En ce jour, ou la femme est présente dans nos souvenirs , comme dans notre avenir, [ vite une terrasse de café ou on pourra attendre, tremblant, qu’elle vienne ], on voulait, comme bien d’autres, lui rendre hommage.
Les femmes sont présentes dans le secteur de la mode ou j’ai le plaisir de les rencontrer, de les croiser, ou hélas, actuellement, de devoir simplement échanger avec elles sur les réseaux sociaux. Elle ne sont pas là pour montrer ou porter des modèles, mais pour porter leurs projets, leurs passions, leurs destinées, ce qui les amènent à créer des marques, des modèles et des équipes qui les développent. En voici quelques une, plutôt de jeunes marques, qui m’ont fait découvrir que loin des spotlights des avenues trop connues, des magazines engoncés dans leurs habitudes, brillent aussi de belles personnes et de grandes aventures.
Anaïs, a lancé Les Récupérables sur cette idée qu’il y avait déjà suffisamment de tissus dans les stocks existant pour concevoir des collections. Avec son allure, sa volonté, son sourire carnassier, elle montre que l’upcycling peut donner lieu à des modèles d’une classe folle. Je prend même le risque de glisser dans ce post, un modèle d’une de ses premières collections, lancée en crowdfunding en 2016. Une manière de prouver par l’exemple, que ce qui peut être considéré comme un brouillon du passé, n’était que le premier pas de l’éclosion d’une belle marque de son temps, sensible au concept de mode durable.
Andréa, fondatrice de La Petite Mort, qui nous partage à Paris, tout les influx de l’Amérique Latine. Cette jeune femme moderne qui se déplace en vélo électrique, dont elle semble en être la batterie, tellement, elle est pleine d’énergie, nous fait apprécier la douceur du coton Pima péruvien, pays dont elle est originaire, sous toutes ses formes. Avec ses amies des Trésors Sauvages, le pop up store le plus dépaysant de Paris, elle nous présente chaque année ses collections inspirées par ses voyages au pays des lama qui nous offrent le souffle et les couleurs des sommets andins entre Montparnasse et Montmartre. Spécialiste de la maille, ses collections sont pleines de douceur et de couleurs, réalisées par de petits ateliers péruviens.
Arielle, est l’infatigable militante d’une mode éco-responsable. Rencontrée à l’époque de l’Herbe Rouge, elle m’a permis de prendre conscience que la mode loin des podiums et des défilés, possède aussi une énergie créatrice qui apporte à la foi des idées, de l’innovation et du courage. Des caractéristiques très féminines. On ne compte plus les actions, les salons, les rencontres, auxquels elle consacre sa volonté, comme par exemple les prochains Fashion Green Days, qui seront dédié les 25 et 26 mars à l’upcycling. Elle à lancé le mouvement, Une autre Mode est Possible qui est également un label, une marque, dont le nom militant montre que le changement est possible.
Aude, est une autre jolie rencontre qui prouve que la mode peut aussi être le résultat de l’engagement et de la sincérité. Croisée avec de la chance plusieurs fois sur Paris, alors que la fondatrice de Muudana est souvent sur les routes difficilement carrossables du Laos ou du Cambodge, elle a lancé cette marque dont les modèles expriment l’élégance de ces pays d’Asie, le raffinement de leur travail et le respect de leurs conditions de travail.
Charlotte, représente le savoir faire des experts du textile. Son mantra est de faire renaitre des manières de tisser presques ancestrales et en tout cas anciennes que cela soit en Europe ou en Inde. Son mari est originaire de ce continent. Quand on la voit, si fine, si délicate et gracile dominer les métiers à tisser de nos ancêtres, on comprend que ce ne sont pas les gros muscles qui peuvent faire avancer les dossiers de la mode durable. Basées aujourd’hui au coeur de la France, dans une région ou ne sait pas si le train s’y arrête ( un tropisme très parisien) elle démontre qu’on peut bâtir un monde de finesse et de style avec un fil horizontal et un fil vertical. Sa culture sort renforcée par les voyages qu’elle effectue en Inde et, ancienne des Ateliers de Paris, elle participe à des projets artistiques et s’occupe de Mirart Gallery, un site web ou justement, les produits imaginés lors de ses voyages, par des ateliers locaux, se proposent à vous pour vous montrer que Pashminas et tendresse ne font qu’un.
