés de matière de couleur neutre pour allier simplicité et élégance.
Le tailleur propose une veste dans une couleur sobre, double-tailored, faite d’un mélange de laine et de soie à double bouton. Une pièce qui se marie bien avec n’importe quel bas.
Le chemisier à large col est plissé et doté d’un ruban pour lui donner un aspect sophistiqué. Le chemisier est conçu avec des plis cousu sur les deux côtés et doté d’un ruban de dentelle en guise de parement. Des poignets larges en forme de trompette complètent ce look original.
La maille est utilisée pour créer une robe en tricot rayé multicolore. Elle associe 4 couleurs, toute en souplesse grâce à un mélange de laine et cachemire.
Un vestiaire très féminin, inspiré par une designer de Séoul
Cahiers se positionne clairement avec des collections haut de gamme qui proposent un vestiaire très féminin, conçues en suivant les propres sensations de la designer, plutôt que décliner de manière automatique des tendances mainstream.
La marque cherche l’harmonie entre une approche réaliste, un art de la couture qui ne se refuse pas à quelques fantaisies, tout en restant dans un régistre plutôt sobre. Cette volonté de proposer une élégance toute en retenue, associée à la qualité des matières se traduit par la volonté de faire des vêtements qui durent et peuvent être transmis de mère en fille.
Cahiers sait exploiter la force de la mode vue du coté de Séoul, par des lignes fluides, un jeu de couleurs sobres et une fabrication faites par des ateliers en Corée, pour une clientèle internationale sensible à cette mode coréenne, qui sait être harmonieuse.
Une curation faite par Shunsegae en direct de Séoul.
Cahiers venait de Séoul au sein d’un groupe de 10 marques de Corée du Sud, proposée par la plateforme kfashion82 qui est la plateforme de mode du groupe Shinsegae, qui appartient à Samsung, nous dit Wikipedia. En tant que premier grand magasin de Corée, Shinsegae Department Store n’a de cesse de s’adapter au changement et d’innover. Aujourd’hui, l’entreprise se transforme en une marque qui propose une sélection de produits contemporains et des services haut de gamme dans ses 12 principaux magasins pour améliorer le style de vie de ses clients. La succursale de Shinsegae Gangnam a, par ailleurs, été classée au premier rang des ventes mondiales du groupe en 2021 et la succursale de Shinsegae Centrum city a été inscrite dans le livre Guinness des Records en tant que plus grand magasin du monde.
J’avais pu déjà découvrir au Tranoï des marques issue de Corée du Sud, comme lors de la session masculine, ou à l’occasion de showroom dédié, avec notamment la marque Tibaeg, qui est venue souvent en France, sans oublier cette marque hyper créative, découverte en 2016 à Paris par 2 jeunes femmes web designer, 1000 Volts. Open Plan marque coréenne éco-responsable est également venue plusieurs fois à Paris présenter sa démarche et ses collections.
Ce travail sur la marque Cahiers m’a amené à découvrir un peu par homonymie Cahier de Séoul, revue qui nous propose de faire un tour parmi toutes les ressouces créatives de ce pays du matin calme. Il se trouve que Séoul est entouré de montagne. La revue nous indique qu’ « on peut affirmer que les montagnes de Séoul, par leur présence et les histoires qu’elles portent, ont forgé le caractère coréen et défini le paysage culturel séoulite« . Le numéro 2 de cette revue (dégotée à la librairie du Palais de Tokyo) s’intéresse aux créateurs, artiste, designer, cuisinier ou photographe, dont le regard et la sensibilité ont été orientés par la nature, l’environnement, la montagne.