Clara, a passé sa jeunesse dans la Silicon Valley. Elle est revenue en France nous apporter sa vision futuriste d’une mode audacieuse qui ne se complet pas à s’intégrer basiquement dans une logique de défilé avec 50 modèles en mode FW ou SS. Clara Daguin est plutôt en mode R2D2. Le futur est son ami et elle fait d’un fil et d’un capteur le monde et l’élégance de demain.
Emmanuelle, la directrice artistique de la marque Be Parisian, imagine des collections inspirées des codes de la parisienne, chic et décalée, icône absolue à travers le monde. Son coup de crayon est toujours aussi sur et enlevé pour créer des pièces iconiques inspirées à l’esprit arty chic.
Ken, est une designer japonaise installée à Paris depuis plus de 10 ans. Elle nous accueille dans sa boutique cocon, à l’ambiance si zen au 1 bis rue de la Chaise, paris 07. Mais pas question de rester assis quand s’offre dans ce lieu le savoir-faire de cette élégance à la fois structurée à la japonaise couplée à cet esprit parisien. Elle, la spécialiste de la chemise pour la femme, a développé toute ses collections en exploitant l’art du plissé et de l’épure que savent si bien maitriser les designers des pays d’Asie.
Christina, est un des exemples, il pourrait y en avoir d’autres, de cette mode suisse qui n’est pas trop présente sous le feu de la rampe. Pourtant entre Genève et Zurich, on trouve des talents qui expriment soit la sobriété, pour une élégance classique pour une soirée dans les salons de l’Hôtel Beau Rivage, soit les délires colorés d’une mode un peu en opposition avec cet univers protestant rigoriste. Christina a fondé sa marque éponyme Christina Krämer sur un design sobre qui exploite les caractéristiques naturelles du cachemire, loin des démarches marketing en vogue alors que cette matière forcément limitée semble se trouver à chaque coin de rue désormais. Une démarche qui propose des modèles haut de gamme, issus d’une filière entièrement maitrisée.
Laurence, comme Charlotte, appartient à la catégorie des designers textiles. Ancienne des Ateliers de Paris, elle a le talent pour d’un simple fil recréé un monde poétique, léger, délicatement coloré. Pas ou peu présente dans le périmètre classique de la mode, ses sculptures textiles s’expriment dans l’univers de la mise en scène des lieux et sont la génèse d’ ambiances fleuries en déco d’intérieur ou pour des événements. Avec elle, le réchauffement climatique n’est pas subit, car chacune de ses créations réchauffe l’atmosphère avec délicatesse.
Léa, a fondé sa marque adn-paris dans l’optique de proposer une production maitrisée et un style minimaliste. Elle avait travaillé précédemment dans la finance et comme le veut l’expression consacrée, elle avait pu constater de ses propres yeux que « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Alors, est ce qu’aujourd’hui accumuler des vêtements jusqu’à en faire des piles hautes comme un arbre à t’il un sens ? Faire moins mais mieux est-il possible ?
adn-paris en est la réponse. Elle a lancé sa marque pour proposer une « FLF » face au « THF ». En continuant l’allégorie de la finance, la volonté de Léa c’est une « Fashion Low Frequency » qui s’oppose aux principes du « Trading High Frequency » bien connu du monde de la finance. L’engagement; faire plus attention aux matières, aux détails des finitions, sans oublier l’origine et le mode de fabrication des pièces, concevoir un vêtement de qualité, qui puisse durer longtemps sans se démoder ni s’user prématurément. C’est aujourd’hui son crédo et ce style appelé minimaliste, n’est en rien inférieur aux autres.
Elle a su associer la mode et l’art, dont une collaboration notamment avec Tiffany Bouelle, (voir un peu plus bas), pour montrer qu’une simple chemise blanche peut être une source d’inspiration pour qui a un esprit d’artiste ( ce qui n’est pas une caractéristique exclusivement féminine, pour le coup)
Lisa, mix les tendances tout autour du monde. Designer établie en Autriche, elle voyage et installe ses pop up store entre l’Europe et le Japon, ou se situe l’autre jambe de son concept qui porte le nom de Shohei. Lisa dessine une mode pleine de modernité et d’audace en associant le savoir-faire japonais qui reste empreint d’une délicatesse et d’une technique qui donne à ce label une touche très personnelle. Ses engagements sont forts. Shohei conçoit des pièces contemporaines de la plus haute qualité avec les matériaux les plus avancés disponibles. Si le design de la marque s’oriente vers un style intemporel, il s’établit aussi pour proposer des produits durables dans une volonté de préserver un artisanat traditionnel,notamment japonais. (Kakishibu, Batik Tie Dye, Shibori etc.)
Lucie appartient à cette catégorie de designer qui ont lancé leurs marques en s’appuyant sur une double culture. De son coté, ce sont ses origines coréennes qui nous permettent de profiter de cette mode élégante haut de gamme et de ce design inspiré de l’Asie qui donne à ses collections une touche si particulière et originale. Designer, patronne, mère, elle est le parfait exemple de la femme moderne qui doit faire face à tous ses rôles.
Noémie, entre l’art et la mode, on ne sait pas si elle pourra ou voudra choisir un jour. Comme une flamme dans ta ville, c’est le nom d’un de ses comptes Instagram, elle brille et ne vacille jamais, reste toujours vive, pleine de nuances et de créativité. Passionnée par la mode éco-responsable, une main habile pour dessiner ou coudre, une voix douce comme de la soie et un regard bleu céruléen en face duquel on s’égare en des rêves fantasmagoriques, on attend toujours avec impatience son prochain geste créatif, qui va sublimer une pub ou magnifier le corps féminin. Adepte de la préservation de la nature, sensible à toutes les matières, c’est une des personnalités artistiques qui un jour saura réveiller une marque endormie.
Marcia, a fait de la goutte d’or le bastion de la mode éco-responsable et socialement inclusive. Sa dernière collection est en place sur Kiss Kiss Bank Bank ou l’on retrouve les modèles imaginés en co-construction avec les fans de la marque et ils sont nombreux. Bien sûr on la connait grâce à ses chaussettes, qui existent sans avoir besoin de produire du fil, car elles sont faites avec le fil recyclé des fameuses Chaussettes Orphelines. Depuis, on va dire que le succès lui ai monté à la tête, mais dans le bon sens du terme, puisque la marque propose désormais, des pulls, des robes pulls et des bonnets pour les journées d’hiver. En ce printemps qui s’annonce, on découvre les derniers tops, parfait pour accueillir les prochains rayons de soleil. Une mode qui s’inscrit avec de fortes valeurs morales dans le vestiaire des femmes au quotidien.
Marine, elle, a décidé de nous faire revivre le monde glamour des années 50. Si le pantalon n’est pas le vêtement le plus synonyme d’élégance dans la garde robe féminine, le jean a fortement accentué son coté pratique et fonctionnel, Marine à su au travers des Garçonnes lui redonner un statut et un style. Parfaite alternative à la robe, destiné à la femme active bien dans son temps, le pantalon Les Garçonnes devient un élément clé du vestiaire féminin. Garçon manqué, comme elle se définit lors de ses interviews, elle démontre, qu’un garçon manqué vaut bien plus que plusieurs femmes réussies sur de nombreux points. Son site propose désormais un configurateur pour adapter la conception de ses pantalons en semi-mesure à toutes les silhouettes de femme. Chineuse imperturbable de tissus d’exception, elle fait de Simone, Frida, Marlène, des modèles à la hauteur des égéries dont ils portent le nom et qui s’adaptent parfaitement aux femmes d’aujourd’hui.
Régina, a imaginé ses premiers pas d’entrepreneuse en Suisse. Puis c’est à Madrid que Pyratex – Pyrates Smart Fabrics s’est développé afin de proposer chaque année de nouveaux tissus, de nouvelles matières qui répondent aux enjeux d’une mode « sustainable » et éco-responsable. Sa société, véritable bureau de R&D pour les entreprises textiles est tous les ans sur les routes de l’innovation et intègre des réflexions sur les nouvelles matières pour concevoir de nouveaux tissus, avec des algues, des protéines, du polyester issu de bouteille plastique… Elle a amené son équipe vers des collaborations innovantes et modernes comme avec ESEFITS, Phillip Lim ou encore tout récemment Skinswear.
Sakina, entre sa marque éponyme et le concept store Front de Mode, a montré ses qualités de battante pour faire émerger de nouvelles créations et de nouveaux designers, pas forcément sorti des chemins classiques des écoles de mode.
Elle reste une militante décidée en faveur d’une mode plus inclusive, ou chacun peut trouver à la fois sa place socialement et de quoi s’habiller.
Sophie est Marceau, puisque la créatrice a lancé sa marque de chemise en utilisant ce patronyme d’artiste, comme le célèbre mime ou l’actrice de cinéma. Elle redonne ses lettres de noblesses à ce vêtement du quotidien qui habille la femme active sans lui retirer une once de séduction. Une jeune marque qui sait faire perdurer avec perfection ce mythe de la parisienne.
Tiffany est une artiste franco-japonaise, croisée uniquement sur les réseaux sociaux, mais qui a participé à la conception de collaboration avec la marque adn-paris de Léa (voir + haut) . Elle diffuse l’art en collaborant avec des bureaux de conception de produit comme Maison Percée et si ces pulsions créatrices ne sont pas directement liée à la mode, elle est dans cette liste au titre du coup de coeur et de la féminité audacieuse.
Yasmine ou le monde féminin multiplié par 2. Car ce sont 2 soeurs qui ont mené a bien ce projet d’application qui va nous permettre de mieux consommer demain. Dress Me Slow’ly prône la Slow Fashion et la mode engagée, impliquant une transparence de la part des marques et repose sur un business model juste qui respecte les droits des travailleurs autant que des marques, sans oublier le consommateur. Upcycling, recyclage, achats pertinents… cette application va nous permettre d’opter pour une mode circulaire, pour une mode plus douce !
Cette liste auraient bien sur pu voir s’ajouter d’autres noms. Ce n’est pas un palmarès et il n’y a pas la recherche d’une quelconque hiérarchie. On peut donc aussi citer Cécile qui a imaginé et lancé Tenue D’artiste, Sovandy qui a lancé Sok Sabaï, avec ses superbes kimonos modernes, Armine qui a lancé sa marque éponyme, ou encore Yvonne qui au coeur de Zurich propose YVY une marque d’article en cuir à l’extraordinaire sensualité. Mais également, Violaine d’Au Juste, Lisa de Lau Clothing, Violette d’Atelier Unes, Floriane de Flo Delight, Sarah de Salut Beauté, Alice de Hall Couture, Catherine d’Eleven Six, Lucia de Dance Fiber, Laura de Mademoiselle 3D (qui a du changé de voie) , Lisa d’Eon.
On peut y ajouter le souvenir de Charlotte, une autre que celle citée plus haut, dont la marque Bob Carpenter qui proposait une gamme de modèle de chemise pour homme à l’esprit fun à disparu, mais qui a bien rebondit ailleurs dans le monde du textile .
Une belle journée qui prend place dans un calendrier, surchargé de fêtes aux thèmes plus ou moins folkloriques et qui reste dans notre esprit et dans nos coeurs toute l’année. Merci de nous rendre cette vie un peu plus palpitante, plus créative et de nous inspirer !